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Publié par Guy Muller

 

Historique

A l’origine, un couvent abritait les ermites de saint Augustin, un ordre mendiant (c'est-à-dire qui vit d'aumônes) fondé dans la première moitié du XIIIe siècle. Les Augustins à Toulouse s'installèrent tout d'abord en dehors des remparts de la ville, vers l'actuelle place Jeanne d'Arc. Cependant, l'endroit était peu propice au développement du couvent qui dépendait de la charité des fidèles pour vivre. En 1309, le pape Clément V donna son accord pour que les moines édifient leur couvent à l'intérieur de l'enceinte protectrice de la ville.

L'église des Augustins, classée au titre des monuments historiques, a été bâtie à partir de 1309. Cette construction a duré jusqu'au début du XVIe siècle.

En 1317, l'architecte Jean de Lobres, qui travaillait sur le chantier de la cathédrale Saint-Etienne, fut chargé de la direction des travaux. On fit alors le choix d'un plan à nef unique, sans transept, terminée par un chevet composé de trois chapelles de plan rectangulaire.
En 1341, l'église n'était pas encore voûtée. Le chevet et les quatre travées orientales de l'église devaient être élevés. Les retombées de la croisée d'ogives des chapelles latérales sont ornées d'élégants culs-de-lampe sculptés et les clefs de voûtes sculptées de personnages. L'église reçut également un décor peint que l'on a pu rapprocher de certaines peintures de l'Espagne du nord.
L'élévation des deux travées occidentales aurait été modifiée après l'incendie de 1463, lors de la réalisation de la voûte définitive.
La couverture définitive de l'église fut attribuée en 1495 aux maçons Martin Pujol et Pierre d'Arroye. Les travaux furent alors rapidement conduits et la nouvelle consécration de l'édifice fut célébrée le 30 juin 1504.
En 1550, la foudre tomba sur le clocher en campanile détruisant la flèche et les étages supérieurs qui ne furent jamais reconstruits.

Le musée des Augustins de Toulouse

 

La création du musée

Le couvent fut reconnu Bien de la nation par décret du 2 novembre 1789. Le grand réfectoire fut vendu à la citoyenne Verdier qui y installa… des écuries.

Un groupe d'amateurs qui comprenait de nombreux professeurs de l'Académie Royale de peinture et de sculpture fit pression pour obtenir l'ouverture d'un musée destiné à mettre les chefs d'œuvre toulousains à l'abri du pillage. En 1793, le conseil départemental décida de la création du Museum provisoire du Midi de la République qui ouvrit ses portes en 1795, dans l'église des Augustins. Toulouse possède ainsi l'un des plus anciens musées de France, ouvert peu après le musée du Louvre à Paris.

En 1804, l'Ecole des arts s'installa dans les ailes sud et est du grand cloître ainsi que dans le petit cloître. De 1805 à 1828, les petites chapelles débordantes des salles gothiques (rue des Arts) furent supprimées (sauf la chapelle Saint-Gabriel utilisée comme latrines par l'Ecole des arts…). Dès 1818, certaines galeries du grand cloître furent aménagées pour exposer des œuvres.

En 1823, l'architecte Virebent réunit en une seule galerie les trois salles gothiques pour accueillir la collection des Antiques (aujourd'hui au musée Saint-Raymond) qui devaient servir de modèles aux élèves de l'Ecole des arts.

Pour donner davantage de lumière aux œuvres exposées dans l'église, les vitraux des fenêtres hautes et de la rosace furent détruits. Des travaux très ambitieux débutèrent en 1831, lorsque le conseil municipal chargea l'architecte Urbain Vitry de la transformation de l'église en un Temple des arts. L'église prit alors l'allure d'une galerie de style néoclassique. Le dallage fut détruit, les chapelles latérales obturées. Une voûte en berceau fut suspendue à la voûte gothique pour faire disparaître, sous un décor de stuc, le caractère religieux de l'édifice.

En 1868, la ville de Toulouse acheta le réfectoire gothique des Augustins. Il fut détruit pour faire place à un nouveau projet d'urbanisme. En effet, un nouveau plan urbain ambitieux était envisagé avec la construction de deux voies se coupant à angle droit juste devant le musée (rue Alsace-Lorraine - rue de Metz).
Il fallut attendre 1941 pour que de véritables travaux de restauration soient entrepris dans les salles d'exposition. Les salles gothiques furent restaurées. A cette occasion, la chapelle Saint-Gabriel fut restituée à son emplacement d'origine ("Nostre Dame de Grasse" y est présentée).

 
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse

 

On ajouta un étage au-dessus de ces salles. Le projet d'une restauration complète de l'église gothique fut adopté : les adjonctions ou modifications du XIXe siècle furent supprimées pour restituer les volumes originels de l'église et des différentes salles. Un jardin sur la rue des Arts fut aménagé, laissant apparaître les fondations des petites chapelles débordantes détruites entre 1805-1828. On rétablit aussi les galeries du grand cloître et la porte médiévale donnant accès au bâtiment Darcy.

Dans les années 1960, on construisit le bâtiment de l'actuelle entrée décoré du portail de la chapelle démolie des Pénitents noirs. Des travaux de réaménagement furent réalisés entre 1975 et 1981, avec la création de mezzanines dans les salons de peinture pour augmenter la surface des salles d'exposition.

En 1981, l'escalier Darcy fut doté de vitraux réalisés par le peintre verrier Henri Guérin. La même année, les orgues de facture allemande classique conçues par Jürgen Ahrend furent placées dans l'église.

En 1995, le jardin a été réaménagé à partir de plans d'inspiration médiévale. Il est le fruit d'une collaboration entre la conservation du musée et les Espaces verts de la Ville de Toulouse.
 

Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse

 

L’art Roman mis en lumière par Jorge Pardo

 

Depuis 2014, Jorge Pardo a eu l’idée d’offrir au visiteur un véritable spectacle mettant en avant les chapiteaux retirés d’églises : Saint Sernin, la Daurade, Saint Etienne. Cet artiste américain a donc groupé des chapiteaux rehaussés sur des colonnes colorées, enluminées par des lumières et un décor unifié du sol au plafond. La beauté de cette mise en scène est rendue par notre vidéo.

Au plan pratique, la lisibilité des œuvres des artistes de l’art roman est renforcée, par un parcours aisé offrant des vues enrobantes, tournoyantes, dynamiques, impossibles à trouver à l’intérieur d’un bâtiment ou cloître ordinaire. C’est une véritable découverte de ce que peut réaliser une collaboration intense entre artiste et gestionnaire de musée. Un grand bravo pour cette construction, sa symbolique et son pouvoir d’émerveillement.

 

Notre voyage dans la région Toulousaine est maintenant achevé. Place à de nouvelles découvertes…

Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
Le musée des Augustins de Toulouse
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