Le musée Chéret de NICE
Le musée Chéret « musée des Beaux Arts » de Nice
Le musée Chéret vient de faire l’objet d’une rénovation qui lui donne un coup de jeune. Ce musée est aussi intéressant par son contenu que par la qualité de son palais qui rappelle l’Italie avec sa façade et ses escaliers extérieurs de facture Palladienne. Pour s’y rendre on passera par la rue de France qui permet au long de la montée des marches de voir le musée se dégager, le retour s’effectuera par le nord pour regagner l’église Russe du boulevard Tzarewitch. Ce parcours offre une vue sur la ville avec une descente digne de San Francisco !
Historique
En 1878, la princesse ukrainienne Elisabeth Kotchoubey se rend propriétaire d’un terrain de plus d’un hectare, aux Baumettes non loin du quartier d’élection de l’importante colonie russe. Ces russes habitent sur le plateau du Parc Impérial et y ont édifié une église remarquable. Elle entreprend alors la construction d’une villa qui débute le 30 mai 1878 et qu’elle cède le 18 avril 1883 à Monsieur James Thomson, citoyen américain.
Il donne, aidé de l’architecte niçois Constantin Scala, le panache définitif à cet édifice. Ceinturé d’un grand jardin anglais, le palais connaît de fastueuses réceptions, des concerts, des bals auxquels sont invités les plus célèbres hivernants.
C’est en 1925, que la Ville de Nice en fait l’acquisition pour la transformer en musée des Beaux-Arts, sous le nom de « Palais des Arts Jules Chéret ». L’intérieur subit de profondes modifications de manière à fonctionnaliser cette demeure qui n’a pas été prévue pour être un musée.
Signalons particulièrement le grand escalier, qui se dédouble au premier pallier. est sans doute l’un des plus beau de la Belle Epoque sur la Côte d’Azur. C’est Alexis Mossa qui en constitue pendant 40 ans les collections en tant que conservateur du musée.
Ce vaste palais est difficile à organiser en musée car il semble avoir été conçu pour faciliter une vie de fêtes avec des salles de bals au rez-de-chaussée comme à l’étage.
Aussi lui permettre de présenter diverses collections de peintres est un tour de force car ce qui domine en quelque sorte est une impression de grandeur et d’immensité. Chaque étage pourrait facilement être subdivisé en deux ages. Ce parti pris offrirait la possibilité de sortir des œuvres actuellement non exposées et qui sont nombreuses.
Le jour de ma visite, j’ai d’ailleurs mal vécu que des œuvres de Chéret qui étaient naguère exposées au premier étage, dans la vaste salle d’entrée, soient reléguées en une pièce qui ne présentait pas un volume suffisant en éloignement et perspective, pour mettre en lumière de très grands tableaux. Ces tableaux ont été conçus à l’évidence pour être vus de loin comme c’est le cas au Palais Sarde de l’ancienne préfecture.
Les Chéret sont des tableaux « meublants » qui souffrent d’une relégation dans une trop petite pièce. Le musée Chéret détient de nombreuses œuvres de Chéret plus petites, de la dimension d’une affiche et qui doivent se morfondre dans des cimaises beaucoup plus confidentielles.
Jules Chéret nous comble de ses peintures hédonistes qui décrivent la joie de vivre et les fêtes du comté niçois. Chéret ignore le noir et utilise des couleurs pastel qui donnent un cachet unique à ses œuvres. Son incursion dans le domaine de la « réclame » au service des villes pour développer le tourisme de la Côte d’Azur ne doit pas étonner.
Deux magnifiques Brueghel Le velours
Le fonds du musée est constitué, outre les Chéret, par de nombreux Dufy, des Alexis Mossa peintre local dont l’œuvre s’inscrit dans un univers fantastique, des Van Dongen, des peintres de l’école de Barbizon et de très belles sculptures issues d’une donation Carpeaux. Le rez-de chaussée expose des Van Loo, et des Brueghel de velours, ainsi que de nombreuses sculptures.
Des œuvres de Ziem sont situées au premier étage, avec une salle consacrée à Dufy, une autre à Mossa. La salle du fond était fermée ce jour là.
Guy Muller
Album - Musee-CHERET - DIRPA Voyages, Musées, Expositions
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