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Publié par Guy Muller

La ville d'Embrun est construite sur une terrasse de la vallée de la Durance, à une altitude moyenne de 860 mètres. Plusieurs montagnes et cols, à l'ouest de la ville, culminent à plus de 2 000 mètres Surnommée la petite Nice des Alpes, en raison de son climat particulièrement doux et ensoleillé, la ville d'Embrun, ancienne métropole ecclésiastique et ancienne place forte militaire, domine du haut de son roc la vallée de la Durance.

La vieille ville dévoile un merveilleux patrimoine où se succèdent ruelles bordées de maisons colorées, jolies places agrémentées de fontaines, passages voûtés, et murs ornés de cadrans solaires.

 

La Maison des Chanonges

La maison des chanoines, un exemple rare d’architecture civile romane, en appareil régulier et à fenêtres géminées ; sur la façade (en haut à gauche), une sculpture de lion mangeant une chèvre.

 

La Cathédrale Notre-Dame-du-Réal d'Embrun

La cathédrale possède un clocher à pyramidions. Une grande partie de sa structure est marquée par une alternance de strates de calcaire blanc et de schiste noir.

Le porche du Réal (ou des Rois Mages) est de style lombard. Les deux colonnes reposent sur des lions couchés, il abrita pendant plus de deux siècles la fresque miraculeuse représentant l'Adoration des Mages, objet d'une grande dévotion à Notre-Dame. Cette fresque recouvrait le remarquable tympan présentant un Tétramorphe. À l'intérieur, l'emploi des schistes noirs et des calcaires blancs, l'alternance des voûtes en berceau des collatéraux et les croisées d'ogives de la nef confèrent à cet édifice un rythme original.

Restaurée à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle, cette cathédrale est l'un des plus beaux monuments des Alpes dauphinoises et de la région ; les vitraux du XVe siècle, les décorations peintes ou en mosaïque, les orgues de la fin du XVe, le retable du XVIIe, les fonts baptismaux du XIe siècle et le trésor sont également remarquables. Le trésor était l'un des plus riches de France, avant d'être pillé au XVIe siècle par les protestants.

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Le monument dédié à Clovis Hugues

Il est situé place de l’Archevêché devant un très beau panorama (voir notre vidéo).  Ce monument historique dont les auteurs sont :

  • Jeanne Royannez-Hugues, veuve du défunt et sculpteur, pour le buste et le groupe. Ses petits-enfants ont servi de modèle pour le groupe sculpté.
  • Ferdinand Faivre pour le piédestal et le feuillet en bronze sur lequel est inscrit un poème du défunt.

La biographie épique de Clovis Hugues

  • Il a dix-neuf ans quand éclate la Commune de Marseille. Il est à Marseille quand l'avocat-poète Gaston Crémieux, proclame la « république sociale » le 23 mars 1871. Elle dure jusqu'au 4 avril quand la troupe régulière écrase le bastion communaliste de la préfecture, à l'aide des canons de Notre Dame de la Garde. Hugues, défendant en août les hommes de la Commune dans un article du Vrai Marseillais, est condamné pour délit de presse par le conseil de guerre à trois ans de prison et à une amende de 6 000 francs.
  • Libéré, Hugues reprend la plume dans les colonnes de La jeune République pour demander l'amnistie des prisonniers politiques et des communards. Parce que son journal le charge d'une enquête sur les milieux socialistes, il rencontre des vieux quarante-huitards dont Royannez et tombe amoureux de sa fille, Jeanne Royannez une sculptrice, qu'il épouse à la mairie de Toulon.
  • De retour à Marseille, le couple est dénoncé le 9 mars 1877 dans L'Aiglon des Bouches-du-Rhône comme ne s'étant pas marié à l'église. L'affaire va jusqu'à une rencontre sur le pré entre le dénonciateur et le calomnié. Hugues sort vainqueur de ce duel après avoir occis son fielleux confrère d'un coup d'épée. Il est acquitté par la cour d'assises d'Aix-en Provence.
  • En 1879, il participe à Marseille au Congrès constitutif du Parti Ouvrier Français (P.O.F.) et se présente sous cette bannière aux élections de 1881. Il est élu et entre à la Chambre des Députés, devenant ainsi le premier adhérent à un parti ouvrier élu à la Chambre. Le nouveau député déclare que grâce à son élection « il fera des petits ». Le jeune élu socialiste des Bouches-du-Rhône et son épouse s'installent à Paris.
  • Une ancienne voisine de Jeanne, la comtesse d'Osmont, qui jouit de quelques protections, s'emploie à briser le ménage en ruinant la réputation de Jeanne Royannez et à tenter de mettre un terme à la carrière politique de Clovis Hugues. Elle en charge son homme de paille, Jean Morin, qui réussit dans un premier temps à jeter un tel trouble que le tribun socialiste se voit interdire par son parti d'assister aux funérailles de Louis Blanc en 1882. Les plaintes déposées par le couple menèrent le corbeau devant un tribunal, qui le condamne en 1883. Les relations de la comtesse jouent et Morin se retrouve rapidement hors de sa prison et recommence ouvertement son petit jeu de calomnie contre l’épouse.
  • Repris, Morin allait être rejugé quand une argutie juridique repousse son procès.
  • Excédée par quinze mois de tortures morales et par le persiflage du calomniateur qui se vante de son impunité, Jeanne Royannez sort alors un revolver et tire par trois fois sur Morin qui s'écroule mortellement blessé. L'affaire fait grand bruit, à tel point que le procès est accéléré et que Royannez est acquittée par ses juges le 8 janvier 1885.
  • Clovis Hugues est réélu à la Chambre en 1885 et se joint bientôt au mouvement boulangiste. En 1893, il devient député de Paris, conservant son siège jusqu'en 1906. Il continue à publier ses poèmes, romans et comédies, œuvres pleines d'esprit et de vitalité. Fait membre d'honneur du Flourege Prouvençau par Frédéric Mistral, il rédige de nombreux écrits en provençal et est élu, en 1898, Majoral du Féligrige.
  • Clovis Hugues, qui apprécie beaucoup la ville d'Embrun, souhaite y être enterré. L'une des rues principales de la cité porte son nom et une statue à sa mémoire se trouve dans un parc de la ville.
  • À la fin du 19ème siècle, il fulmine en vers contre les « financiers » dans La Libre Parole.
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