L'art Roman à Issoire et Brioude
Brioude
La basilique Saint Julien
Le joyau de Brioude est la Basilique Saint Julien, construite entre le 12ème et le 14ème siècle. Elle se laisse admirer avant même que le visiteur n’arrive à Brioude : sa pointe est visible de loin et sa couleur rouge attire d’emblée l’œil du visiteur.
Les vitraux contemporains du Père Kim En Joong sont venus ajouter à sa luminosité naturelle.
Une architecture unique
L'architecture de la basilique mêle les styles romans et gothiques.
L’une des particularités de la basilique Saint-Julien réside dans son temps de construction particulièrement long, qui s’est étalé sur trois siècles. Or, entre les XIe, XIIe et XIIIe siècles, le style architectural prédominant en France est passé du roman au gothique. Le monument mélange donc ces deux arts qui, de manière surprenante, se marient parfaitement. Ce n’est ainsi qu’au XIIIe siècle qu’ont été installées au plafond les croisées d’ogives traditionnelles de l’architecture gothique.
Autre particularité, le sol évolue tout au long de l’église, les galets le composant devenant de plus en plus petits lorsque l’on se rapproche du chœur. Enfin, la basilique n’est pas, comme il en est de coutume, construite sur un plan en croix latine, mais sur un plan basilical à trois nerfs, constitué d’un nerf central et de deux bas-côtés. Il s’agit là de la seule grande église d’Auvergne construite de cette façon. La visite guidée permet d’en apprendre davantage sur ces éléments propres au monument brivadois.
Les vitraux de Kim en Joong
Les vitraux d'art contemporain de Kim en Joong ont été installés en 2008. Cassés à la Révolution, les vitraux ont d’abord été remplacés au XIXe siècle. Mais l’intérieur de la basilique était alors très sombre. Au début des années 2000, l’idée de les remplacer pour laisser rentrer plus de lumière s’est vite imposée. Un concours de vitraux d’art contemporain a donc été organisé, et c’est en 2008 l’artiste Kim en Joong, père dominicain d’origine coréenne, qui a été retenu parmi les 56 dossiers reçus par la commune. Depuis, le monument est lumineux et doté de vitraux d’un style que l’on ne retrouve que dans peu d’églises.
Issoire
L’Abbatiale Saint-Austremoine
L'abbatiale Saint-Austremoine dévoile un visage entièrement restauré : écoulement plus performant et adapté, restitution du matériau de couverture d’origine (tuile canal) sur la nef, le transept et le massif barlong, restauration des façades ou encore des décors sculptés qui font partie de l’identité de l’édifice. Du couvreur spécialisé au tailleur de pierre, l’opération regroupe un grand nombre de savoir-faire.
Les travaux, débutés en octobre 2016, seront inaugurés en présence des professionnels qui sont intervenus sur ce chantier d’envergure, des financeurs, des officiels et des habitants, fortement attachés à ce joyau qui fait la fierté de toute une cité.
L'abbatiale Saint-Austremoine est une ancienne abbatiale bénédictine construite durant le premier tiers du XIIe siècle et plus précisément vers 1130, ce qui en fait la deuxième des cinq églises majeures d'Auvergne.
Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840 : elle fait partie de la première liste de monuments historiques français qui comptait 1 034 monuments.
Les restaurations du XIXe siècle ont rendu à l'église sa polychromie intérieure (entre 1857 et 1859).
Décoration extérieure
Le chevet possède une décoration remarquable par son abondance et sa polychromie, obtenue par l'utilisation de basalte.
Le chœur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, tous couverts de tuiles, possèdent une corniche largement débordante ornée d'une frise en damier et soutenue par des modillons à copeaux. Sous la corniche du chœur se déploie une mosaïque polychrome de triangles et de rosaces réalisée en basalte. Sous ces mosaïques, les fenêtres du chœur alternent avec des loges rectangulaires abritant chacune trois colonnettes.
Les arcs des fenêtres du déambulatoire et des chapelles sont bordés d'un cordon de billettes tandis que l'arc de la fenêtre de la chapelle axiale est orné de claveaux polychromes et surmonté d'un décor de baguettes.
On retrouve des ornements similaires sur le massif barlong, les bras du transept, le clocher et les façades de la nef : claveaux polychromes, cordons de billettes, frises de damier, mosaïques de basalte, décor de baguettes…
Intérieur
L'intérieur surprend le visiteur par sa polychromie du XIIIe siècle, restituée par les travaux de restauration effectués entre 1857 et 1860, par le peintre Anatole Dauvergne (1812-1870). Ces peintures, aux couleurs vives à dominante rouge-brun, sont d'esprit roman et ont été réalisées selon la technique de la fresque, assez rare en France où la technique a secco était la plus courante, ce qui pourrait suggérer des « origines méridionales, voire italiennes des exécutants de ce décor ».
Le chœur est entouré de huit colonnes couronnées de chapiteaux historiés supportant des arcs surhaussés surmontés d'une deuxième série de baies.
Le chapiteau le plus connu est celui de la dernière Cène (deuxième à gauche), reconnaissable à la nappe qui entoure la corbeille du chapiteau.
L'architecture est "romane". L'édifice correspond à la politique culturelle des anciens évêques de Clermont.