La course landaise à Dax
L’office de tourisme de Dax organise des rencontres et des visites qui permettent de connaître les principaux aspects de la vie landaise. Ce sont des accompagnateurs locaux qui nous font connaitre entre autres : la fabrication de la boue pour les cures, l’art nouveau, le street-art ou la course landaise.
La course landaise à Dax
En 2022 nous avons eu le plaisir de rencontrer Didier Goeytes un écarteur de légende qui met son expérience au service des visiteurs ou des écoliers de la ville. Dans les courses landaises, l’écarteur est celui qui provoque la charge de l'animal et l'évite au dernier moment par un écart.
Notre vidéo présente l’exposé sur la course landaise de Didier Goeytes dans son ordre chronologique : le jeu et ses protagonistes, la dispersion géographique des arènes, la sélection des bêtes, l’ambiance d’un rassemblement festif avec des musiques spécifiques, jusqu’aux tenues des « toreros » un habit somptueux brodé et très coloré.
C'est au cours du XIXeme siècle que deux évènements font entrer la course landaise dans la modernité. Tout d'abord, c'est l'obligation de la pratiquer dans un lieu délimité et fermé, entouré de gradins, et non plus librement dans la rue comme c'était le cas jusque-là. La corde et le teneur de corde existent déjà au sortir de la Révolution française et c'est dans cet espace limité de l'arène que les coursayres effectuent une figure codifiée, le paré.
Les figures artistiques de la discipline encore en vigueur de nos jours apparaissent tour à tour :
- la feinte est créée par les frères Darracq de Laurède en 1831,
- l’écart est pour la première fois exécuté par Cizos en 1850,
- le premier saut périlleux est effectué par Charles Kroumir en 1886 à Peyrehorade.
À noter aussi qu'à cette époque, existait une autre suerte dans la course, la pose des lances dans le cou des animaux en piste qui sont alors aussi bien des bœufs que des vaches ou même des taureaux. D'ailleurs, on doit remarquer que tout au long du XIXe siècle, ce jeu gascon s'appelait « Course de (ou aux) Taureaux ». Puis, les 17 et 18 octobre 1852, à Magesc, c'est l'apparition du bétail d'origine ibérique, qui se révèle plus apte que le bétail local pour le bon déroulement de la course.
C'est à la fin de ce même siècle que les toreros landais adoptent la tenue qu'ils portent toujours aujourd'hui : le pantalon blanc et le boléro de couleur, agrémenté de paillettes d'or ou d'argent apparaissent à cette même époque ainsi que les tampons au bout des cornes des animaux les plus dangereux.
De nombreuses arènes sont construites au cours des XIXe et XXe siècles, principalement dans les départements des Landes, du Gers et de la Gironde dans une moindre mesure.
Les toreros
On les nomme localement coursayres en gascon, ils se répartissent en deux catégories :
- les écarteurs, personnages essentiels de la course landaise, qui attendent la vache dans l'arène avant de l'esquiver au dernier moment, réalisant de la sorte un écart. Celui-ci peut être « en dehors », « en dedans » (c'est-à-dire côté corde et donc hors de la protection du cordier) ou corde à terre.
- les sauteurs attendent la vache et exécutent un saut au-dessus de la vache dont la course doit être rectiligne. Ce sont, à de rares exceptions près, des gymnastes.
Par le passé, certains très grands sportifs se sont illustrés à la fois à l'écart et dans les différents sauts (saut de l'ange, saut périlleux ou « saut les pieds dans le béret » aussi appelé « saut pieds-joints »).
« Il existe plusieurs types d'écart : écart sur la feinte ou écart sur le saut, et différents types de sauts : saut de l'ange, saut périlleux, saut périlleux vrillé ou saut à pieds joints attachés ou dans le béret). » La technique la plus appréciée des puristes a été pendant longtemps l'écart, c'est-à-dire le moment où le torero esquive les cornes de la vache en faisant passer la tête de l'animal au creux de ses reins cambrés.
Les vaches, également appelées « coursières », sont les femelles des taureaux de corrida (à ne pas confondre avec les vaches landaises). Elles sont toutes dotées d'un nom et plus ou moins cotées selon leurs qualités combatives. Elles sont conduites aux arènes puis enfermées dans des box appelées loges. Une corde est installée autour de leurs cornes afin de pouvoir les placer lors du combat dans les arènes.
Une fois la course commencée, les vaches sortent selon un ordre préétabli, dirigées par un cordier (courdayre en gascon) et deux entraîneurs. Ceux-ci placent la bête face au torero en bout de piste et la laissent s'élancer aux sollicitations (on dit citer) des toreros. Le cordier doit lui par une traction rapide de la corde suivie d'un relâchement permettre le passage des cornes.
Quinze éleveurs (ou ganaderos) élèvent en semi-liberté 1 500 vaches, dont plus de la moitié sont nées dans les Landes. Le maintien du caractère sauvage de l'animal et de son instinct offensif est respecté. Les éleveurs les plus importants achètent chaque année une centaine de jeunes vaches en Espagne, dans les élevages de toros bravos de la région de Salamanque pour compléter leur cheptel.
En général, la vache sort pour la première fois dans l'arène sans corde à l'âge de trois ou quatre ans, et poursuit sa carrière jusqu'à treize ans environ. Elle peut ensuite vivre plus de vingt ans. Elle pèse entre 300 et 400 kg (le poids d'un taureau se situe quant à lui entre 450 et 600 kg).