La Fondation Louis Vuitton magnifiée par Buren
La grande nouveauté de l’année est la transformation des façades de la Fondation, effectuée par Daniel Buren, grâce à l’adjonction de panneaux colorés posés sur la totalité des voiles du bâtiment. Une exposition temporaire présente les œuvres d’artistes contemporains chinois (exposition terminée fin août).
L’observatoire de la Lumière
Depuis le 11 mai et ce jusqu'à la fin de l'année, la Fondation Louis Vuitton change de couleurs. L’Observatoire de la Lumière, œuvre in-situ temporaire, est signée Daniel Buren. En appliquant ses filtres colorés, leitmotiv de son œuvre, l'artiste français complète la prouesse architecturale de Frank Gehry. Les douze voiles de verre de ce navire de l'art contemporain sont embellies par une composition de treize nuances de couleurs (vert, bleu, orange...), alternés de bandes blanches et transparentes. La lumière du jour traversant la robe colorée de l'édifice, la perception de celui-ci évoluera au fil des heures.
Les douze voiles du bâtiment, constituées de 3600 verres, sont recouvertes en quinconce de filtres colorés qui sont à leur tour ponctués à distances égales les uns des autres par des bandes alternativement blanches et vides, axées perpendiculairement au sol. Ce motif, outil visuel – selon l’expression consacrée par l’artiste – est omniprésent depuis le milieu des années 1960, tout comme la couleur, autre élément fondamental de son vocabulaire. Les treize couleurs réunies ici ont été sélectionnées en fonction de la palette du fabricant et de leur disponibilité en usine, une manière pour l’artiste d’évacuer la question du choix.
Lorsque le soleil est au zénith, l'oeuvre prend toute son ampleur et les terrasses en offrent un point de vue privilégié. À l’intérieur ou à l’extérieur, depuis les terrasses ou dans les espaces, par un jeu de transparences, de contrastes, de projections et de reflets, des formes colorées apparaissent et disparaissent, toujours changeantes, sans cesse mouvantes, selon la météo, les heures et les saisons.
L'artiste transforme de manière radicale le bâtiment, il renouvelle le regard sur l’architecture et en impulse une nouvelle approche. Sans début, ni fin, « L’Observatoire de la lumière » s’expérimente librement, au gré de l’intensité vibratoire des couleurs.Avec un geste minimal, l’artiste transforme
« Il y a quantité d’effets de miroirs ici (à la Fondation Louis Vuitton) qui ne viennent pas de miroirs mais des vitres. Presque partout, quelque chose se reflète (…) en colorant les voiles, tous ces reflets vont devenir beaucoup plus présents et rendront actives ces glaces « dormantes » qui se profilent un peu partout. (…) Je pense que cela va permettre de se rendre davantage compte de la singularité de cette architecture et de l’apprécier plus encore. » Daniel Buren
Bernard Arnault, Président de la Fondation Louis Vuitton confirme dans le communiqué officiel que l'artiste et l'architecte ont échangé ensemble sur le projet :
« Daniel Buren a conçu un projet grandiose, pertinent et enchanteur, fruit d’un dialogue véritable avec Frank Gehry et son bâtiment. Son œuvre répond magnifiquement à l’architecture dans la continuité d’un travail, initié dès les années 1970, où se croisent couleurs, transparence et lumière. »
La proximité du jardin d’acclimatation permet de retrouver chez les oiseaux une palette de couleurs sublimes, que nous mettons en parallèle avec les vitraux de Buren.
La collection « un choix d’œuvres chinoises »
Dédié à la Chine, l’accrochage de la collection de la Fondation Louis Vuitton s’enrichit :
Giant n°3 (Géante n°3), est une sculpture monumentale de Zhang Huan, artiste décisif dans l’importance prise par la Chine sur la scène internationale. La seconde est le cycle complet des Seven intellectuals in a bamboo forest (Sept intellectuels dans la forêt de bambous) de Yang Fudong. Remarqués en 2007 lors la Biennale de Venise, les cinq films qui le composent sont ici diffusés.
Les travaux de douze artistes – Ai Weiwei, Huang Yong Ping, Zhang Huan, Yan Pei-Ming, Xu Zhen, Yang Fudong, Cao Fei, Zhang Xiaogang, Tao Hui, Zhou Tao et Isaac Julien, sont proposées au public jusqu'à la fin août 2016
Giant n°3 : une sculpture monumentale de Zhang Huan
A l’image de ses grandes peintures d’encens également présentées à la Fondation, la sculpture Giant n°3 (Géante n°3) de Zhang Huan est le résultat d’une transformation. Ici, ce sont les animaux qui s’agglomèrent pour figurer l’humain ou l’humain qui se pare de fourrures pour se protéger. La métamorphose de cette immense maternité est suspendue, tout comme l’identité de cette géante.
Chaman vêtu de peaux de bête ou clocharde vêtue de haillons rapiécés, elle est la représentation d’un être entre deux mondes. Le personnage qui la surmonte renforce encore son étrangeté. Niché au creux de sa tête il est un autoportrait de Zhang Huan lui-même. Imprégné de philosophie bouddhique, Zhang Huan explore des thèmes relatifs aux relations corps-esprit et aux cycles de la vie. Dès 1993, il se fait connaître par des performances provocantes engageant directement son corps.
Zhang Huan est né en 1965 à Anyang (Chine), il vit et travaille à Shanghai et New York.
Syncrétisme universel
Nous avons admiré une sculpture imposante placée au centre d’une salle. Cette statue multiple réunit une Victoire de Samothrace inversée sur un Bodhisattva.
De nombreuses autres installations et un recours important au cinéma animent les autres salles.
De nombreuses autres installations et un recours important au cinéma animent les autres salles.
Notre vidéo rend compte des aspects les plus dynamiques et vivants du renouvellement de la Fondation Vuitton.
Olafur Eliasson à Versailles
Une cascade « incroyablement haute », un bosquet plongé dans le brouillard et des résidus de glaciers : l’artiste d’origine islandaise Olafur Eliasson a imaginé un triptyque sur le thème de l’eau pour le château de Versailles.
Une très belle installation est intégrée dans les sous-sols de la Fondation Vuitton poursuivant la pente humide de l’univers d’Eliasson. Elle réunit 43 piliers triangulaires dont l’orientation donne des couleurs changeantes où le jaune or domine, alternant avec le blanc des glaciers. Avec l’immersion et les réverbérations dans l’eau d’un bassin, jusqu’à l’écoulement d’une rivière placée en sortie de bâtiment. Nous avons apprécié cet imposant ensemble implanté sur toute la longueur du bâtiment. D’autant plus que sur la galerie dominant l’installation une mariée essayait sa robe blanche sur fond bleu…