Le Domaine du Rayol (Var)
Le paysagiste Gilles Clément y a conçu le Jardin des Méditerranées, une invitation au voyage à travers les paysages méditerranéens du monde et des paysages à climat plus aride ou subtropical. Découvrir ce jardin, c’est ressentir quelques-unes des émotions éprouvées par un explorateur botaniste qui arpente la planète ! Si l’homme fréquente ces rivages depuis la préhistoire, le Domaine du Rayol est un concentré de l’histoire du XXe siècle telle qu’elle a façonné le littoral varois et azuréen. Successivement lieu de villégiature pour riches propriétaires durant la première partie du siècle. Puis hôtel-casino durant l’entre-deux-guerres, projet immobilier à vocation touristique dans les années 70, le Domaine du Rayol est finalement acheté en 1989 par le Conservatoire du littoral dans le seul but d’être définitivement protégé de la frénésie bâtisseuse de la fin du siècle. Aucune collectivité ne se portant candidate à la gestion de la propriété nouvellement acquise, l’Association du Domaine du Rayol est créée à cet effet en 1989. C’est toujours elle, qui aujourd’hui gère le Domaine du Rayol.
Onze jardins, onze ambiances
Les 20 hectares du Domaine du Rayol sont en perpétuelle évolution grâce à la créativité de Gilles Clément, paysagiste contemporain, qui nous permet de voyager autour du monde à la découverte de nouveaux paysages.
Le Jardin des Méditerranées n’est pas un jardin botanique au sens strict du terme. En effet, cette propriété du Conservatoire du littoral propose les décors et végétaux d’autres régions du monde dont le climat se rapproche le plus du nôtre. Ainsi, outre celle du bassin méditerranéen, vous partirez à la découverte de la flore du sud-est californien, du Chili central, de la région du Cap en Afrique du Sud et celle de l’Australie méridionale. Dépaysement garanti sans même quitter le Var !
Gilles Clément
Jardinier, botaniste, paysagiste, Gilles Clément conçoit une nouvelle approche de l’art des jardins. Observateur attentif et infatigable de la nature à travers le monde, il crée les jardins en fonction de la dynamique du végétal, de la diversité biologique des plantes et de leur perpétuel mouvement dans l’espace et dans le temps.
Le jardin est bien un lieu de vie
Pour lui, le jardin n’est pas un musée où la nature serait domestiquée et les végétaux présentés en collection. Le jardin est bien un lieu de vie, de découverte, d’émerveillement pour rapprocher et réconcilier deux mondes vivants. Le monde des hommes et celui des plantes.
En embrassant la planète entière, enclos autonome et fragile, Gilles Clément appelle à mieux comprendre avant d’intervenir, à observer pour agir, à faire avec plutôt que contre la nature.
« Diversité, mouvement, assemblage entre les êtres vivants : la nature offre les richesses de son paysage à l’homme-jardinier. (…) Prélever sans appauvrir, consommer sans dégrader, produire sans épuiser, vivre sans détruire. C’est possible. »
Gilles Clément, « Le Jardin Planétaire » (Albin Michel)
Par ailleurs, Gilles Clément est professeur à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et a réalisé de nombreux jardins publics ou privés. Il est notamment co-auteur des jardins Citroën, quai de Javel à Paris.
Les 4 saisons au jardin
De par la grande diversité des plantes qui le composent et la douceur du climat sur le littoral varois, chaque jour apporte sa nouveauté au Jardin des Méditerranés. L’été, le jardin lutte contre la chaleur et le manque d’eau en libérant ses parfums. C’est l’époque où l’on recherche la fraîcheur du vallon des fougères comme l’ombre des grands arbres ou la brise du littoral. L’automne, dès les premières pluies passées, le Jardin des Méditerranées vit son petit printemps. La sécheresse estivale passée, le jardin se réveille. L’hiver, la floraison des mimosas teinte le jardin de jaune et les acanthes recouvrent le sol de leur large feuillage vert. Le printemps, c’est l’époque des floraisons, du renouveau. S’arrêter un instant pour écouter le chant des oiseaux ou entendre le jardin vibrer de ses butineurs est un enchantement.
La pépinière du Domaine du Rayol Semer à tout vent
Créée en 2010, la pépinière de production du Domaine du Rayol a deux missions principales :
- La première est de fournir des végétaux pour le Jardin, afin de renforcer des populations existantes ou de remplacer certains végétaux.
- La seconde est de proposer aux visiteurs de repartir avec un souvenir du Jardin, de choisir des plantes particulièrement bien adaptées aux jardins de la région et même d’ailleurs.
- “Durable et désirable”, la pépinière a pour objectif de produire sans épuiser et se conforme pour cela à une charte. Bien évidemment, comme pour le Jardin, aucun intrant de synthèse n’est accepté dans le substrat de culture (pas d’engrais, ni de traitement phytosanitaire). De la terre franche du jardin est systématiquement employée pour faire le substrat dans le but de faciliter l’acclimatation future du végétal. Les substrats sont adaptés en fonction des végétaux produits. Le système racinaire et l’équilibre des végétaux sont respectés. Le maximum de déchets générés par l’outil de production est récupéré et recyclé.
- Tous les végétaux produits sont issus du Jardin. Il s’agit de boutures pour la plupart et de semis pour ceux pour lesquels la bouture n’est pas réalisable. Aucun achat-revente n’est pratiqué.
Exposition d’Hélène Muller « Canopées » |
Du 23 mars au 26 mai 2024 |
Le Domaine du Rayol a le plaisir d’accueillir Hélène Muller, artiste textile et teinturière, dont l’exposition « Canopées » sera visible à l’Hôtel de la Mer du samedi 23 mars au dimanche 26 mai 2024.
« Canopées » est une oeuvre textile dans laquelle l'art et l'écologie se mêlent et qui invite les visiteurs à s’émerveiller de la richesse et de la fragilité de notre écosystème.
La canopée, cette voûte végétale qui coiffe nos forêts, est bien plus qu'une simple composante de la nature. Elle est le symbole d'une vie interconnectée, où chaque feuille, chaque branche, chaque être vivant joue un rôle crucial dans l'équilibre vacillant de notre planète.
La canopée, en tant que source d'inspiration, se voit interprétée à travers la quête artistique d'un camaïeu de verts. Par différents panneaux de tissus teints, ses « vitraux textiles », la teinturière célèbre cette complexité harmonieuse et met en lumière l'urgence de préserver notre environnement végétal. Chaque panneau révèle un fragment recomposé de ce refuge verdoyant. Comme un feuillage, les tissus bougent selon les mouvements d’air et invitent les visiteurs à ressentir l’instant présent, à accompagner la respiration des arbres.