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Publié par Guy Muller

C’est avec les amis du musée Masséna et des musées de Nice que nos visites étaient organisées avec les commentaires de Madame Pellissier notre guide habituel lors de nos sorties.

Histoire de La Brigue

Avant son rattachement à la France à la suite du traité de Paris (1947), La Brigue s'étendait par ses hameaux de part et d'autre de la chaine des Alpes sur le Piémont et la Ligurie. L'actuelle commune de La Brigue portait le nom italien de Briga Marittima avec le hameau de Morignole (Morignolo en italien) : cette commune, bien éloignée de la mer, n'était qualifiée de « maritime » qu'en raison de sa position dans le bassin qui se déverse vers la Méditerranée par la Roya, et par opposition au hameau de Briga Alta

Durant de nombreux siècles, l'économie de la communauté de La Brigue était axée sur un système agro-sylva-pastoral. C'est surtout grâce à l'élevage ovin que La Brigue avait acquis une certaine prospérité à la fin du Moyen Âge et au cours du XVIe siècle. Le vente d'agneaux de lait était sa spécialité. Le commerce de la laine explique même la présence d'une importante communauté de négociants juifs dans le village (une rue du Ghetto y subsiste). Mais, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la commune de La Brigue commence à céder ses droits de pâturage pour rembourser ses créanciers, ce sont les « bandites », responsables de la dégradation des prairies d'altitude. Les bénéficiaires des droits de bandite pour rentabiliser leurs acquisitions pratiquaient le surpâturage, sachant que les Brigasques, de toutes façons devraient leur fournir le fourrage quand l'herbe viendrait à manquer. Cette ancienne économie s'étiole au cours du XIXe siècle avec une embellie après 1860. En effet, à cette date, tout le comté de Nice est rattaché à la France, sauf Tende et La Brigue.

En effet, ce territoire inclut la ligne de crête allant du col de Tende au Balcon de Marta en passant par le massif du Marguareïs. Il s'agit d'une position bien trop stratégique pour permettre que le Piémont, en passe de conclure l'Unité d'Italie (qui interviendra l'année suivante), cède ces terres à la France. L'enjeu est clair : d'éventuelles positions fortifiées françaises avec les canons pointés sur la ville de Coni, point d'accès à la plaine du Pô, donneraient en cas de conflit un avantage gigantesque à la France, dont les troupes ne seraient plus qu'à deux ou trois jours de marche de Turin, la capitale. Le Piémont ne peut donc pas se priver de ce rempart naturel que sont les Alpes. Cavour et la diplomatie italienne finiront par trouver un compromis avec le Second Empire. Le comté de Nice sera bel et bien rattaché à la France par le Traité de Turin (1860), pour respecter l'engagement pris vis-à-vis de Napoléon III qui avait promis un soutien militaire au Piémont dans la guerre contre l'Autriche. Néanmoins, Tende et La Brigue seront officiellement déclarés « territoires de chasse personnelle du Roi », donc inaliénables.

En guise de dédommagement pour les populations de la Haute-Roya, privées par la nouvelle frontière de débouché sur la mer et sur les florissantes activités de la côte niçoise, on accorde aux territoires de Tende et La Brigue des franchises douanières : les produits agricoles vendus sur la côte ne seront pas soumis à douane.

En 1945, l'occupation française de la Vallée de la Roya pour acquérir la ville par une annexion n'aboutit pas par suite de la pression américaine mais après tractation et conformément aux accords fixés par le traité de Paris, la loi du 15 septembre 1947, publiée au Journal officiel du lendemain, crée les communes de Tende et de La Brigue « à partir d'une partie étrangère » ; cette annexion prend effet le 17 septembre avant d'être finalement confirmée le 12 octobre suivant par un plébiscite.

Les parties est et nord de la commune restent italiennes. La commune de Briga Alta est ainsi formée, située au Piémont avec les hameaux d'Upega et Carnino. Le versant ligure avec les hameaux de Realdo et de Verdeggia est rattaché à Triora.

Transfert à la France après la Seconde Guerre mondiale

Après la Seconde Guerre mondiale, la France demande l'annexion des territoires de Tende et de Brigue, et l'obtient selon les dispositions du traité de Paris signé le 10 février 1947 et entré en vigueur le 15 septembre suivant.

Du fait toutefois que la Constitution de la IVe République imposait qu'il n'y eût pas d’acquisitions territoriales sans le consentement des populations intéressées, même si La Brigue était déjà sous le contrôle militaire et administratif de la France depuis l'entrée en vigueur du traité de paix en septembre, les autorités françaises procèdent le 12 octobre à un référendum auprès de la population pour qu’elle puisse choisir entre la France et l’Italie.

Le résultat donne une adhésion presque unanime (96,07 %) à la France : sur 790 votants, 759 choisissent la France et 26 l’Italie, on compte cinq bulletins blancs ou nuls. Toutefois, si l'on compare les données du vote de 1946 pour la Constituante et celles de 1947 pour le traité, on voit que ces exilés n'auraient pas été en mesure de renverser l'issue du second vote. Ce plébiscite confirme celui de 1860 au terme duquel le comté de Nice était devenu français.

Le village tout entier est une merveille. Nous commençons, sur la place, par la Collégiale Saint-Martin, une imposante église baroque à la façade peinte en trompe-l’œil. A côté, une étonnante chapelle arrondie et, en face, une belle fontaine à têtes de lion.

Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge

La Collégiale Saint Martin 

Elle est l'église principale du village où se célèbrent les messes du dimanche. De construction romane, elle fut démolie à la fin du XIVe siècle (peut-être à la suite d'une inondation ou d'un incendie) et entièrement rebâtie en style roman lombard. Mais l'édifice médiéval fut entièrement « baroquisé » au XVIIe siècle et avant même cette date, il avait recueilli maints retables et tableaux de la Renaissance niçoise. Telle qu'elle est, Saint-Martin présente un des plus beaux décors renaissants et baroques de la région. Elle abrite en particulier une Nativité de Louis Bréa, une Assomption du même (panneau d'un retable perdu), l'extraordinaire « Retable du martyre de saint Elme » (XVIe siècle), la belle « Notre-Dame des Neiges » de Fuseri insérée dans un cadre baroque exubérant, enfin (entre beaucoup d'autres richesses) un orgue monumental du XIXe siècle de fabrication piémontaise (Frères Lingiardi). Notre vidéo s’attache à décrire tous ces chefs d’œuvres.

Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge

Saorge

Dédale de ruelles et vues panoramiques

Dès l’entrée du village, on est comme saisi par les points de vue vertigineux alentour. Place Ciapagne, place de la Caranca, place de l’école… Partout, on se sent tout petit face à ce village “tibétain” entièrement piéton.
Rendez-vous place de l’
église Saint-Sauveur, sur l’un des bancs aux lauzes vertes et violettes, pour s’imprégner de l’âme baroque et d’une vie de village haute en couleurs ! Une volée de marches qui évoque un décor de théâtre nous mène à la chapelle des Pénitents blancs et son clocher à bulbe vernissé.
Depuis le centre animé, nous dégringolons les escaliers du “cunun” vers la ruelle des Vergers. L’imposante place du Soutaï s’ouvre sur la vallée, et dans le ciel la silhouette du
château de Malmort veille.

De l'esplanade du Monastère où nous contemplons Saorge "village dans le ciel" accroché en amphithéâtre aux restanques, nous entrons dans un monde de sérénité : le couvent franciscain baroque avec l'Eglise et les jardins en terrasses dans une vallée verdoyante.

Le village de Saorge surplombe les gorges de la Roya aux portes du parc du Mercantour. Classé au Centre des Monuments nationaux, le Monastère, ancien couvent franciscain fondé en 1633 de style baroque, a conservé sa structure d'origine, ses décors peints et son jardin vivrier.

La façade du monastère

L’église borde la galerie Nord du cloître. Sa façade de style jésuite, ouverte à l’ouest, est précédée d’un porche à 3 arcades en plein cintre, surmonté d’une balustrade. En partie haute, la façade est percée d’une baie en forme de lyre dominée par un fronton encadré de pots à feu et posé sur deux pilastres composites. Les rampants arrondis, terminés par des motifs en forme de candélabres, correspondent aux chapelles latérales.
Une représentation peinte de l’Assomption domine la façade et souligne la place réaffirmée du culte marial dans le contexte de la Contre-Réforme.

L'intérieur

L’église est constituée d’un nef unique voûtée en plein cintre et dotée de fenêtres en partie haute, au-dessus de chacune des deux travées. Les chapelles latérales, couvertes d’arcs, sont séparées par de larges pilastres rehaussés de faux marbres peints.

La nef est séparée du chœur des frères par un grand retable en noyer, occupant toute la hauteur de l’édifice. La chaire est située au sud, entre les 2 travées, en position centrale selon les préconisations du concile de Trente. On y accède depuis l’étage de la galerie du cloître, lequel adopte la forme d’une loggia.

La vie de Saint François en images

Entre chacune des retombées de voûtes des galeries, les lunettes accueillent le cycle complet de la vie de Saint François. 

Réalisé au milieu du XVIIIe siècle, peut-être sous la direction de Calderari de Lugano, voire de l’un de ses contemporains, il constitue un ensemble rare tant en France qu’en Italie. Le style des peintures du cloître est délibérément naïf : son apparente simplicité d’exécution répond à un objectif pédagogique, principalement à destination des novices. 

La grande qualité des représentations est liée à l’application des traités de peinture murale de la période baroque, l’étape de peinture à fresque étant suivie d’une reprise à sec pour les détails. L’examen préalable à la restauration a permis de vérifier la bonne application des préconisations de l’époque comme la virtuosité de leur réalisation. 

Un écrin de verdure

Depuis le cloître, un couloir longe la cuisine et mène au jardin du couvent, organisé en 7 terrasses de 7x50m délimitées par des murs en restanques et exposées au sud. Cette disposition, classique dans la région, est probablement antérieure à l’établissement de la communauté. 

Un terrain planté de vignes avait en effet été acheté par la commune en 1648 et donné au couvent afin d’accroître la superficie de l’ensemble. Dans l’angle nord-est, une source alimente les bassins regroupés en partie haute. Ces retenues d’eau étaient investies de fonctions différentes, certaines faisant office de lavoir ou de vivier, tandis que l’ensemble, par gravitation, concourait à l’irrigation du jardin. 

Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
Visites de La Brigue et de Saorge
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