Au Musée Bonnard du Cannet : Exposition temporaire Toulouse-Lautrec
L’exposition comprend près de 80 estampes couvrant une très grande partie de l'œuvre lithographiée de Toulouse-Lautrec, de 1891 à 1899. Deux peintures iconiques, prêtées par notre partenaire, le musée d’Orsay, inscrivent l’exposition dans les célébrations des 150 ans de l’impressionnisme.
Certaines rencontres représentent un acte fondateur dans la carrière d’un artiste ; c’est le cas de celle entre Pierre Bonnard et Toulouse-Lautrec. C’est en effet le premier, par sa pétillante affiche France-Champagne (1891) qui guidera le second sur cette voie au point d’en être après Bonnard l’inventeur de l’affiche moderne et d’en devenir le maître incontesté.
Le parcours nous replonge dans le Paris de la Belle Époque et ses figures emblématiques telles que Toulouse-Lautrec les a immortalisées par ses prouesses techniques modernes et audacieuses. Le visiteur se retrouve face au Moulin Rouge-La Goulue avec la danseuse en pleine lumière et la silhouette excentrique de Valentin le Désossé, Jane Avril « qu’il « attrape et fixe comme un papillon » May Milton ou encore La Clownesse CHa-U-Kao (prêt du musée d’Orsay). L’âme de la vie nocturne dans la capitale française avec ses scènes de bals ou de cabarets est ainsi restituée sous les traits exagérément accentués d’Aristide Bruant ou encore de L’Anglais au Moulin Rouge. Ses talents de graveur ressortent avec La Loge au mascaron doré, La Grande loge ou bien les magnifiques planches de l’album Elles.
Le parcours met aussi en lumière son travail publié dans les journaux, Au pied de l’échafaud ou Le Pendu. On admire les cyclistes de La Chaîne Simpson, les lithographies pour le roman Reine de joie de Victor Joze. Iconique. Une invitation à se laisser perdre dans ce tourbillon de prouesses artistiques.
LE MONDE DE LA NUIT ET DES CABARETS
« Chaque affiche nouvelle fut un nouveau coup de poing, le coup de poing qu’il fallait qu’elle fût. » Thadée Natanson Toulouse-Lautrec, fervent admirateur des danseuses de Cancan et de Chahut, grand observateur de la société de son temps est reconnu pour ses œuvres mettant en scène la vie de ce cabaret parisien créé en 1889 le Moulin Rouge.
Lautrec va « s’étourdir » dans le monde des bals, cafés-concerts, et cabarets. Ces affiches sont la mémoire du Paris fin-de-siècle en met- tant en scène le monde des plaisirs et de la nuit. À l’instar de son immense affiche pour le Moulin Rouge, encourageant les passants à découvrir ce cabaret, Lautrec joue avec la typographie de la lettre M en rouge vif répétant son nom plusieurs fois. Celle qu’il réalisera pour Divan japonais (1892-1895), l’une des plus célèbres, très japonisante avec en vedette Jane Avril, spectatrice d’un soir.
La Femme aux gants (1890)
Moulin Rouge, la Goulue met en lumière Louise Weber dite la Goulue et Valentin le désossé en proposant une vision forte, réelle et synthétisée du légendaire « cancan ». Chao-U-Kao, autre célébrité du Moulin Rouge, Lautrec nous en dresse un portrait intime et émouvant dans La Clownesse Cha-U-Kao (1895), prêt exceptionnel du musée d’Orsay. Il donne ici un portrait peu flatteur voire grotesque de cette danseuse clown que le jeu de couleurs franches et éclatantes ne fait qu’accentuer. Elle est alors l’une des grandes représentations du peintre qui fait plusieurs portraits comme celui dans la lithographie du même nom, d’une grande rareté rehaussée à la gouache.
Lautrec et la Goulue
Grande originalité de la mise en page de cette affiche, au premier plan, la grande silhouette de Valentin le désossé, de profil, au centre des jupons virevoltent, c’est la Goulue, de son vrai nom Louise Weber, qui illumine toute la composition, une frise en ombre chinoise de spectateur se détache au fond donnant cette impression de mouvement et des lampions jaunes viennent terminer cet agencement. Ils forment un couple improbable ! Il est clerc de notaire le jour et danseur la nuit. Cette affiche a été commandée par Zidler, directeur du Moulin Rouge, en 1891 pour le lancement de la saison. Grand succès ! Celle-ci fera connaître Lautrec du grand public. « C’est Lautrec : ni son dessin ni sa couleur ne font des simagrées. Du blanc, du noir, du rouge et des formes simplifiées », opinion recueillie en 1893.
Lautrec et Bruant : les Ambassadeurs
En 1892, Lautrec a magnifiquement dessiné la large carrure du chansonnier de Montmartre à l’apogée de sa carrière. Lautrec représente Bruant aux Ambassadeurs un des cafés-concerts des Champs-Elysées. Bruant persuade le directeur d’accepter cette affiche.
Elle est actuellement la plus célèbre de ses affiches. « Général des mers, au visage d’empereur au costume de velours, aux bottes, en foulard rouge, à la voix brutale » caractéristiques célèbres d’Aristide Bruant que l’on retrouve dans les affiches de Lautrec.
Comme ici où il est vu de trois quarts, coiffé d’un grand chapeau et portant une cape sur ses épaules avec cette fameuse écharpe enroulée autour du cou, ou sur une autre affiche de dos, la tête de profil, portant toujours ses bottes, les mains dans les poches.
Visite organisée par :
La Société des Amis du musée Masséna et des musées de Nice organise de nombreuses visites tout au long de l'année. Elle tient une permanence au musée Masséna 65 Rue de France, le mercredi de 14h30 à 16h30.
Téléphone : 0493872098 ou 0961559766
Courriel : amis.musees.nice@wanadoo.fr