Tarascon
Tarascon est située près de la rive gauche du Rhône, limitrophe de la ville de Beaucaire dans le Gard avec laquelle elle forme une agglomération d'environ 30 000 habitants. Il est à noter que la commune de Tarascon ne possède aucune rive sur le Rhône. La rive gauche appartenant également à Beaucaire. Tarascon, et notamment sa partie sud-est, a été de tout temps un lieu de passage permettant de traverser le Rhône. Hormis l'agriculture, l'économie la plus facilement identifiable autour du massif des Alpilles est liée au tourisme. Même les producteurs viticoles et oléicoles semblent tenir compte du développement du tourisme et de plus en plus de domaines proposent de la dégustation, voir dans certains cas de véritables cours d'initiation à l'œnologie.
Le Chateau entre Gothique et Renaissance
Édifié dans la première moitié du XVe siècle, le château de Tarascon est l’une des plus belles forteresses de France. Il est l’exemple parfait d’un édifice qui, par son architecture et ses décors, allie le style gothique et Renaissance. Bâti sur un rocher peu élevé, à l’intersection des voies terrestres et fluviales reliant la Provence au Languedoc, le château assume le rôle de sentinelle monumentale. Il contrôle, jusqu’en 1481, la frontière politique du Rhône qui coule à ses pieds. Trait d’union entre les villes d’Avignon et d’Arles, Tarascon est, tout au long du Moyen Âge, la base territoriale d’expansion et de conquête des comtes de Barcelone puis des ducs d’Anjou, devenus comtes de Provence. Afin d’asseoir son pouvoir dans la région, Louis II, duc d’Anjou (1384-1417) et Yolande d’Aragon (1400-1417) lancent à l’automne 1400 le chantier de construction du bâtiment côté Rhône, finalement achevé en 1411. Leur fils Louis III (1417-1434) fait bâtir l’aile côté ville entre 1429 et 1434. Le maître des œuvres du roi, Jean Robert, en est l’architecte.
René Ier (1434-1480), héritier du comté de Provence, prend possession du château dans son état actuel. Il porte les titres prestigieux de roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem, duc d’Anjou, de Bar et de Lorraine, comte de Provence et de Forcalquier.
René Ier n’effectue, dans cette demeure, que des aménagements décoratifs et de confort. À chacun de ses nombreux séjours, il en fait un lieu de rencontre, de fête et de prestige.
Le château de Tarascon, du haut de ses 45 mètres, a longtemps dominé le paysage au nord d’Arles. Il est aujourd’hui détrôné par la tour de la Fondation LUMA-Arles, haute de 56 mètres, œuvre de l’architecte Frank Gehry. Il marque ainsi par sa monumentalité le paysage de ce territoire entre Alpilles et Rhône. Sa terrasse offre une vue imprenable sur le fleuve, la plaine, les Alpilles et la Montagnette. L’état de conservation remarquable du château est dû notamment aux travaux de restauration et d’entretien, qui sont conduits par plusieurs architectes des monuments historiques de l’État.
Ouvert à la visite à partir de 1933, le château est, depuis 2008, la propriété de la commune de Tarascon.
Collégiale royale Sainte-Marthe de Tarascon
C'est une église romane provençale élevée aux XIe et XIIe siècles en l'honneur de Marthe de Béthanie, sainte venue de Palestine, qui obtint la soumission de la Tarasque, monstre qui terrorisait la population. La légende raconte qu'elle dompta la bête qui hantait les marécages par la seule force de sa foi chrétienne, la Tarasque qui avait fait tant de mal, fût ensuite tuée par les villageois. Marthe s'installe à Tarascon qu'elle évangélisera et y meurt en l'an 68.
La collégiale est composée de deux églises superposées, la crypte et l'église supérieure, et a subi de agrandissements au cours des XIVe, XVIe et XVIIe siècles.
De l'époque romane ne subsistent en plus de la crypte, que quelques murs d'enceintes et le portail (dont les bas-reliefs et les statues qui le décoraient ont été détruits en 1793 par les révolutionnaires).
Les fêtes de la Tarasque, qui ont lieu le dernier week-end de juin à Tarascon, ont été proclamées par l'UNESCO, comme faisant partie du patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Quatre jours de liesse pendant lesquels est célébré ce rite antique remis au goût du jour par le Roy René en 1474.