Vienne et Saint Romain en Gal
La ville de Vienne est profondément marquée dans ses murs et à l’extérieur par la civilisation gallo-romaine. En l'an 121 avant notre ère, la ville de Vienne est intégrée à l'Empire Romain. En subsistent encore aujourd'hui de nombreux témoignages et vestiges... Situé entre le Rhône et les collines iséroises, Vienne devient naturellement un lieu privilégié pour bâtir une cité protégée des attaques et accessible au commerce par l’eau.
À l’époque gallo-romaine, la cité rayonne de part et d’autre du fleuve, et des vignobles se développent déjà sur les deux rives du Rhône.
Construit à partir de -20 et -10 avant notre ère, le temple du forum de Vienne est dédié au culte de Rome et plus particulièrement à Auguste et sa femme Livie. Sa transformation en église catholique lui a permis de subsister.
C'est un exemple de la transposition dans une cité provinciale gallo-romaine du modèle de temple élevé sur un podium, avec un décor d'ordre corinthien romain. Seule la construction de la partie postérieure est en général attribuée au début du règne de l'empereur Auguste, vers 20-10 av. J.-C. L'observation de variantes architecturales ou décoratives, sur la corniche et les chapiteaux par exemple, fait pressentir une autre campagne de travaux, plus tardive pour le reste du monument, vers 40 de notre ère.
Côté est, la frise et l'architrave portaient des lettres mobiles appartenant à des inscriptions successives ; la plus ancienne était une dédicace à "Rome et à Auguste César, fils du Divin (Jules César)". Ces deux cultes associés (Rome et l'empereur Auguste), auxquels fut adjoint ici celui de Livie divinisée (épouse d'Auguste), ont été un élément politique et religieux essentiel pour l'intégration des populations urbaines locales.
Le monument a été érigé sur une plate-forme aménagée, dominant le littoral du Rhône (à l'ouest), et à proximité d'un pointement rocheux (sous le Palais de Justice actuel). Des portiques à colonnades délimitaient autour du temple une aire sacrée reconnue au cours de fouilles anciennes. Vers l'est s'étendait l'esplanade du forum, fermée par un bâtiment public auquel appartiennent les deux arcades visibles dans le jardin de Cybèle. Le tout formait un vaste ensemble monumental public clos qui exprimait, dans de majestueuses architectures à colonnades, les valeurs civiques ou les fonctions administratives de la ville gallo-romaine.
Le théâtre Antique de Vienne
Considéré comme l'un des plus importants de l'Antiquité, le théâtre antique de Vienne est classé aux Monuments historiques depuis 1840. Son architecture épouse la colline de Pipet sur laquelle il est adossé et accueillait jusqu'à 13 000 spectateurs au temps de l'Empire Romain. S'il était utilisé pour des spectacles (comédies, drames, sport...) il pouvait aussi rassembler la cité autour d'événements civiques ou officiels.
Le jardin archéologique de Cybèlee Cybèle
À l'emplacement du Forum de la ville gallo-romaine, le jardin de Cybèle présente les vestiges de cette place institutionnelle forte : les arcades d'un ancien portique, le mur d'une salle d'assemblée pouvant accueillir jusqu'à 800 magistrats et une maison citadine certainement très luxueuse.
La pyramide
Comme son nom ne le laisse pas présager, le cirque romain de Vienne est plus communément appelé « La Pyramide ». Cependant, au IIème siècle avant notre ère, cet obélisque de 25 m de haut trônait au centre d'un cirque où se déroulaient les célèbres coursent de chars ! La légende raconte qu'elle serait le tombeau de Ponce Pilate, qui vécut son exil à Vienne...
Le site archéologique de Saint Romain en Gal
Le site archéologique situé en face de Vienne est l'un des plus grands ensembles consacrés à la civilisation gallo-romaine avec près de 4 000 pièces exposées et une immersion totale dans la cité romaine. Il a été découvert lors des fondations réalisées pour construire un lycée en 1965. Les vestiges restaurés de la Vienna antique font apparaître un quartier de villas dont les restaurations successives en montrent l’étendue. Cette Vienna était la capitale d'un territoire couvrant le Dauphiné et la Savoie. Ses maisons, ses thermes, son artisanat se visitent dans l’enceinte d’un grand site archéologique. Un saut dans l'Antiquité inoubliable.
Le musée gallo-romain
Le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal déploie, sur sept hectares, les vestiges du riche quartier résidentiel de Vienna, alors « colonie romaine ». Situé au bord du Rhône, axe majeur pour le transit des marchandises entre Méditerranée et provinces du Nord, ce quartier, comme la ville de Vienna, connait un fort développement dans les années 50 après J.-C. La richesse des habitants s’exprime par le luxe de maisons qui voisinent avec des thermes, des boutiques, des échoppes d’artisans, des ateliers : un des quartiers résidentiels romains les plus étendus découvert en France !
1967, la découverte et l’ouverture d’un chantier archéologique exceptionnel
Depuis très longtemps, on savait que la rive droite du Rhône, en face de Vienne, avait été occupée dans l’Antiquité. Mais on imaginait seulement quelques grandes villas dispersées dans la campagne.
Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l’ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Nicolas Chorier, avocat au Parlement de Grenoble, les décrit dans son ouvrage, Antiquités de la ville de Vienne, paru en 1658.
À la fin du XVIIIe siècle, Pierre Schneyder, fondateur du musée de Vienne, réalise des fouilles dans le secteur du site, aujourd’hui classé. Il met au jour plusieurs pavements. Jusqu’au début du XXe siècle, les découvertes de mosaïques, le plus souvent fortuites, seront nombreuses sur tout le territoire de Sainte-Colombe et de Saint-Romain-en-Gal.
Cependant ce n’est qu’en 1967, en préalable à la construction d’un lycée, que les archéologues commencent une grande fouille au lieu-dit la Plaine. Ils découvrent les vestiges d’une véritable ville ! Les grandes domus aux aménagements luxueux, les voies dallées, les thermes publics, les entrepôts et les ateliers permettent peu à peu de recomposer un paysage urbain dont l’organisation et le souci de confort étonnent par leur modernité.
Depuis, le site a été acquis par le Département du Rhône et classé au titre des monuments historiques en 1983.
1996, la construction du musée
Pour répondre aux exigences d’assurer la présentation, l’étude et la conservation des collections, Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, lauréats du concours d’architectes, ont réalisé deux bâtiments très différents dans leur conception. L’ensemble, achevé en 1996, représente une surface de plus de 12 000 m2. Le long du fleuve, le bâtiment d’exposition permanente édifié au-dessus d’une maison romaine est implanté sur pilotis.
Perpendiculaire au Rhône, le bâtiment d’accueil aux structures de béton apparaît fortement ancré au sol.