Balades en Ile de France
Les Châteaux d’Ecouen et de Vincennes, l’Abbaye de Royaumont
Le Château d’Ecouen
Il est aussi le « musée national de la Renaissance ». Son architecture est actuellement en travaux, mais ouvert aux visites, ce dont nous avons profité. La suite de notre voyage permettra de voir le début de la Renaissance au Palais de Bourges. En effet, Jacques Cœur, au contact de ses visites en Italie, va diffuser l’esprit de la Renaissance à la cour du roi de France.
La Renaissance est aussi bien architecturale qu’artistique avec les peintres et l’ouverture des Châteaux vers de magnifiques jardins. C’est une recherche de la lumière conduite pour effacer l’obscurité féodale qui modifiera l’ensemble du mode de vie. Une ouverture rendue possible par la fin de la guerre avec l’Angleterre et la multiplication des échanges avec l’Italie, le Moyen Orient et l’Asie.
C’est ainsi que l’industrie de la soie, dont la noblesse a tant besoin pour ses parures, s’installera progressivement en Europe. Pourquoi importer la soie d’Asie avec des caravanes alors qu’elle peut être produite en Italie sans difficulté ? La France décidera elle aussi d’élever des vers à soie à Lyon pour ne plus dépendre des importations.
Tout au long de l’année, le Château célèbre les divers visages de la Renaissance : expositions sur les faïences italiennes, sur l’orfèvrerie, les instruments de musique et bien sûr l’architecture. De nombreuses conférences sont organisées tournées vers les enfants avec des ateliers spécifiques. Le catalogue des expositions et des conférences est importable sur le site du Château : link
Des Tapisseries somptueuses
Tout au long des salles du musée, nous avons le très grand plaisir de voir les dix pièces de tapisserie qui ont été exposées au Grand Palais en 1971. Cet immense décor se déploie sur 75 mètres de longueur et sur 4,50 mètres de hauteur, sur une superficie de 340 mètres carrés. La dimension même de cette tapisserie a été longtemps une cause de son effacement auprès du public. C’est le Musée de Cluny qui la conservait dans ses réserves, jusqu’à son installation à Ecouen.
La tapisserie est consacrée à la vie de David et Bethsabée. Ce travail sort des ateliers bruxellois dont on retrouve les techniques pour la lumière et les ombrages, par l’emploi d’un tissage en or et en argent, par la qualité du dessin. Ces toiles se rapprochent beaucoup des peintures flamandes du XVème siècle. La précision du dessin pour les personnages, la qualité de la mise en scène des présentations exige sûrement des cartons peints par de très grands artistes.
Tapisseries de 1500-1515
D’autres tapisseries sont conservées par le Château ainsi qu’une somptueuse collection de dentelles.
Essor des décors de la table
L’idéal du grand seigneur cultivé est de s’entourer d’objets de qualité au plan des techniques de fabrication. Verres de Venise, porcelaines de Limoges, mobilier, décorations murales, ornent et embellissent une vie luxueuse et raffinée. Une mention aux œuvres de Bernard Palissy est indispensable car le musée met bien en valeur ses travaux. Cet artiste poursuit et développe les travaux de Della Robbia spécialisé dans les décorations suspendues et les sculptures. Il s’agit par ces décorations d’impressionner les visiteurs. Il est inutile de penser se restaurer dans ces plats ornés de poissons et de crustacés. Avec Della Robbia les figures sont blanches sur fond bleu et sont entourées de fruits et de branches de couleur verte, sur un fond orangé. Bernard Palissy consacre beaucoup plus de temps à développer les détails de ses vases et de ses plats, tandis que ses coloris sont sobres. Il décrit parfaitement des anatomies de homards, crabes, poissons, serpents, qui témoignent d’un grand sens de l’observation..
Les cheminées et décors muraux emplissent l'espace
La verrerie, la céramique, des émaux et des vitraux complètent cette très riche partie du musée.
D’autres sections sont consacrées au mobilier : coffres de mariage florentins, cabinets, armoires, tables. La table est une invention de la Renaissance car auparavant, la table était constituée d’une planche qui reposait sur des tréteaux. Le musée présente ici une table en éventail qui repose sur des pieds. L’éventail est une arcature qui s’évase en s’élançant de la base vers le sommet du plateau en formant un décor plein ou ajouré. Cette sculpture enrichit la table en l’étoffant par sa magnifique ébénisterie.
Léonard Limosin
Mais trêve des commentaires et place au regard…Nous visitons la Chapelle avec son plafond enluminé, son rétable qui fait appel à la peinture sur émail, son orgue.
Notre voyage se poursuivra chaque semaine avec Vincennes, Royaumont, Chartres, Le Mans, Nantes, Bourges, Clermont-Ferrand.
Guy Muller