Raoul Dufy au musée des Beaux Arts
L’année Nice 2015 est dédiée à célébrer la Promenades des Anglais candidate à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Jean-Jacques Aillagon, en tant que Président de la Mission pour l’inscription, a fédéré l’ensemble des musées de la ville pour programmer des expositions centrées sur le tourisme. Or la promenade des Anglais symbolise bien le passage de la ville hors les murs de la vieille ville. Son tourisme hivernal et d’été a offert la possibilité de modifier profondément la façade de la baie des Anges grâce à la construction ininterrompue de bâtiments architecturés au fil du temps.
Décédé à Nice en 1953, Raoul Dufy a légué une centaine d’œuvres à sa ville de prédilection. Ses tableaux, sa facture sont marqués par la liberté de création permise par l’éloignement vis-à-vis d’une simple reproduction de la réalité. Entre la réalité observée, il y a le croquis, puis la création sur la toile d’un univers très personnel. Les couleurs tout d’abord dont une salle montre l’intensité des bleus de la mer, leur variation plus l’on s’éloigne du rivage, de nouvelles tonalités entre bleu et vert…
Les principaux lieux ou manifestations de la ville sont décrits : jardin Albert 1er (roi des Belges), jetée promenade, casinos, fête des mais, carnavals. Avec les calèches, les palmiers, la déambulation des passants, c’est un univers de joie qui est décrit. Un autre peintre Bellini, a d’ailleurs mis en scène les mêmes décors de villes tournées vers la distraction et le tourisme. On retrouve aussi certains thèmes favoris d’autres peintres dans les fenêtres, la présentation de pièces sans mise en scène pour centrer un sujet. Bonnard n’est pas le seul à déporter le regard sur des cloisons et à décentrer les pièces d’habitation.
Raoul Dufy
Jusqu’au 4 octobre
Le musée des Beaux Arts-Chéret participe à la fête de la Promenade par l’intermédiaire de Raoul Dufy, dont de nombreux tableaux appartiennent à la collection du musée. Raoul Dufy séjourne à Nice à plusieurs reprises à partir de 1925. Natif du Havre il découvre les couleurs de la mer, des maisons, de la végétation, ainsi que les baigneurs qui hantent la plage.
L’exposition présente l’ensemble d’une œuvre avec ses points forts : carnets d’esquisses, promenade, jardins, motifs maritimes. Une salle est d’ailleurs consacrée aux motifs répétitifs des vagues, coquillages, pour rappeler que Dufy a travaillé en premier sur l’ornementation des soieries à Lyon. Après l’exposition sur l’art du motif au musée des Arts Asiatiques, l’exposition Noailles à Hyères, les expositions Matisse de 2013, la reproduction massive du motif sur les tissus propulse en Art des dessins destinés à être portés par le public. Les motifs sont simples : palmes, moutons de la mer, coquilles Saint Jacques, baigneuses sur les céramiques… L’art nouveau apporte aussi de nouveaux motifs liés à l’école de Nancy, motifs supportés par des meubles, des lustres, des décors de bâtiments : voir l’intérieur du hall de l’hôtel Negresco.
L’art du dessin en noir et blanc est aussi présenté comme étant à l’origine de l’œuvre du peintre. Les dessins de la place Saint François montrent l’animation des étals à poissons. La vie de tous les jours avec l’animation propre à la vente, avec la gestuelle des poissonnières, dont on peut presque entendre les cris et leurs appels pour la promotion des meilleures pièces.