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Publié par Guy Muller

Annecy

La vieille ville, qui s'étend au pied du château et de part et d'autre du Thiou, est parcourue par des artères moyenâgeuses (appelées autrefois « charrières » ou « ruales »), souvent bordées par des arcades, dont la disposition est d'une grande simplicité : deux axes est-ouest parallèles au Thiou et un axe nord-sud perpendiculaire. La première voie, la plus importante (appelée anciennement magna carreria ou "grande charrière"), relie la porte Perrière à la porte du Sépulcre en longeant le rocher. La deuxième voie, parallèle, sur la rive droite du Thiou, était dénommée charrière de la Halle(rue Grenette), prolongée par la ruale du Four (actuelle rue Jean-Jacques Rousseau). La troisième voie, perpendiculaire, part du pont de l'Isle et, par les charrières Filaterie et Notre-Dame, rejoint les anciennes portes de Bœuf au nord (porta nova de Boutz ou Bouz, désignant l'ancien vicus gallo-romain de Boutae fondé en -50 au niveau de la plaine des Fins et du Paquier à l'est (porta pascuorum ou « porte des pâturages »), formant ainsi les charrières du même nom. Le quadrillage interne se trouve complété par des quais, des places, des rues transversales et de nombreux passages couverts semblables aux traboules lyonnaises, qui étaient à l'origine des accès intérieurs aux hôtels particuliers permettant de rejoindre les différentes dépendances (écuries, cuisines, hangars…). Ces passages sont de véritables dédales architecturaux traversant des blocs entiers d'immeubles anciens, certains donnant sur des cours intérieures parfois agrémentées de commerces. Si une grande partie des canaux est aujourd'hui recouverte, certains demeurent toujours à ciel ouvert. C'est le cas du Thiou sur toute sa longueur, ainsi que du canal du Vassé jusqu'au pont Albert Lebrun, puis de la rue Vaugelas (passage Gruffaz) jusqu'au canal Notre-Dame et celui-ci du Thiou au Thiou en surgissant derrière l'église Saint-Maurice (anciennement Saint-Dominique, d'où le nom du canal à cet endroit) et de nouveau près de la collégiale Notre-Dame-de-Liesse.

 

Église Notre-Dame-de-Liesse d'Annecy

Fondée et construite dans la seconde partie du XIVe siècle par les comtes de Genève Amédée III et Robert, l’église Notre-Dame-de-Liesse fut construite sur l'emplacement d’un ancien oratoire et sur celui d'une place médiévale à proximité d’un hospice médiéval. Cet endroit présentait alors un caractère religieux affirmé. En 1793, le chœur est détruit par volonté de la municipalité révolutionnaire de faire une « place de la liberté » propre à accueillir de grands rassemblements populaires. À défaut d'être rasé comme tous les clochers d'Annecy, le clocher de cette église ne perdra que sa flèche et ses échaugettes. Autour de « l'arbre de la liberté» la place devient au début du XIXe siècle le centre de la vie politique. Devant l'église, une grande partie de la place est conservée. Entourée de cafés et de magasins, dénommée « place Notre-Dame », elle affirme sa vocation d'agora. Jusqu'en 1854, s'y tient un marché des œufs, fromages et légumes, jusqu'à son transfert vers la rue Sainte-Claire. En 1859, la municipalité d'Aimé Levet y installe la fontaine à obélisque, aux lions et aux tortues.

Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval

Le Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives

Selon ses souvenirs, en avril 1879, durant l'une de ses tournées, le facteur bute du pied contre une pierre, manquant de tomber sur le chemin. Son œil ayant été attiré par la forme curieuse de la pierre, il la cueille et celle-ci sera nommée « la pierre d'achoppement ».

Dès le lendemain, repassant au même lieu, il constate la présence d'autres pierres ayant des formes encore plus singulières et, à son goût, plus belles que celle qu'il a trouvée la veille. Il se fait alors la réflexion que, puisque la nature pouvait « faire de la sculpture », il pourrait très bien lui-même, fort de ses longues rêveries préparatoires, se faire architecte, maître-d'œuvre et ouvrier dans la construction d'un « Palais idéal ».

 

Durant les 33 années qui suivent, Ferdinand Cheval ne cesse de choisir des pierres durant sa tournée quotidienne, les portant d'abord dans ses poches, puis se munissant d'un panier, voire d'une brouette en certaines occasions. Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d'une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru, qui ne disposent pas de la vision d'ensemble qu'a l'architecte.

Le 2 septembre 1969, le palais est classé au titre des monuments historiques. André Malraux a appuyé la procédure de classement avant son départ du gouvernement, contre l'avis défavorable de la plupart des fonctionnaires du ministère de la Culture qui écrivent, dans un rapport daté de 1964 : « Le tout est absolument hideux. Affligeant ramassis d'insanités qui se brouillaient dans une cervelle de rustre ». Malraux déclare pour sa part qu'il considère le Palais idéal comme « le seul représentant en architecture de l'art naïf » et affirme qu’« il serait enfantin de ne pas classer quand c'est nous, Français, qui avons la chance de posséder la seule architecture naïve du monde et attendre qu'elle se détruise ».

C’est un film récent (2018) de Nils Tavernier qui retrace la biographie du facteur incarné par Jacques Gamblin.

Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval
Annecy et le Palais du Facteur Cheval

La suite de notre voyage nous conduira en Auvergne dans la chaîne des Puys et en Bretagne, du côté de la ville de Vannes

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