Une journée à Hyères : Olbia la grecque, la Villa Noailles
Une nouvelle journée de visite était organisée par les Amis des Musées de Nice avec pour objectif une découverte des richesses patrimoniales de la ville d’Hyères. Alors que la matinée était consacrée à la visite du site Grec d’Olbia, l’après-midi était centrée sur la villa Noailles. C’est Martine Pellissier et Floriane Spinetta qui nous ont accompagnés à cette occasion, les voyageurs du car étant divisés en deux groupes pour faciliter la circulation et l’information du groupe. Monsieur Bonnemaison était toujours du voyage attentif aux retardataires notamment pendant l’ascension en pente raide vers la villa.
Olbia
Le site archéologique d’Olbia rassemble tout ce que l’on voit d’habitude dans les sites gréco-romains. Il est magnifié par la présence de la mer proche, dont les couleurs et les contours, étaient surement la principale attraction pour vivre en ces lieux. Villas d’habitation, commerces, lieux de culte, thermes occupent le terrain. Le jour de notre visite, un tapis de fleurs s’étalait sur toute la superficie, décorant superbement les ruines antiques.
La Villa Noailles
Cette villa située sur une hauteur de la ville représente une construction de style moderne : dessinée en 1923, habitée en 1925, aménagée avec des extensions jusqu’en 1933. Son architecte, Rob Mallet-Stevens y fait preuve d’un nouvel hygiénisme avec un bâtiment de 1800 m2 disposant de quinze chambres, toutes dotées d’une salle de bains. Ce qui frappe dès l’abord est la lumière dispensée dans l’ensemble des locaux. La décoration fait appel à l’ensemble des artistes de l’époque : Mondrian, Brancusi, Giacometti et Gabriel Guévrékian pour les jardins. C’est à l’occasion du trentième festival international de la mode et de la photographie que la maison Chanel a rassemblé ici de nombreux métiers d’art travaillant pour sa griffe : chapelier, gantier, brodeur (présence de la maison Lesage). Karl Lagerfield a assuré la direction artistique de l’édition 2015 en la présence de Fleur Pellerin.
Nous avons donc pu bénéficier du lustre exceptionnel de cette édition 2015 pour voir l’ensemble des collections rassemblées pour les défilés et présentées dans notre vidéo.
Le visiteur sera charmé par l’ensemble de la documentation mise à sa disposition sous forme de piles de dossiers dotées de fiches séparables (à détacher comme des post-it) au format 21-27. Il peut ainsi emporter les explications données sur de nombreux thèmes par les organisateurs. Les mécènes de la villa étaient des découvreurs dans de nombreux domaines de l’art : cinéma, ethnographie, cinéma, littérature, musique, danse, mode. Sur ce dernier plan la visite présente plusieurs expositions en cours dont un espace magique Chanel et une salle de squash consacrée à une exposition de Karl Lagerfeld.
Les Noailles et la mode
Etre moderne c’est bien sûr soutenir les artistes de l’époque dans leurs difficultés à renverser les habitudes : Stravinsky avec son Sacre conspué, Breton, Cocteau, Paul Eluard, René Char, Dali, Balthus, Mondrian, Giacometti, sont les figures emblématiques d’une nouvelle donne.
Bousculer un ordre des choses c’est propulser Miro, Tanguy, Masson, Klee, Max Ernst, Doisneau, Brassaï, Durst, Man Ray, Brancusi, à une époque où ces artistes ont besoin de mécènes. Charles et Marie-Laure de Noailles financent de nombreux projets artistiques dans tous les domaines : revue littéraire, partitions musicales et opéra (Auric, Kurt Weil, Milhaud), ballets avec Serge Lifar, projets chorégraphiques avec Roland Petit, soutien de musiciens de talents avec Rubinstein, Rampal, Gendron.
Mais pour tenir leur rang et multiplier leur audience, les Noailles vont s’appuyer sur la mode et la mise en scène de leur image. Une pièce de l’exposition est consacrée à la « fabrique d’une image »
Non seulement les Noailles deviennent des icones dans la presse de mode avec l’avènement d’une photographie portée par de nouveaux talents : Man Ray, Doisneau, mais ils se montrent lors des défilés de mode parisiens. De 1930 à 1947, Marie-Laure de Noailles lance les grands couturiers : Rochas, Dior, Del Castillo, Jacques Heim, Jacques Fath.
Cette exposition poursuit le travail commencé au Musée des Arts Asiatiques avec la mise en scène du travail sur les tissus d’un artiste japonais. La fabrique d’une image, la mode, réunissent nombre de talents qui permettent d’imposer une image au spectateur-consommateur.