Le Mont Mézenc et ses villages
Avec ce circuit autour du Mont Mézenc nous nous arrêtons à Monastier sur Gazeille pour visiter son abbatiale.
À la fin du 16ème siècle, l'abbaye perd son autonomie par son rattachement à l'abbaye de Cluny. Elle est définitivement fermée en 1787. Aujourd'hui, l'église abbatiale reste un des plus beaux exemples de l'art roman en Auvergne par sa façade polychrome et sa frise sommitale unique. Son orgue de 1518 commandé par Gaspard de Tournon et restauré en 1985 par l'atelier de facture d'orgues Giroud est l'un des plus vieux d'Europe.
Deuxième édifice roman en Haute-Loire après la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay, l’église abbatiale Saint-Chaffre du Monastier-sur-Gazeille a connu son apogée à la fin du 12ème siècle, période où l’influence de l’Abbaye Saint-Chaffre rayonnait à travers un vaste territoire dans le sud de la France : la vallée du Rhône, une partie de l’Ardèche, le Dauphiné, le Gévaudan, la Rouergue, la Provence et au-delà, les Alpes et le Piémont italien. A cette époque, l’abbaye était à la tête d’un réseau de 250 dépendances.
L’ancien sanctuaire des moines, devenue église paroissiale après la Révolution, possède une remarquable façade romane ornée d’une frise sculptée sous la corniche et d’un parement de mosaïques colorées. Le célèbre buste de saint Chaffre, du 11e ou 12e siècle, visible au musée de l’Espace culturel européen, fait partie du trésor abbatial exceptionnel.
Construite dans sa plus grande partie en pierre volcanique du pays, l’église remonte en partie au 12e siècle. L’effondrement des voûtes au 15e siècle – peut-être dû à un tremblement de terre qui a secoué l’Auvergne – a donné lieu à plusieurs reconstructions et transformations.
Notons le contraste saisissant entre les pierres volcaniques sombres de la nef avec ses robustes colonnes romanes anciennes et les pierres blanches de la pierre d’arkose du chœur. Ce dernier est surmonté d’une gracieuse voûte d’ogives de style gothique.
L’abbatiale est dotée d’un déambulatoire sur lequel s’ouvrent des chapelles rayonnantes autour du chœur. La chapelle Renaissance, avec voûte à caissons, datée de 1547, a été ajoutée par l’abbé Charles de Sennecterre. Les nombreux chapiteaux romans présents à l’intérieur et à l’extérieur de l’église sont décorés de sirènes, bœufs, atlantes, griffons, monstres et feuillages, tandis que la grande verrière à 3 médaillons sur la façade ouest raconte le martyre de saint Chaffre, probablement lapidé à mort au 8e siècle.
Le viaduc de la Recoumène
Ce viaduc est un bel ouvrage d’art qui franchit la Gazeille à 65 mètres de hauteur. Il devait supporter une ligne de chemin de fer jamais construite. Il sert désormais à faciliter le saut à l’élastique. Il permet aussi de réaliser de superbes photos tant se arches sont spectaculaires.
Arlempdes
Le village d'Arlempdes est principalement connu pour son site magnifique ainsi que son château éponyme, autrefois siège d'une baronnie. Il est encaissé au fond de la vallée de la Loire, à une trentaine de kilomètres seulement de sa source. Un piton rocheux sert de piédestal aux ruines du château, qui surplombent la rivière d'une centaine de mètres.
Le paysage est dominé par de superbes coulées basaltiques, parfois sous forme d'orgues, qui témoignent du passé volcanique de la région. Sa signification de « la vallée des éboulis » est sans doute une référence à l'effondrement de ces orgues, colonnes fracturées en centaines de rochers plus ou moins importants.
Le château, qu'une bulle du pape Clément IV mentionne pour la première fois en 1267, est construit du XIIIe au XVIe siècle, avec de nombreux remaniements. Il présente la caractéristique d'être totalement imbriqué dans la roche et de s'adapter à sa morphologie. Il ne présente donc pas un plan classique de forteresse féodale. Les remparts sont naturellement prolongés par la roche volcanique, rendant une ascension quasi impossible. La fonction du château d'Arlempdes est de protéger l'accès vers le nord, donc il est la cible de nombreuses convoitises.