Jane Austen et Sir Joshua Reynolds : leur monde en 1813
Ces deux tableaux postérieurs à l’exposition Reynolds contiennent des informations sur la salle d’exposition du premier étage. Ils montrent le foisonnement des toiles accrochées au contraire des expositions actuelles.
Les deux Waldegrave - Musée de Chantilly
De Sir Reynolds à Jane Austen
Jane Austen est considérée comme la plus grande auteure de langue anglaise. Ses œuvres ont atteint une notoriété mondiale, attestée par de nombreuses mises en scènes filmées, des tirages énormes pour l’ensemble de ses livres. Raison et sentiment, Northanger Abbey, Emma, Orgueil et préjugés, Persuasion, forment un ensemble décrivant une bonne société sous un angle ironique. Jane a d’ailleurs donné d’excellents conseils à ses héroïnes afin qu’elles trouvent le mari idéal. Ce mari là est surtout celui issu d’une caste de riches propriétaires ou d’aristocrates. Aussi certains ont-ils méprisé une littérature proche de celle d’Harlequin. C’est si vrai que plusieurs romans ont donné lieu à la confection de miniséries favorisées par le label qualité de la BBC avec des d’actrices remarquables.
Si l’on se rapproche de l’époque, la circulation entre les villes était lente et les relations entre les gens restreintes. On connaissait les habitants résidants à quelques lieues de sa résidence. Tous au plus une dizaine de personnes. Pour vivre la vraie vie, il fallait résider à Londres, d’où l’intérêt de cultiver des amitiés, des relations, pour permettre des rencontres entre les jeunes. D’où un investissement important des mères dans l’occupation de l’espace public : cafés, restaurants, bals, concerts, expositions, circulations interminables dans les parcs et jardins. Ainsi que dans la préparation des rencontres, aidées par la lecture de la presse qui annonçait telle ou telle présence d’un mari potentiel.
Jane sait conter une histoire car elle en est la principale intrigante. Ses conseils sont très autobiographiques et souvent marqués par l’erreur. Ce sont ces erreurs qui donnent continuité et suspense à ces histoires qui ne concernaient pas plus d’un pour cent de la population. Jane Austen n’a jamais été mariée en dépit des conseils avisés qu’elle dispensait à ses sœurs. Nous devons lui en être reconnaissants pour la liberté ainsi acquise de parler d’une condition féminine inexistante. Son célibat offre l’opportunité d’admirer ou de plaindre nombre de visages gravés pour l’éternité dans une très belle langue. Car le nombre de chaires consacrées à Jane n’a cessé d’augmenter en fonction inverse de la destruction complète des conditions de vie de l’époque. Joshua Reynolds a lui aussi gravé les personnages de l’époque comme le font les grands photographes actuels.
En unissant ces deux personnages d’il y a deux siècles, la galerie virtuelle suivante, mérite votre visite : link
Guy Muller