Inauguration de Caumont Centre d’Art : exposition Canaletto
Le 6 mai 2015, Culturespaces a présenté son Centre d’art avec une grande journée Portes Ouvertes, de 10h à minuit. Cette nouvelle institution culturelle, établie dans l’ancien Hôtel de Caumont, fait battre le cœur d’Aix-en-Provence à deux pas du cours Mirabeau. Toute la ville était décorée par des oriflammes siglés « Caumont » ou « Canaletto », les panneaux Decaux présentaient la fête du Buccentaure à Venise.
Pour accueillir ce nouveau Centre d’Art, un vaste programme de travaux et d’aménagements a été conduit en 18 mois sur la totalité de la surface de l’Hôtel de Caumont, soit 2 500 m 2 . La façade, les décors intérieurs et les jardins ont fait l’objet d’une restauration exemplaire, soutenue par l’Etat et la Ville d’Aix-en-Provence. 300 ans après la pose de sa première pierre, ce remarquable édifice classé Monument Historique, s’apprête ainsi à écrire une nouvelle page de son histoire culturelle.
C’est la première fois que Culturespaces acquiert un lieu pour y créer un centre d’art. Il s’ajoute à une liste de lieux prestigieux confiés en gestion à Culturespaces :
- la Villa Ephrussi de Rothschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat (depuis 1992)
- la Villa Grecque Kérylos, Beaulieu-sur-Mer (depuis 2001)
- les Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence (depuis 2012)
- le Château des Baux-de-Provence (depuis 1993)
- le Théâtre Antique et le Musée d’Art et d’Histoire d’Orange (depuis 2002)
- les Arènes de Nîmes, la Maison Carrée, la Tour Magne (depuis 2006)
- la Cité de l’Automobile, Mulhouse (depuis 1999)
- la Cité du Train, Mulhouse (depuis 2005)
- le Musée Jacquemart-André, Paris (depuis 1996)
Pauline de Caumont
Née à Aix-en-Provence en 1767, Pauline est la fille de Jean-Baptiste Jérôme de Bruny, Baron de La Tour d’Aigues. Ce dernier, alors président au mortier du parlement de Provence, est un grand collectionneur, botaniste, membre de l’académie de peinture de Marseille. Il rassemble dans son hôtel aixois de nombreuses œuvres d’art mais aussi des minéraux et fossiles. L’hôtel des Bruny est alors le théâtre de fêtes et soirées mémorables où toute la bonne société aixoise se donne rendez-vous. Cette insouciance trouve une fin brutale avec la Révolution française. Sa chambre a été reonstituée au premier étage du musée.
En février 1795, Jean-Baptiste Jérôme de Bruny s’éteint et l’hôtel est légué à son fils, Marie-Jean-Joseph (1768-1800). À sa mort, sa sœur, Pauline (1767-1850) hérite de ses biens. Elle épouse l’année suivante Amable de Seytres (1764-1841), marquis de Caumont, qui se vante de «prendre à la Provence sa plus belle fille, son plus bel hôtel, son plus beau château, sa plus grosse fortune ». L’hôtel prend ainsi le nom d’Hôtel de Caumont. Le faste de l’Hôtel de Caumont s’éteint progressivement jusqu’au décès, en 1850, de Pauline de Caumont, partie sans héritier. Son légataire universel, Louis-Charles de Bruny, vend l’Hôtel de Caumont en 1854 à Jean-Baptiste Albert de Roux. Le dernier propriétaire privé à habiter l’hôtel est le général Isenbart.
Canaletto en vedette pour l’exposition inaugurale
Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, (Venise 1697–1768) est connu pour être le peintre de Venise le plus important du XVIIIe siècle, celui qui a magnifié sa ville par des vues rigoureuses et empreintes d’une lumière précise et chaleureuse. Canaletto a donné ses titres de noblesse à la peinture de veduta à Venise, représentant avec une admirable exactitude mais aussi avec poésie des vues de sa ville natale. Il a aussi peint dans une démarche semblable des vues de Rome et de Londres.
Avec plus d’une cinquantaine d’œuvres, dont un choix très original de peintures, le parcours propose une nouvelle interprétation de différents moments de sa carrière, avec une attention particulière accordée au processus de création. C’est la première fois que sont aussi clairement exposées les œuvres de l’artiste à ses débuts, celles de sa période anglaise et de la dernière période de sa vie.
À cette occasion, une remarquable sélection de chefs-d’œuvre de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, toiles de très grand format et dessins minutieux, sont réunis par la commissaire générale de l’exposition, Bożena Anna Kowalczyk. Les plus grandes collections internationales y participent, parmi lesquelles la Royal Collection, la Courtauld Gallery et la National Gallery de Londres, le Metropolitan Museum de New-York, la Galerie des Offices de Florence ou encore la Ca’Rezzonico de Venise.
