Boukhara le 1er mai
L'Ouzbékistan est un pays d'Asie centrale qui a accédé à l'indépendance en 1991. Formé au début de la période soviétique, il a succédé aux khanats de Khiva et de Kokand ainsi qu'à l'émirat de Boukhara. Son territoire est partagé entre des étendues désertiques et steppiques de la dépression aralo-caspienne, des axes montagneux et des oasis qui sont d'anciens foyers de peuplement sédentaire remodelés depuis la fin du XIXe siècle par le développement de la culture du coton. Cette structuration de l'espace national correspond à une compartimentation de l'organisation sociale et politique caractérisée par l'importance des régions (Ferghana, Khorezm, Tachkent, Samarcande...). Une crise économique et sociale a marqué la transformation postsoviétique. Face aux différentes formes de mécontentements et d'opposition, le régime, dirigé par Islam Karimov à partir de 1989, a affirmé son autorité et a tenté par son implication dans la sphère économique de promouvoir une voie spécifique de développement. Toutefois, l'Ouzbékistan, dont la population, composée de plus de 80 p. 100 d'Ouzbeks, atteint 31 millions d'habitants, est devenu un pays d'émigration.
La principale caractéristique du pays est son appartenance à la route de la soie dont les caravanes alimentaient l’Occident en produits divers. Actuellement, la Chine contribue à développer le transport ferroviaire et routier, avec d’importants investissements. La Turquie s’efforce aussi d’intensifier les échanges avec un pays rendu solvable par ses ressources énergétiques. Pendant notre voyage, nous avons rencontré de nombreux groupes d’origine asiatique, tandis que les européens visitaient aussi ce pays des mille et une nuits.
Les ouzbeks sont accueillants et leur population est métissée après des transferts de population imposés par les soviétiques. L’Etat est laïc et permet aux diverses religions de prospérer. Ce qui est le plus visible dès l’arrivée, c’est l’aspect vestimentaire de la population, avec les enfants habillés de façon uniforme selon la couleur de leur école. Les femmes ont des tenues très colorées, auxquelles il faut ajouter des additions de verroterie, qui ajoutent à la luminosité des robes. Le voile est peu porté, au profit de turbans, les dents sont souvent couronnées d’or. Les jeunes sont vêtus à l’occidentale et utilisent les moyens modernes de communication (dont les SMS).
La grande référence nationale, est Timur, Tamerlan qui a repoussé loin les frontières du pays. Son petit-fils Uloug begh apporte une caution scientifique en ayant positionné plus d’un millier d’étoiles à l’aide d’un sextant monumental visible à Samarcande.
Les touristes viennent ici pour admirer les nombreux monuments classés par l’Unesco au nombre de plusieurs centaines dans les villes de Khiva, Boukhara, Samarcande et Tashkent. Nous pouvons voir ainsi les vestiges de 2000 ans de civilisation à travers les citadelles, fortifications, mausolées, médersas, mosquées, minarets, nécropoles. La présence russe est aussi marquée par des bâtiments disséminés dans le pays. Mais les sièges des villes de Boukhara et de Samarcande, du temps des tsars ont été consignées dans nombre de tableaux, qui montrent des ruines fumantes, dont la trace a disparu après d’importants travaux de restauration.
Le 1er mai 2018, les présidents Ouzbek et Turc ont participé à un défilé à Boukhara, avant de signer un accord commercial visant à augmenter les échanges commerciaux entre les deux pays. La ville a donc été embellie pour préparer cette journée. Nous avons pu voir les orchestres d’enfants, les groupes folkloriques, les lutteurs, rassemblés tout au long du parcours. Notre vidéo en témoigne, d’autres suivront, afin de profiter d’une mise en lumière nouvelle, des principaux sites de la ville.