Saint Cyr le Triomphe 2024
Cette cérémonie, historique et symbolique, célèbre la fin de formation académique et militaire des officiers élèves de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM), de l’école militaire interarmes (EMIA) et de l’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC). Le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre ainsi que de hautes autorités civiles et militaires étaient présents au côté du CEMA pour assister à cette cérémonie empreinte de solennité.
Après les démonstrations dynamiques traditionnelles, la visite s’est conclue par la cérémonie du Triomphe à la nuit tombée, moment d’émotion et d’accomplissement au cours duquel les jeunes officiers invoquent la mémoire de leurs anciens pour inspirer la carrière des armes qu’ils s’apprêtent à embrasser et puiser dans ces traditions leurs forces morales.
Dans son ordre du jour, le CEMA a félicité les jeunes officiers pour leur engagement. Il a insisté sur l’exigence et la sollicitude dont doit savoir faire preuve le chef : l’exigence pour fixer des objectifs et fournir les efforts nécessaires pour les atteindre, la sollicitude car c’est d’elle que naît la confiance collective, ressort indispensable pour surmonter les difficultés.
Au programme du Triomphe 2024 :
- Démonstrations dynamiques : les élèves ont proposé des reconstitutions de batailles célèbres ainsi qu’une présentation dynamique de matériel de l’armée française.
- Pôle innovation : des militaires de nombreuses formations de l’armée de Terre et industriels de défense ont accueilli les visiteurs sur leurs stands pour présenter leurs matériels.
- Cérémonie solennelle : la traditionnelle cérémonie nocturne a marqué la fin de scolarité des promotions sortantes et le baptême des nouvelles promotions.
- De nombreuses attractions : exposition d’hélicoptères et matériels de l’armée de Terre, équitation pour les plus jeunes...
Cette journée était une belle occasion pour les visiteurs de venir découvrir les écoles et aussi d’assister aux nombreuses démonstrations de la nouvelle promotion.
Guillaume Ancel
L’auteur de Saint Cyr « la grande muette » dédicaçait sur place son dernier livre.
Guillaume Ancel intègre à 19 ans la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr qui, à Coëtquidan, forme les chefs de l’armée française. Il fait ici le récit des trois années d’apprentissage de son futur métier et du rôle crucial des officiers, en vue des opérations qu’ils auront à mener. Ce sera pour lui, entre autres, le Cambodge en 1992, le Rwanda en 1994 et Sarajevo en 1995.
Alors que la guerre en Ukraine ou entre Israël et le Hamas nous interpellent sur l’importance de la défense et le rôle de l’armée en France, ce témoignage inédit montre comment les chefs militaires français sont formés pour « vaincre », certes, mais aussi pour « se taire » – quand, nous dit l’auteur, ils devraient apprendre à débattre au sein d’une société qu’ils entendent protéger.
Il reprend un argumentaire déjà développé par l’ancien ministre Montebourg sur le fait que depuis la fin de la guerre d’Algérie, le Parlement n’ait jamais été consulté pour traiter du coût de ces opérations militaires. Ce sont une trentaine d’interventions qui font l’objet de régularisations annuelles pour remplacer les équipements. Il en résulte une accumulation de présences en OPEC sans que l’on ne s’interroge jamais sur la durée d’opérations indéfiniment reconduites.
Toutefois les critiques de l’institution qui formate en quelque sorte des élèves, laissent un libre cours aux politiques qui déterminent bel et bien la direction et l’orientation des opérations militaires. Les guerres coloniales, dont la guerre d’Algérie, ont vu leur existence contestée et minorée. Que les 500 000 soldats mobilisés pendant sept années et son prix n’aient jamais été reconnus autrement que comme une opération de police, en disent long sur l’autre grande muette des politiciens représentant la population française. Que dire de l’affirmation selon laquelle l’Algérie nous coûtait plus que ce qu’elle nous rapportait, à la veille du référendum ?