Exposition temporaire du peintre Samuro Yunoki au Musée des Arts Asiatiques
Samuro Yunoki a offert au musée Guimet soixante et onze de ses œuvres, exposées temporairement à Nice, jusqu’au 6 septembre 2015. Avec les Amis des musées de Nice, nous avons pu renouveler une visite régulière de ce temple de l’Asie, dont le rythme des révélations ne faiblit pas. Comme l’Asie regroupe la moitié de la population mondiale et que ses civilisations et religions sont les plus vieilles de l’humanité, nous ne nous plaindrons pas de ces programmations fréquemment élaborées par les responsables du musée.
Le jour de notre visite, c’était Karine Valensi qui a présenté l’oeuvre de l’artiste japonais né en 1922.
Un film vidéo très intéressant montre Takechi Kitano travaillant un motif, le découpant et l’ornementant, pour pénétrer dans l’univers de Samuro Yunoki.
Le travail de l'artiste reflète une tendance historique du Japon à porter un regard particulier sur le dessin des tissus. Il s’agit de trouver une infinité de motifs à partir de formes simples ou complexes en les analysant, en les réduisant sous forme symbolique. Il s’agit de trouver des symboles qui représenteront une école, une armée, un commerce et qui seront reconnus par tous. La force du symbole entraîne une adhésion irréfléchie du serviteur, du client, du voyageur, qui y trouve un élément rassurant, un point de repère par la répétition continue du motif.
Si Matisse est devenu un adepte du motif avec bien d’autres, c’est au Japon qu’il faut chercher l’origine du logo, devenu objet incontournable du ralliement et de la dépendance du consommateur.
Coca Cola, Nestlé, Renault, Apple, Sony, sont devenus des empires mondiaux, grâce à une simplification extrême de leurs marques devenues reconnaissables partout. Il suffit donc d’un seul symbole, d’un logo bien trouvé pour assurer la progression d’une marque et son pouvoir de conquête. On comprend dès lors l’importance de la quête d’éléments fédérateurs lors de la création des signes distinctifs des partis politiques et syndicats. On cherche tout d’abord des mots qui seront synthétisés par un symbole : pomme, rose, marteau, svastika…