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Publié par Guy Muller

Belle et fière cité de granit, face à la mer. En un regard, elle fait chavirer tous les cœurs… Nous succombons à notre tour en plongeant droit dans l’intra muros : ici, c’est ainsi qu’on nomme le cœur historique, niché depuis le 12e s. derrière sa muraille, aux rues étroites et au charme fou. On y entre par la porte Saint-Vincent, après un tour des remparts pour se mettre en jambes – panorama de folie garanti. A nous merveilles architecturales et jolies adresses, de la rue de l’Orme au hasard des ruelles… avec pause dolce vita place Chateaubriand, évidemment ! Notre vidéo montre des plages bondées de baigneurs, noires de monde. D’aillleurs l’accès aux parkings est de plus en plus difficile ce qui témoigne d’un important flux touristique. L’été 2024 très chaud dans toute la France a certainement augmenté la fréquentation des plages Bretonnes…

Saint-Malo, c’est 500 ans de foisonnement portuaire. L’essor du grand commerce au 14e s., la mémoire des terre-neuvas au large du Canada, découvert au 16e par Jacques Cartier, l’enfant du pays. La ville des armateurs aux belles demeures… et bien sûr, les héros corsaires. On ne boude pas son plaisir ! Tourné vers le grand large, Surcouf est d’ailleurs tout prêt à repartir… Cet esprit malouin qui parle tant à nos imaginaires, c’est là qu’il est né : dans un grand splash de houle, d’aventure et de liberté !

Saint-Malo acquit une importance stratégique à la fin du XIVe siècle. La ville qui était jusque-là bretonne passa à la France en 1394 sur ordre du Pape. La ville était alors plus favorable au Roi qui lui offrit de grandes libertés commerciales. Pourtant elle repassa presque directement à la Bretagne en 1415. Elle ne deviendra définitivement française qu’en même temps que le Duché après un siècle quelques guerres franco-bretonnes.

Dès lors, la cité malouine se développa et s’enrichit rapidement grâce au développement du commerce avec le Nouveau-Monde. Jacques Cartier, natif de la ville, en partit à sa conquête depuis la ville en 1534. Lors des guerres de religion, elle était tellement opulente qu’elle fit sécession pour devenir une République indépendante de 1590 à 1594.

Saint-Malo fut alors plus que jamais tourné vers la mer. Pendant les siècles suivant la course et les corsaires s’y installèrent comme les célèbres René Duguay-Trouin, qui attaqua Rio de Janeiro en 1711, ou Robert Surcouf, qui reçut la Légion d’Honneur pour ses exploits en 1804.

Pourtant, après l’Empire l’importance de la ville déclina malgré ses activités de pêches dans les mers éloignées de l’Atlantique Sud. Pour l’anecdote ses habitants, les Malouins, donnèrent son nom aux Îles Malouines servant de port d’attache pour les baleiniers. Enfin, lors de la Seconde Guerre Mondiale, la ville fut fortement détruite par les bombardements mais fut reconstruite à l’identique par la suite.

 

La Cathédrale Saint Vincent

La cathédrale Saint-Vincent-de-Saragosse de Saint-Malo est une ancienne cathédrale catholique romaine dont l'architecture mélange les styles roman et gothique. Elle a été le siège de l'ancien évêché de Saint-Malo depuis 1146 qui fut supprimé par le concordat de 1801, son territoire étant réparti entre les diocèses de Rennes, de Saint-Brieuc et de Vannes.

Au XXème siècle, la cathédrale fut endommagée lors des combats de l'été 1944. La flèche fut pilonnée par un destroyer allemand, croyant qu'elle pourrait servir de repère aux Américains, et s'écroula sur la chapelle du Sacré-Cœur. Les dégâts nécessitèrent une restauration importante qui débuta dès 1944 et ne se termina qu'en 1972. Bien que de hauteur identique à l'originale, cette nouvelle flèche s'inspire directement du modèle de l'église Saint-Pierre de Périers avec un style plus dépouillé.

 

Les vitraux : Un joyau signé Jean Le Moal et Bernard Allain

Les deux chapelles du transept, le déambulatoire, les baies hautes du chœur et la grande rose du chevet ont été réalisés par Jean Le Moal et le maître-verrier Bernard Allain et l’ensemble posé en 1972.

