Expositions Félix Ziem et Eugène Boudin à Paris
Félix Ziem est exposé au Petit Palais à nouveau pourrait-on dire, après une autre magnifique exposition à Marseille, il ya trois ans. Le Petit Palais était mis en lumière par le papetier Canson qui en tramait les colonnes extérieures.
Ziem c’est la méditerranée, l’orientalisme, des vues éblouissantes d’un midi gorgé de soleil, paré d’un technicolor avant la lettre. Il savait rendre au centuple les effets de la chaleur lors du pèlerinage à la Mecque, sur les quais de Venise ou les rives du Bosphore.
Eugène Boudin, est exposé au musée Jacquemart-André, musée facilement abordable grâce à un parking situé à moins de cent mètres. La palette de Boudin est plus mesurée, plus pastel et mieux appropriée au ton du rivage normand, proche des impressionnistes. Les tableaux présentés viennent de très loin et sont parmi les plus beaux données à voir. On constate que les étrangers : américains, anglais, mexicains, espagnols, ont eu la main heureuse lorsqu’ils ont choisi les tableaux.
Boudin c’est la mer, le rivage et les personnages qui commencent à vivre un farniente doré. On dit que Boudin est un peintre de la météorologie, avec des toiles inscrites dans l’azur du ciel. Deux tiers de ciel pour un seul tiers de terre semble la proportion idéale, inscrite dans un œuvre importante. Nous avons d’ailleurs pu visiter il y a deux ans sa plus importante collection au musée André Malraux du Havre. Boudin a été considéré comme un peintre trivial obsédé par les vaches, leurs coloris, leur diversité (disparue depuis au profit d’une productivité uniformisante). Il fallait du courage pour mettre en scène des bovidés seuls sur une toile.
Georges Bizet, dans le domaine musical, avait aussi étonné en faisant de Carmen son héroïne, heurtant le bon goût bourgeois, avec une ouvrière tête d’affiche. Un autre peintre Degas devait connaître un plus grand succès aux Etat-Unis, pensez Madame, il peignait des lavandières et des blanchisseuses. Eugène Boudin, s’éloigne des portraits empesés de la période précédente, en étalant les mœurs des nouveaux venus sur la plage. « Car il lui faut du génie pour tirer parti de cette bande de fainéants poseurs ». Le concert à Trouville (musée de Washington) met en scène les reines de la mode en crinolines. Mais il ne faut pas s’attendre à une description précise des personnages montrés de loin en assemblée. Ce sont des vues qui mettent surtout en lumière des postures et des couleurs. Ce sont les premiers loisirs d’une caste, une chronique de l’élégance et des ses outrances : la crinoline tombant sur le sable de la plage, les cabines payantes, le kiosque à musique. Une irruption en contradiction avec la vie des normands : élevage, pêche, traditions religieuses.
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Guy Muller
Album - Felix-Ziem-Eugène Boudin - DIRPA Voyages, Musées, Expositions
Expositions à Paris. Ziem au Petit Palais Boudin à Jacquemart-André