Découverte du Finalese : de Finalborgo à Finalmarina
Avec les Amis des musées de Nice nous sommes allés visiter ces deux bourgs proches. Notre guide, comme souvent en Italie était Sandro Cozzari, qui nous a présenté l’histoire de ces deux Finale. Son érudition débute par une présentation des vicissitudes connues par cette région. Ainsi, dès l’approche, dans le car, il campe le décor, avant notre déambulation dans les rues. C’est donc la complexité de l’histoire italienne que nous retrouvons dans ces cités moyenâgeuses.
Finalborgo
Un mur d’enceinte clôture la ville, incluant un campanile de la Collégiale Saint Blaise. Plusieurs portes d’accès décorées donnent un aspect particulier à ce bel ensemble. Il s’agit d’un village classé parmi les plus beaux villages d’Italie. Au dessus de Finalborgo, une forteresse domine le paysage avec ses remparts, animés d’importantes tours de guet en saillie.
Le Castel San Giovanni, domine le village, édifié par les Espagnols. Les origines ligures à l’origine de l’implantation des premières populations ne font aucun doute. En 1142, le marquis Enrico du Carretto (dit le Guercio) obtient le marquisat de Savone. Sa famille gouverne jusqu'en 1598 et en construit l'actuel bourg. Le pays passe ensuite sous la domination espagnole jusqu'à 1713. Finalborgo devient un point de passage important pour rejoindre les terres milanaises.
À la mort de Charles II d'Espagne, le marquisat de Savone est cédé aux Génois, et Finalborgo perd son importance. Il reste sous le contrôle de Gênes jusqu'en 1795 lorsque la République ligure est conquise par Napoléon Ier et, après la Restauration, il passe finalement au royaume de Sardaigne.
La collégiale Saint Blaise
La construction de la collégiale actuelle, de style gothique, fut commencée en 1372 et terminée vers 1375, sur la base d'une ancienne église du XIIème siècle, sur la rive ouest du torrent Aquila, jointe à un hôpital dont il ne reste aucune trace. Elle fut pillée par les troupes qui occupèrent successivement Borgo, gravement endommagée pendant la guerre contre Gênes.
Un nouvel édifice fut décidé en 1634 sur un projet de l'architecte Andrea Storace qui conduisit les travaux jusqu'à sa mort en 1650 (le gros de la construction fut achevé en 1659).
Ce qui étonne le plus le visiteur, c’est la simplicité de la façade et de ses murs extérieurs, comparée à un intérieur très riche et de grande dimension avec ses trois nefs. L'intérieur gothique, initialement vide de décorations, s'est vu couvert entièrement d'ajouts baroques puis néoclassiques. Douze chapelles latérales se partagent l’espace. Nous avons apprécié la beauté de la chaire et son soubassement sculpté en marbre blanc. La barrière de l’autel est scandée par quatre superbes statues d’anges aux courbes masculines et féminines de marbre blanc. Les anges ont bien un sexe dans cet univers baroque à souhait. La patine de ces statues leur donne un air vivant d’autant plus que les statues situées devant les marches de l’autel ont une attitude provocante. Le chemin du ciel est semé d’embuches….
L’intérieur du village
Outre les portes d’accès plusieurs places sont entourées de maisons décorées. Aujourd'hui en marchant entre les boutiques, les loges et les petites places animées de bars et trattorie, l'on ressent encore un sens de bienvenue et de protection comme il était possible de le respirer il y a quelques siècles. Quelques bicyclettes décorées de fleurs sont disposées devant les maisons donnant un aspect reposant aux rues.
Mi-août pendant quatre jours, lors de la fête Viaggio nel Medioevo, cette sensation devient réalité et le village se transforme en un véritable village médiéval, avec monnaie (finarino), chevaliers et dames, l'imposant château illuminé dans la nuit : une des reconstructions historiques les plus importantes et réussies de la Ligurie.
Finalmarina
L’après-midi, nous visitons cette cité balnéaire qui vit donc surtout l’été, avec ses hôtels et restaurants. Sur le bord de mer un Arc de triomphe est dédié à la princesse Marguerite d’Espagne. Une mention pour l’église Saint Jean Baptiste que nous visitons.
L’histoire du village côtier se confond avec celle de Finalborgo, dont une petite distance les sépare, parcourue en trente minutes. Une usine Piaggio (moteurs d’avion) donne du travail aux habitants.