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Publié par Muller

MAGRITTE en son écrin Bruxellois



Le surréalisme méritait bien la construction d’un musée. La Belgique a eu la chance d’abriter des peintres, chanteurs, écrivains que l’on peut classer parmi les non-conformistes. Paul Delvaux, puis René Magritte ont labouré toute leur vie afin de parvenir à des œuvres signifiantes.

Le musée Magritte est intégré dans l’ensemble des musées royaux des beaux arts qui dominent la ville de Bruxelles. Son inauguration a eu lieu le 2 juin 2009.

  

Photo de la colline des arts de Bruxelles

 

Le musée Royal de Bruxelles consacre une aile à René Magritte qui s’ajoute aux deux musées préexistants : celui des arts classiques et celui des arts modernes. Avec le musée Magritte c’est une suite ininterrompue de 8 niveaux que le visiteur devra affronter à l’aide d’ascenseurs de 48 places dont 8 places assises ! Les 200 oeuvres de Magritte sont accompagnées de films, commentaires, musiques, dans un écrin somptueux. Le découpage de présentation de l’exposition est divisé en trois époques chronologiques :

-         1898-1929 : la recherche d’un style, dessins alimentaires, publicités diverses et couvertures de livrets de chansons, 

-         1930-1950 : l’échappée belle, manifeste contre le nazisme, dont l’incarnation en Belgique était l’organisation REX,

-         1951-1967 : le mystère à l’ouvrage, la consécration internationale.

 


Si Dali a utilisé ses talents et sa formation classique pour matérialiser des œuvres symboliques, Magritte n’a pas voulu se construire de la même manière. Quelques citations affichées sur les murs du musée nous donnent l’occasion de mieux cerner un surréalisme d’un genre bien particulier. La première est celle qui décrit l’ensemble du mouvement :

« Etre surréaliste, c’est bannir de l’esprit le déjà vu et rechercher le pas encore vu ».

« Le surréalisme, c’est la connaissance immédiate du réel »

Il faut penser alors au Christ de Dali dominant le globe terrestre avec la vision forcément hégémonique des religions.  Le Golgotha de Delvaux montre qu’après 2000 ans les restes des crucifiés ont subi l’usure du temps. En conséquence sa toile ne présente que les squelettes des crucifiés et autres participants.


Le style de René Magritte : le dessein du dessin

C’est une charte nouvelle qui refuse la description précise de notre univers si énigmatique. La précision du dessin trompe son monde car les personnages changent d’apparence en permanence. La peinture est donc réalisée pour les autres comme nos photos d’actualité. Le peintre officiel donne un statut à celui qu’il peint introduisant forcément le mensonge. Les poseurs ont toujours posé dans leurs cadres, sur les pièces de monnaie, défenses dérisoires face à l’écoulement du temps.

En effet, « Quel que soit son caractère manifeste, toute chose est mystérieuse : ce qui apparaît et ce qui est caché, la connaissance et l’ignorance, la vie et la mort, le jour et la nuit ».

« Je peins l’au-delà, mort ou vivant. L’au-delà de mes idées par des images »




Aussi pour rappeler cette évidence que les idées et les mythes sont créés pour cacher la réalité de l’exercice du pouvoir, Magritte utilise souvent des thèmes obsessionnels :

-         celui du rideau qui met volontairement en scène ce que lui-même donne à voir, car la vie est une scène,

-         celui des nuages qui passent et qui introduisent la variabilité des choses, sentiments, mystère de la vie,

-         celui de l’opposition entre le jour et la nuit, thème qui renforce encore le sentiment de mystère et d’inachèvement,

-         celui de la pipe qui n’est pas une pipe, qui confirme une volonté de bannir l’objet, car une pipe, comme un instrument de musique doit fonctionner pour donner du sens.

 

Confirmation nous est donnée de ce détachement vis à vis d’un monde dominé par le symbole et l’objet.

« L’idée de progrès est liée à la croyance que nous nous rapprochons du bien absolu, ce qui permet à beaucoup de mal actuel de se manifester »

 

 René Magritte a comme tout créateur connu de nombreux combats. Il bâtissait envers et contre tous, y compris les autres surréalistes. La peinture classique ne trouvait pas grâce à ses yeux, ni les impressionnistes. Après une visite des Offices à Florence, il estime qu’une carte postale lui eut évité le voyage. Les impressionnistes n’ont découvert que la couleur et les nuances, nous débarrassant (heureusement ?) de tout souvenir classique !

Enfin, l’art non figuratif devient un non sens : « L’art dit non figuratif n’a pas plus de sens que l’école non enseignante, que la cuisine non alimentaire, etc. »

Bien sur René Magritte doit être considéré comme un non conformiste qui en rajoute comme tous les autres surréalistes. Il faut taper très fort sur les anciennes idoles ou croyances pour frayer son propre chemin. Aussi je ne crois pas qu’il faille prendre toutes ses affirmations au premier degré. Dans la mesure où nombre de ses œuvres sont des clins d’oeils, la force de sa pensée est forcément auto promotionnelle.

 

Alors que la photographie (sans flash) est libre dans les musées de Belgique l’oeuvre de René Magritte n’est pas encore tombée dans le domaine public. Aussi mon hommage personnel sera celui du jeu des nuages observés lors de récents voyages.


Photos de la Grande Bibliothèque à Paris,  de l'hospice de Lille, des ruine d'une église à St Omer, et de Bruges.

 

Guy Muller

 

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D
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