Le Musée d’Histoire de Marseille
Le musée d'histoire de Marseille est un musée consacré à l'histoire de la ville de Marseille. Fondé en 1983, il a été entièrement rénové et a rouvert en septembre 2013 à l'occasion de Marseille-Provence 2013. Installé à deux pas du Vieux-Port, c'est un musée à ciel ouvert qui nous attend en plein cœur du centre commercial Bourse de Marseille. Entièrement rénové, le musée d’Histoire de Marseille s’étend sur plus de 15 500 m2, ce qui en fait l’un des plus grands musées d’Histoire en France et en Europe. Avec sa façade en verre il projette le site dans une nouvelle dimension, avec une vue exceptionnelle sur le Port Antique, là où tout a commencé.
Chaque séquence historique du parcours muséographique se déploie autour d’un objet phare et emblématique de la ville, chaque étape est enrichie par de nombreux films et séquences multimédia interactives qui donnent vie aux objets et commentent les collections. Au Musée d'Histoire de Marseille, les choses ne sont pas expliquées, elles sont contées. Des documents sont adaptés aux âges des enfants et mis à leur disposition. Le public a droit à un journal de visite de 24 pages aidant à suivre la chronologie des salles.
Une partie des découvertes, lors de la construction du centre commercial de La Bourse est conservée sur place, le port antique est aménagé en jardin. Le musée comprend une salle d’exposition temporaire pour des manifestations sur divers thèmes relatifs à l’histoire de Marseille et une salle d’exposition permanente qui met en valeur les différents vestiges découverts.
Fermé pendant plusieurs années, le musée d'histoire est entièrement rénové par l'architecte Roland Carta et rouvert pendant l'année Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. La nouvelle architecture veut recréer « un lien intime entre la ville, son musée et le site archéologique » du Port antique. Une nouvelle muséographie créée par l'architecte scénographe Adeline Rispal tisse des liens entre l'histoire portuaire et commerciale du site et l'architecture du centre commercial de la Bourse.
Le musée présente l'histoire de Marseille en treize volets ou séquences recouvrant une période plus ou moins longue. Un parcours numérique assiste le visiteur tout au long de la découverte de l’histoire de la ville.
Au rez-de-chaussée sont regroupés les témoignages de l’antiquité. Statues, vases, sépultures, encadrent des bateaux découverts sur la place Jules Verne. Sept bateaux antiques ont été mis au jour dont cinq sont exposés : deux épaves grecques et trois romaines. Une embarcation d'environ 9,80 m de long et 1,80 m de large repose sur un lit de galets. L'intérêt essentiel de cette épave réside dans son mode de construction qui fait appel à la technique d'assemblage par ligatures. L'étanchéité est assurée par des rouleaux de tissus de lin disposés sur les joints d'assemblage. L'étanchéité de l'ensemble de la coque est renforcée par un enduit composé de cire et de poix passé à l'intérieur et à l'extérieur de la coque. La dimension de la salle met en valeur ces découvertes avec une orientation donnant directement sur le jardin des Vestiges de l’ancien port.
Les seuls objets de culte relativement fréquents pour cette période sont les stèles votives en pierre représentant une déesse assise dans un édifice en forme de temple. Une cinquantaine de ces stèles appelées aussi Naïskoï ont été découvertes sous l'ancienne rue Négrel lors du percement en 1863 de la rue Impériale, actuelle rue de la République. La tenue des femmes en vêtement long, la tête voilée, les mains posées sur les genoux est traditionnelle de l'art grec archaïque. Ces figurines tiennent parfois sur les genoux un animal.
Une maquette explique le choix de l’emplacement du port par les Phéniciens mis à l’abri des vents dominants.
Une partie des découvertes, lors de la construction du centre commercial de La Bourse est conservée sur place, le port antique est aménagé en un jardin des Vestiges. Notre vidéo présente une vue aérienne du site archéologique. Le musée donne accès au jardin des vestiges et au port antique qui correspondent à la partie centrale des fouilles réalisées sur le chantier de la Bourse entre 1967 et 1977 complétées par d'autres plus récentes mais plus ponctuelles (1978-1983, 1985, 1992-1994, 2000).
Une promenade s’impose au milieu de ce vaste espace vert coupé par des tours, des quais, des dallages, des citernes. Des écriteaux explicatifs décrivent les lieux où des bancs de repos sont disposés. Le jour de notre visite alors que nous étions arrêtés pour lire de la documentation, nous avons observé le vol des oiseaux. Une mouette s’était abattue sur un pigeon et le dévorait tout cru…
Pour l'article détaillé : Jardin des Vestiges.
Une partie du musée est réservée aux découvertes anciennes ou récentes des sépultures qui révèlent une attitude devant la mort. Les Grecs sont venus avec leurs dieux, puis les Romains, enfin les Chrétiens, marquant les nécropoles de leurs empreintes et croyances.
Les très nombreux sites funéraires se répartissent autour de la cité antique, formant un cercle funéraire. Un des sites les plus importants est la nécropole de Sainte Barbe découverte lors des fouilles de sauvetage effectuées en 1991 avant la construction d’un parking. Cette zone se situe entre la porte d’Aix et le Centre Bourse, à l’ouest de la rue d’Aix et au nord de la Faculté des sciences économiques Pierre Puget. Ce site se trouvait primitivement dans un talweg qui a été progressivement comblé et se situait entre la butte des Carmes et la colline Saint-Charles. Les fouilles ont permis de découvrir 548 tombes antiques dont 532 ont pu être identifiées dont 96 pour la période grecque et 436 pour la période romaine. Quelques tombes sont reconstituées avec des moulages en mousse et plâtre mais avec l'intérieur en mobiliers (urne, vase) et squelettes originaux, dont :
Un sarcophage à strigile d’époque romaine découvert aux abords de la cathédrale de la Major réemployé comme fonts baptismaux à la vieille Major. Ce sarcophage en marbre blanc est décoré seulement sur la face principale : au centre est représenté un couple qui pourrait être les défunts. L'homme est assis sur un tabouret luxueux et tenant des rouleaux. À gauche la femme drapée et s'appuyant sur un pilier est tournée vers l'homme. Entre les deux figures se dégage le visage d'un homme barbu.
L’histoire de la ville de Marseille est décrite de la féodalité à la royauté, la Révolution et l’hymne de la Marseillaise, l’occupation, les grèves des dockers. Rien ne manque : allez y pour compléter cet article qui traite seulement de la période antique mise à jour à l’occasion des travaux de rénovation de la ville.