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Publié par Muller

 

Vue sur Mougins

C’est avec les Amis des Musées de Nice, que nous sommes allés visiter à Mougins la Chapelle Notre Dame de Vie, puis la Chapelle Bellini à Cannes. A l’occasion de la mi-temps consacrée à une restauration au Méditerranée, nous nous sommes baladés dans les rues de la ville et avons visité son église. Plusieurs cars ont été mobilisés à cette occasion sur des jours différents ce qui a varié les expériences selon la nature du temps.

Notre Dame de Vie

C’est au sein d’un large paysage arboré de cyprès que l’église a été construite. Les Anciens avaient coutume de choisir des lieux en hauteur pour simuler une élévation spirituelle au cours d’un cheminement pentu encadré par des arbres. Depuis l’Antiquité, notre Méditerranée a connu nombre de sites élevés : Delphes, Sélinonte, Taormine, Ephèse, propres à favoriser la méditation. L’élévation spirituelle s’épanouissant dans ces cheminements pentus.

La Chapelle est un site classé dont des améliorations récentes accentue la beauté extérieure et intérieure. Parmi les participants, il y avait une unanimité, pour reconnaitre l’importance des transformations intervenues sur 10-15 ans. Ce site a été occupé par les gallo-romains comme en témoignent les inscriptions sur des stèles funéraires très bien mises en valeur.

La Chapelle est semblable aux églises romanes du 16ème  siècle dont l’aspect a été respecté.  Reconstruite au 17ème siècle elle possède de très belles proportions avec son porche à trois arcatures.

Un petit clocher attenant attire nos regards : il s’agit d’un édifice lombard du 11ème siècle. Un ermitage a été construit au 17ème siècle. Cet ermitage abrite un petit musée qui retrace l’histoire de la Chapelle. Deux autres étages étaient consacrés à une collection de photos de Picasso.

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Un vaste enclos extérieur a été aménagé par la famille Guiness, d’où une esplanade surmontée par une croix gaélique. L’intérieur de l’église comprend nombre d’ex-votos dont le classement est en cours. Ils sont très caractéristiques de témoignages de dévotion et de ferveur religieuse.

Un sanctuaire à répit

 « Les croyances religieuses jusqu'au XIXe siècle, permettent de donner une signification positive à la perte d'un enfant. Si Dieu choisit parfois de reprendre l'enfant, dès l’âge le plus tendre, c’est paradoxalement pour son bien, parce qu’il veut en faire un saint » explique l'historienne Marie-France Morel. Car, expliquait-on, tout enfant baptisé avant sept ans n'avait pas péché et son âme allait directement au ciel. Devenu un ange proche de Dieu, il pouvait alors assurer le salut de ses parents. L'Église avalisait cette croyance. La mort d'un enfant était un gage d’espérance célébré par des chants d'action de grâces. Dans le rituel pas de noir, mais du blanc, pas de glas, mais un carillon joyeux. Il en va tout autrement lorsque la mort surprenait le petit qui n'avait pas reçu le baptême.

« Si la sérénité finit par gagner peu à peu les familles qui ont perdu un tout-petit après le baptême, il n’en est pas de même pour celles qui n’ont pas pu le baptiser. Sans baptême, les petits morts qui n’ont pas reçu de nom, ni de parents spirituels, ne sont intégrés ni à la communauté des morts ni à celle des vivants. Leur corps ne peut être enterré dans le cimetière paroissial en terre consacrée. Ils sont inhumés n'importe où, comme des animaux, au pire dans un champ où leur corps servira à « engraisser les choux », au mieux dans le jardin familial ou dans un coin non consacré du cimetière. Comme celles des disparus en mer, des suicidés et des assassinés, leurs âmes, insatisfaites, ne peuvent trouver de repos : elles errent autour des vivants qu'elles reviennent sans cesse tourmenter ».

AutelCIMG1357Grille de la Chapelle

L'enfant mort-né était souvent apporté dans les heures suivant l’accouchement, généralement par le père accompagné d’un ou plusieurs voisins. Arrivé au sanctuaire, son corps était déposé devant l'autel de la Vierge, priée avec ferveur par tous les assistants, auxquels se joignent généralement un ou plusieurs prêtres attachés au sanctuaire.

On guette le moindre signe pouvant faire croire à un retour temporaire à la vie : coloration du visage, émission d’un souffle, bruit en provenance du petit corps, apparition de quelques gouttes de sang aux narines, etc. Si l'un de ces événements survient, l’enfant est immédiatement baptisé par un des prêtres présents.  La création plus tardive du Purgatoire permettait de mieux trier parmi les défunts selon leurs mérites comme dans le bouddhisme et donc de ne pas envoyer directement en enfer les enfants innocents non-baptisés.

Les ossements des mort-nés sont regroupés sous une stèle extérieure qui rappelle d’ailleurs leur innocence par sa suscription. Mais l’importance de certains dogmes religieux avait poussé à juger des animaux coupables de délits au Moyen Age.

CIMG1368Pénitents en processionCroix époque propriété Guiness

Espérons que le mariage pour tous ne renouvelle pas ces coutumes à l’égard des enfants issus d’unions réprouvées par l’Eglise. Les enfants peuvent-ils être responsables de la conduite de leurs parents ? On voit que la question est posée et reposée sans cesse…

La Chapelle Bellini de Cannes

Cette Chapelle, n’en est plus une, car transformée en atelier d’artiste. Nous avons été très cordialement accueillis par la fille du peintre au milieu des nombreuses œuvres de son père. L’ancienne Chapelle a été conservée dans son jus. Mais sa décoration ne dénote pas, on observe en cheminant, les tableaux exposés dans un silence attentionné.

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Madame Bellini nous brosse la vie de son père et les lieux qu’il a décrit avec sa palette. Cannes,Nice, Venise, Paris, Monaco ; ainsi que ses préférences pour le Cirque, les Gitanes, la description des monuments : casinos, palaces avec le mouvement des cabriolets. Emmanuel Bellini qui était architecte de formation présente une société sans problèmes avec des toiles mouvementées sur les stations de la Côte d’Azur. On y voit des promenades et des promeneurs venus sur la Côte pour s’y distraire.

 

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 Nous apprenons que la Chapelle fait l’objet d’une donation à la ville de Cannes. Cinq tableaux sur la ville de Nice sont proposés au musée de Nice qui souhaiterait les accueillir pour les accrocher.

Deux livres des tableaux sont à la vente ainsi qu’un DVD qui contient outre des explications sur les pérégrinations d’Emmanuel Bellini, un recensement d’œuvres, classées par thématique.

Les participants repartent tous avec une affiche offerte gracieusement. Et le car reprend sa route en direction de Nice.

Guy Muller

 

 

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B
j'ai bien apprécié le compte rendu des deux chapelles!!! très belles photos, merci!! Lucette Bellini
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