FIGEAC
La situation de Figeac, entre l’Auvergne et le Quercy, a fait d’elle une ville florissante au Moyen-Âge. Au contact des voies commerçantes qui irriguaient le Midi de la France, elle s’impose par sa vocation marchande et devient une étape sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le cœur historique de la ville révèle un ensemble remarquablement préservé de maisons et de palais urbains bâtis aux 13ᵉ et 14ᵉ siècles par les riches marchands de Figeac.
Outre le « solelho » médiéval – ou grenier ouvert - et les galeries d’époque Renaissance, on peut aussi lire sur les façades de grès les évolutions de l’architecture entre le 12ᵉ et le 19ᵉ siècle. Surtout, la beauté et le grand nombre de ses façades sculptées lui valent l’une des premières places parmi les villes médiévales de France, au même titre que Cluny et Cordes.
Le label « Ville d’Art et d’Histoire » accordé par le Ministère de la Culture et de la Communication en 1991 et le titre de « Grand Site de Midi-Pyrénées » récompensent une remarquable conservation du patrimoine ancien, auquel s’intègrent des créations architecturales contemporaines, telles que l’œuvre de Joseph Kosuth ou une passerelle enjambant le Célé, dessinée par Marc Mimram.
L’église Saint Sauveur
C'est une église de pèlerinage, semblable par ses dimensions à Saint-Cernin de Toulouse ou Sainte-Foy de Conques, dotée d'une triple nef, d'un vaste transept, d'un déambulatoire et d'une abside à chapelles rayonnantes. L'ancienne salle capitulaire est décorée de bois polychrome du XVIIe siècle.
Le musée Champollion
Dans une cour adjacente au musée la pierre de Rosette a été reconstituée. C’est une immense reproduction, sculptée dans du granite noir du Zimbabwe par Joseph Kosuth, ainsi que sa traduction en français qui est accessible au public sur la place des Écritures à Figeac.
Joseph Kosuth a posé au pied de la maison natale de Champollion une immense dalle en granit noir reproduisant fidèlement l’inscription de Rosette [11 x 8 m]. La traduction de ce décret de Ptolémée V Épiphane est gravée sur la porte en verre d’une salle voûtée contigüe, tandis que des jardins en terrasses surplombent l’ensemble. Des papyrus, des tamaris et des plantes d’essences méditerranéennes y évoquent le pays des pharaons.
Par cette création, Joseph Kosuth inscrit la pierre de Rosette dans l’architecture de la ville et évoque une écriture dans sa relation immédiate à une langue et à son contexte géographique naturel. Ici, trois écritures – hiéroglyphes, démotique, grec – et deux langues, disposées au sol, donnent au texte une place étrange et inédite à travers laquelle Kosuth interroge sur la signification des mots et du langage.
La traduction des hiéroglyphes
La pierre de Rosette est un fragment de stèle gravée de l'Égypte antique portant trois versions d'un même texte qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle. L'inscription qu'elle comporte est un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C. Le décret est écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. La pierre a une dimension de 112,3 × 75,7 cm et 28,4 cm d'épaisseur. La stèle est en granodiorite, un matériau fréquemment assimilé à tort à du basalte ou du granite. La première traduction du texte en grec est réalisée dès 1803. Il faut cependant attendre près de vingt ans avant que le déchiffrage des hiéroglyphes ne soit annoncé par Jean-François Champollion, à Paris, en 1822, et plus encore avant que les érudits ne soient capables de lire les inscriptions égyptiennes antiques avec assurance. Les principales étapes de déchiffrement ont été : la reconnaissance que la pierre comporte trois versions du même texte (en 1799) ; le fait que le texte en démotique retranscrit phonétiquement des noms étrangers (1802) et que le texte en hiéroglyphes fait de même et comporte d'importantes ressemblances avec le démotique (Thomas Young, 1802)