Avec cette exposition inaugurale, Culturespaces expérimente aussi un nouveau type d’exposition immersif. En complément des œuvres de Canaletto, la part belle est faite aux supports numériques et multimédia pour enrichir l’expérience du visiteur.
Avec plus d’une cinquantaine d’œuvres, dont un choix très original de peintures, le parcours propose une nouvelle interprétation de différents moments de sa carrière, avec une attention particulière accordée au processus de création. C’est la première fois que sont aussi clairement exposées les œuvres de l’artiste à ses débuts, celles de sa période anglaise et de la dernière période de sa vie.
À cette occasion, une remarquable sélection de chefs-d’œuvre de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, toiles de très grand format et dessins minutieux, sont réunis par la commissaire générale de l’exposition, Bożena Anna Kowalczyk. Les plus grandes collections internationales y participent, parmi lesquelles la Royal Collection, la Courtauld Gallery et la National Gallery de Londres, le Metropolitan Museum de New-York, la Galerie des Offices de Florence ou encore la Ca’Rezzonico de Venise.
Avec cette exposition inaugurale, Culturespaces expérimente aussi un nouveau type d’exposition immersif. En complément des œuvres de Canaletto, la part belle est faite aux supports numériques et multimédia pour enrichir l’expérience du visiteur.
Une installation numérique au cœur de l’exposition
À mi-parcours, l’installation multimédia Capriccio Veneziano, réalisée par l’artiste vénitien Gianfranco Iannuzzi, place le visiteur au centre des vedute de Canaletto. Cette immersion visuelle et sonore offre une façon novatrice de découvrir l’univers pictural du maître, grâce au concept AMIEX® développé par Culturespaces. Projetées à grande échelle, les images des tableaux numérisés s’animent et se reflètent dans l’eau du Grand Canal. La cité des Doges prend vie sous les yeux du spectateur. Le clapotis de l’eau et le son des cloches de Santa Maria della Salute le transportent dans une Venise à la beauté baroque et romantique. Notre vidéo intègre ce véritable spectacle où les embarcations bougent à l’aide de rameurs animés.
La veduta (vedute au pluriel, qui signifie « ce qui se voit » et donc « comment on le voit »), s'apparente à la scénographie (puisque l'artiste met en scène une vue extérieure) et présente des problèmes de recherche spatiale. Les deux genres se développent simultanément et s'influencent réciproquement. Comme la pratique de la perspective est très utilisée dans les vedute, ce mot est aussi un terme d'optique qui désigne autrefois la « perspective naturelle », il est relié au langage de la perspective artificielle ou géométrique : qui varient selon le « point de vue ».
Canaletto, Bernardo Bellotto et Francesco Guardi sont les peintres les plus représentatifs du genre. Ils s'aidaient d'un dispositif optique : la chambre noire, placée à l’intérieur de la scène d’un tableau pour préparer leurs cadrages ouvrant la perception optique de la réalité sur un paysage naturel ou suburbain. L’exposition en cours offre la possibilité au public de regarder l’intérieur d’une chambre obscure et de vérifier son effet sur le respect des perspectives. Ces peintures sont réalisées avec précision et réalisme de détails, et sont en général de grand format. Venise est considérée comme la capitale des peintres védutistes (vedutisti) au XVIIIe siècle. La dernière pièce de l’exposition est donc très logiquement consacrée à Belletto et Guardi, autres grands védutistes.
Francesco Guardi ajoute cependant des touches plus romantiques à ses toiles. Ses vues respectent moins les architectures pour s’attacher à une description idéale et colorée des paysages. Il est difficile d’ailleurs d’attribuer avec certitude certaines œuvres car on travaillait en famille !!
C’est grâce à Bellotto que des reconstructions ont été réalisées à Dresde, après sa destruction, afin de finaliser la perspective de la ville le long de l’Elbe, la cathédrale a été reconstruite. Dresde présente en conséquence un visage identique à celle de son passé.
En Pologne des villes entières ont été détruites entre 75 et 85% de leur patrimoine bâti, telles les villes de Gdansk et surtout de Varsovie. Les plans de Bellotto ont servi à restituer la même atmosphère à l’ensemble de la vieille ville. La place du Château, la place du Marché, les principales artères, dont la voie royale, ont été copiées directement d’après les cartons de Bellotto. En voyage en Pologne à l’occasion de l’anniversaire de l’Insurrection de Varsovie, j’ai pu voir à côté des reconstructions, un exemplaire affiché des tableaux de ce peintre.