Le musée d'art Naïf d’Anatole et Renée Jakovsky à Nice
Le musée d’Anatole et Renée Jakovsky a ouvert ses portes après fermeture temporaire. Les travaux de rénovation ont consisté à :
- Améliorer l'accessibilité-handicap et l’accueil des publics avec l’installation d’un ascenseur rendant accessible tous les étages du musée depuis l’extérieur et parachevant les travaux d’accessibilité intérieurs (toilettes- accueil- boutique) et extérieur (portail-signalétique), un escalier est également déplacé dans la cour anglaise jouxtant les salles d’animation ;
- Rénover et réaménager les salles d’animation du musée et leur accès tous handicaps dans deux salles très lumineuses et joyeuses au cœur desquelles la médiatrice accueille tous les publics.
Pendant cette période de fermeture temporaire, les équipes du musée ont :
- Expérimenté de nouveaux modes de médiations avec « les ateliers- buissonniers », réalisés pendant cette période. Des ateliers d’art postal ont été proposés dans certaines structures d’accueil comme des EHPAD, des résidences autonomies du CCAS ainsi que dans plusieurs services de l’hôpital Sainte-Marie et de l’hôpital Lenval, et également dans des unités d’enseignement spécialisées. Près de 40 ateliers ont été suivis par 310 personnes du champ médicosocial.
- Repensé le parcours de visite de l’exposition permanente : les équipes ont préparé un nouvel accrochage des collections permanentes autour de l’art naïf, brut et singulier, tout en gardant une trace de Ben et de sa dernière exposition. Les salles du rez-de-chaussée qui accueillaient le début de son parcours ont gardé leur couleur et servi de cadre au développement d’une inspiration partagée. A l’étage une salle est désormais dédiée au thème de la mer autour de l’œuvre de Danielle Jacqui « Souvenir de la Promenade des Anglais ».
- L’espace exposition temporaire a été également remanié. Des fresques murales de végétaux ont été réalisées par l’artiste Julie Sonhalder pour créer un lien entre les œuvres des collections et les essences du parc.
BEN mis en lumière
Le musée a donné carte blanche à Ben qui, pendant une année, investit plus de 500 m2 du musée habituellement dédié à l’art naïf, brut et singulier avec affection et humour.
L’exposition « on est tous fous » est l’histoire d’une rencontre entre les œuvres de Ben (plus de 200), celles de sa propre collection (plus de 150) et certaines œuvres issues de la collection initiale d’Anatole et Renée Jakovsky. Cette dernière a permis la création de ce musée en 1982, enrichies de dons, legs, donations et acquisitions portant à près de 3000 items la collection d’aujourd’hui. C’est aussi la rencontre entre Ben et son public. Le public est ainsi invité à « plonger » dans son univers et même à participer notamment via une boîte à idées.
« Je pars du principe que tout artiste a un grain de folie qu’il aimerait exposer, mais n’ose pas ».
Ben
Dès le sas d’entrée le ton est donné.
Les tableaux de Ben viennent « dialoguer » de-ci-delà avec celles de la collection initiale d’Anatole Jakovsky, reflet d’un certain bouillonnement intellectuel qui caractérise l’hôte comme l’artiste invité. Pure coïncidence, Ben était présent à l’ouverture du musée il y a 40 ans !
Point de cartel d’introduction à l’entrée. Ben, en toute liberté, y a inscrit cette phrase d’une écriture cursive reconnaissable parmi tant d’autres, d’une main légère guidée par son « génie » créatif et parfois en interaction avec des visiteurs du musée amusés et médusés. Le montage a duré moins de trois mois et certaines œuvres ont été faites sur place. Il a été rythmé par de nombreux aménagements autour d’un mobilier minutieusement sélectionné par Ben.
L’univers de Ben est ainsi donné à voir, en une succession de moments qui, de ses « petites idées » jusqu’aux « nouvelles écritures » en passant par « les sculptures », la « photographie », le « temps » et la « mort », dressent un kaléidoscope de ses réalisations les plus actuelles. Un petit salon, une chambre à coucher et son vestiaire, une baignoire, un babyfoot, des tables et chaises propices à la conversation, un coin projection, une estrade à débattre, un fond sonore par Erik Satie, une cage d’escalier réinterprétée par Ben et baptisée « l’escalier psychiatrique » ... Dans les jardins et la terrasse, des œuvres de Ben et de sa collection privée explorent la thématique de la folie et de l’art et son « ring » est prêt à accueillir des performances.