Ce fut alors en France, le plus vaste ensemble de vitraux contemporains qui aient été posés dans un édifice ancien. C’est donc un ensemble remarquable, fruit de longues études préalables et de poses d’essai. L’artiste Jean Le Moal s’étant aperçu que dans certaines parties de l’édifice, enclavé dans des rues hautes et étroites, la lumière n’y pénétrait qu’une fois réfléchie sur les façades des immeubles voisins dut adapter l‘épaisseur des verres et la coloration choisie.

Peut-être plus que la flèche elle-même qui signale l’Intra-Muros reconstruit à l’extérieur, cet ensemble est la manifestation la plus éclatante et la mieux réussie de l’introduction de la modernité dans le patrimoine ancien sans rien renier du caractère sacré du lieu.

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Exposition Lee Miller sur la libération de Saint Malo

Lee Miller, l’icône américaine du surréalisme et une photographe exceptionnelle, est revenue à Saint-Malo, une ville qu’elle idolâtrait. La ville de Saint-Malo lui rend finalement hommage pour son talent incroyable. La célébration a eu lieu sous la forme de l’exposition « Saint-Malo assiégée », qui comprend 54 photographies capturées entre le 13 et le 17 août 1944 par la photojournaliste, correspondant à la période de libération de la ville par la 83e division d’infanterie américaine.

Durant cette période historique, il faut se rappeler que les femmes n’étaient pas autorisées à participer aux conflits armés. Cependant, malgré les déclarations officielles, Saint-Malo brûlait. Les soldats allemands, galvanisés par leur colonel prussien, Andreas von Aulock, un vétéran de Stalingrad, tenaient bon depuis la forteresse de la Cité d’Alet, où ils avaient la mainmise sur le port et toute la baie. Le 13 août, Lee Miller, grande admiratrice de cette ville portuaire, se retrouva au cœur de cette bataille enflammée. La journaliste a fait face à la terreur provoquée par les tireurs d’élite, aux horreurs des explosifs cachés et à l’effroi face aux corps déchiquetés. Elle avait précédemment vécu le Blitz à Londres en 1940, mais c’était sa première expérience personnelle de la guerre, raconte-t-elle.

Cependant, ces images poignantes de Malouins fuyant précipitamment leurs maisons en ruines, ces soldats américains inquiets et ces prisonniers allemands humiliés par la défaite mais soulagés d’être en vie, ont été prises par une femme aux nombreux talents. Lee Miller (1907-1977), photographe pour le magazine Vogue, a débarqué à Omaha Beach (Calvados) le 12 août 1944. Le service d’information de l’armée américaine lui a permis de se rendre et de la suivre jusqu’à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), où elle était censée faire un reportage sur le « jour d’après », les services de renseignement militaire ayant affirmé que la région était pacifiée.

Il est vrai que les photos de guerre de Lee Miller détonnent dans son œuvre. Avant le conflit, la photographe est connue comme portraitiste, artiste surréaliste, dans le sillage de Man Ray dont elle fut le modèle, l'élève et la compagne. Elle suit la libération de l'Europe par les Alliés et découvre les camps de concentration. Un choc terrible pour cette blonde à la beauté fulgurante, qui fut mannequin et dont les ancêtres sont venus d'Allemagne.

Après avoir vu le camp de Buchenwald, elle envoie ses images à Vogue avec un télégramme implorant : "Je vous supplie de croire que c'est vrai." En juin 1945, l'édition américaine du magazine publiera plusieurs photos crues de Lee Miller ainsi qu'un texte de la photographe, impitoyable envers le peuple allemand ("Ainsi sont les Allemands"). Très vite, Lee Miller abandonnera la photographie.

Sortie le 9 octobre d’un film sur Lee Miller

L’importante biographie de la photographe a permis de réaliser un film sur sa vie intense. Un film biopic sortira en salle le mercredi 9 octobre. En conséquence l’exposition Lee Miller dans la chapelle de la Victoire, Intra-Muros, sera prolongée jusqu’au 3 novembre. 

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