Musée des Arts Naïfs de Nice Anatole Jakovsky
Tous les moyens sont bons pour parvenir au Musée
Une nouvelle fois, les Amis des musées de Nice, nous ont fait découvrir une exposition temporaire de grande qualité. Nous avons été accueillis par la conservatrice du musée, Madame Anne Stilz et son collaborateur Pascal Albertini.
Après avoir visité les jardins et admiré les œuvres qui y sont placées, nous avons exploré les contours de cette superbe bâtisse, qui a appartenu au parfumeur Coty. Cette maison appartient à la série des folies construites à Nice par différents propriétaires. Elle descendait vers la mer avec des cascades qui agrémentaient son environnement. Un peu plus bas dans l’avenue de Fabron, la maison des Archives Municipales développe la même conception : façade architecturées, bassins, cascades et grottes. Malheureusement toutes ces constructions jouxtent la voie rapide et ne permettent plus guère de voir la mer.
Hélène Rozenberg (1908-1975)
Née en Pologne d’une mère aveugle, elle s’établit en Belgique en 1927, puis en France. Devenue veuve en 1957, elle se remémore les paysages de son enfance. Anatole Jakovsy la repère et l’inscrit dans son lexique des peintres naïfs. Il décrit ainsi ses toiles « elle ne peint pas l’objet, ni les choses, mais le rayonnement de l’objet. En 1969, elle est présente à la Mostra Internationale des peintres naïfs de Lugano.
Ses toiles sont marquées par l’optimisme avec une palette de couleurs constante : jaune, vert, rouge. Un cahier de dessins déposé au rez-de-chaussée reste dans les mêmes tons. Toutes ces œuvres montrent une grande vitalité qui témoigne de l’optimisme de leur auteur. « Je sais que le monde est merveilleux, plein de beauté, mais malheureusement quelques êtres mauvais s’efforcent de le dénaturer ».
Paul Bégué
Né aux Etats-Unis, il vit actuellement à Gilette, entouré par un jardin de sculptures. Ses œuvres se fondent dans la nature, pour achever le travail de la géologie millénaire. Elles peuvent ainsi voir leur couleur être modifiée au cours de la journée. Paul Bégué a travaillé diverses matières : acier, bois, pierre. C’est à cette dernière qu’il donne un essor, une finalité, par un intense travail de la matière. En examinant les veines des pierres, leur coloration, leur trame et en orientant son geste, il opère comme un chirurgien, pour faire ressortir les défauts. Ses défauts sont alors orientés de telle manière que la pierre montre enfin ses qualités jusqu’alors cachées.
De nombreuses pièces présentées ont suscité notre admiration : visages, sculptures dignes de l’île de Pâques, ours. Certaines sculptures montrent leur transparence, leur légèreté en dépit de leur poids. Elles sont d’ailleurs mises en valeur devant des fenêtres du musée pour présenter leur opalescence.
Notre vidéo et notre diaporama sont à votre disposition pour améliorer votre information sur le musée : http://www.mullerdirpa.com/album-2070791.html
http://www.mullerdirpa.com/article-musee-international-d-art-naif-de-nice-105739564.html
La maison des Archives Municipales
A quelques pas du musée des Arts Naïfs, est située une autre « folie » de la ville. C’est une villa d’Este inconnue et placée de telle manière qu’elle dominait la mer. Mais une autre folie des promoteurs a véritablement enchâssé cette merveille de telle sorte qu’elle disparait complètement au milieu des immeubles qui la cernent de toute part. Même l’accès y est difficile : il faut se garer aux alentours car seuls les riverains ont un droit de passage. Ici barrières, interdits de stationner, montrent la domination des promoteurs sur l’histoire de la ville. La maison des archives municipales est devenue absolument invisible, ainsi que son parc depuis les rues environnantes. Et sur une courte période on constate le désastre causé par le non respect des traces du passé au profit de constructions de type HLM.
La maison des archives municipales est située au nord d’un vaste parc, dont les escaliers débouchent sur des grottes situés au sud au dessus de la mer. Elle est architecturés avec des statues sur la façade, et surplombant le bâtiment. A l’entrée, deux superbes lions protègent les lieux. Une voie rapide a complètement modifié l’aspect du parc, côté sud. Ce parc est placé face à la maison des archives selon un axe nord-sud. Il est traversé par une très belle pièce d’eau habitée par des sculptures.
On comprend que les riverains puissent profiter de ce trésor de tranquillité sans être trop importunés par les touristes, fussent-ils niçois.
Guy Muller