Besançon
La préfecture du Doubs et ses environs rassemble 196 000 personnes. Elle s’inscrit dans un site géographique naturel particulièrement remarquable. En effet, la cité s’est d’abord développée dans un important méandre du Doubs de près d’un kilomètre de diamètre, prenant la forme d’une boucle presque parfaite fermée et surplombée par le mont Saint-Étienne, une section du faisceau bisontin abrupt du côté de la ville, dont la pointe est intégralement coiffée de l’imposante citadelle de Vauban. Puis la ville a débordé de ce cadre initial (d’une altitude moyenne de 250 mètres) pour s’étendre dans une cuvette entourée de sept collines dont la plupart sont coiffées de forts : Chaudanne (422 m), Bregille(458 m), Saint-Étienne (371 m), la Roche d’Or (316 m), Planoise (490 m), Rosemont (466 m), Fort-Benoit (360 m). Le point culminant de la commune de 620 m est situé au fort de Chailluz (dit aussi fort de la Dame Blanche), sur la crête des Avant-Mont
Le centre ancien constitue un ensemble architectural homogène et dense constitué de vieux immeubles d’habitation et d’édifices publics bien préservés.
La majorité des bâtiments y sont construits en pierre de Chailluz, pierre calcaire extraite de carrières proches de Besançon et dont la particularité est de présenter deux teintes : ocre avec de grandes taches de couleur bleu-gris. Cette pierre a été imposée en 1569 afin de mettre un terme aux incendies destructeurs qui sévissaient régulièrement et détruisaient des quartiers entiers. L’habitat y est très serré, laissant néanmoins la place à une multitude d’arrière-cours et leurs somptueux escaliers à cage ouverte, une des spécificités de Besançon, dont la plus célèbre est celle de l’hôtel de Champagney.
Une des particularités des immeubles de Besançon est également la présence de grilles arrondies en fer forgé fixées aux fenêtres des rez-de-chaussées, évoquant les « rejas » d’origine espagnole.
La principale industrie de la ville a longtemps été l’horlogerie. Ainsi, selon la chambre de commerce, Besançon participait en 1880 pour 90 % de la production horlogère française et comptait environ 5 000 ouvriers spécialisés dans ce secteur et 10 000 ouvrières y travaillant.
Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon
La plus ancienne collection publique française
Son origine remonte à 1694, soit un siècle avant la création des musées qui date de la Révolution française (Le Louvre ouvre en 1793).
En 1694, à Besançon, Jean-Baptiste Boisot, abbé de Saint-Vincent, lègue ses collections aux bénédictins de la ville, à condition qu’elles soient mises à la disposition du public selon des jours et horaires réguliers, sous contrôle de la Ville et des religieux. Les ouvrages et œuvres d’art réunis proviennent des prestigieuses collections ayant appartenu à Nicolas Perrenot de Granvelle (1486-1550) et à son fils Antoine, hommes politiques de premier plan -Nicolas fut Premier ministre de Charles Quint– mécènes, grands collectionneurs. Cette « collection privée » ouverte aux visiteurs dans l’ancienne abbaye Saint-Vincent sera fréquentée durant tout le XVIIIe siècle.
C’est à partir de 1843 que les collections devenues publiques et augmentées des saisies révolutionnaires sont installées dans la nouvelle halle aux grains, édifice conçu par l’architecte Pierre Marnotte (1797-1882). Les collections d’art cohabitent ainsi quelque temps avec les activités commerciales de la halle.
En 1849, le musée d’Archéologie est créé à son tour et rejoint ce même lieu.
Au XXe siècle, le dépôt de la collection George et Adèle Besson (112 peintures, 221 dessins et estampes) est à l’origine du réaménagement du musée par l’architecte Louis Miquel (1913-1986), disciple de Le Corbusier, qui de 1967 à 1970, fait édifier une structure en béton brut, composée d’une succession de plans inclinés scandés par des paliers irréguliers s’élevant au cœur de l’édifice et sous la verrière couvrant l’atrium du bâtiment.