Anima-Musica à Nice Espace Lympia
L’espace culturel départemental Lympia accueille du 2 novembre 2024 au 26 janvier 2025 le bestiaire utopique du collectif tout/reste/à/faire. Un ensemble d’une douzaine d’insectes géants intégralement réalisés à partir de fragments d’instruments de musique hors d’usage investissent le lieu. Cette installation aux confluences de l'organologie, des arts plastiques et de l'entomologie donne à voir autant qu'à entendre le monde microscopique des insectes.
Cet ensemble d’une douzaine d’insectes géants intégralement réalisés à partir de fragments d’instruments de musique hors d’usage investissent le lieu. Cette installation aux confluences de l'organologie, des arts plastiques et de l'entomologie donne à voir autant qu'à entendre le monde microscopique des insectes.
« C’est leur petite taille qui fait que nous sommes incapables de nous représenter l’apparence des insectes. S’il était possible d’imaginer un mâle Chalcosoma* avec son armure de bronze poli et ses encornures complexes qui aurait la taille d’un cheval ou simplement celle d’un chien, il deviendrait l’un des animaux les plus impressionnants de la planète.» Charles Darwin
*Scarabée-rhinocéros présent dans le Sud-Est asiatique.
Rendre visible l’invisible
Le collectif tout/reste/à/faire, constitué des artistes Mathieu Desailly, Vincent Gadras et David Chalmin, redonne vie à des instruments promis à la destruction en les métamorphosant en véritables œuvres d’art sonores et animées. Par leurs mouvements et ondulations imitant la discrétion des insectes ces créatures monumentales dévoilent la mécanique cachée des instruments de musique : l’intérieur d’un harmonium, les marteaux du piano ou encore les mécaniques de l’accordéon.
Le monde des insectes étant résolument sonore, chaque créature porte en elle une composition musicale dont l’orchestration renvoie aux instruments ayant servi à sa fabrication. Un système d’amplification dissimulé dans leur socle permet de diffuser la composition préalablement enregistrée qui se déclenche à l’intrusion du visiteur dans son espace, contribuant à l’étrangeté de la rencontre.
Chaque insecte est l’objet d’une description : taille, type de nourriture, habitat. Des signets sont distribués gratuitement pour expliquer le lien entre l’insecte et la musique associée.
Un dialogue écologique
Nous savons que les insectes disparaissent rapidement. Il suffit de se souvenir de l’encombrement de nos pare-brises de voitures il y a vingt ans et la situation actuelle. Ces déséquilibres ont une influence sur le nombre d’oiseaux en diminution eux aussi. L’idée de rappeler l’existence des insectes en en reproduisant la carapace avec des éléments de pièces d’instruments de musique, en accompagnant ces reconstitutions de musique, dénote un esprit de réemploi écologique.
Avec les inondations connues ces dernières années les vallées ont été coupées du littoral avec leurs infrastructures détruites (routes et ponts). Le Président du Conseil Général Monsieur Ginesy eu à cœur d’évoquer les inondations de Valence conséquences d’un urbanisme fou. Il a déploré l’urbanisation de la plaine du Var, le remplacement des terrains cultivés par des immeubles, dont l’un d’entre eux s’est déjà enfoncé de 18 centimètres.
La dernière conférence climatique a accepté de porter de 1,5 degré à 4 degrés l’élévation des températures, d’ici 50 ans. Or avec 1,5 degré l’élévation des températures rehausse le niveau des mers de 1 mètre. A 4 degrés, c’est l’ensemble des rivages et des côtes qui sont menacées.
La plate-forme de l’île de Manhattan serait menacée d’effondrement, entièrement recouverte d’eau.
Et si New York était sous l’eau ? L’Aqua Alta vision du futur
Qui ne connaît pas l’Aqua Alta ? Ce phénomène de montée des eaux qui frappe Venise à certaines périodes de l’année. Les touristes se retrouvent les pieds dans l’eau salée et la ville se dégrade à une vitesse inquiétante. Et si ce phénomène se produisait dans toutes les grandes villes côtières du monde ?
C’est l’idée d’un cabinet d’architecture de New York. Mettre en scène leur ville lors d’un Aqua Alta, c’est-à-dire une montée des eaux. Mais l’objet pertinent de cette étude, c’est que cette vision de l’avenir table sur les prédictions scientifiques officielles. Comment les villes vont-elles s’adapter ? Le groupe d’architectes parie sur le fait que la ville s’adaptera pour vivre en symbiose avec la nature.
De plus en plus de zones côtières sont menacées par la montée des eaux. Celle-ci s’accélère et a atteint la vitesse inédite de 3,2 mm par année, le double d’il y a 20 ans. Les experts du GIEC estiment la hausse des océans à 2,25 mètres d’ici la fin du siècle. La prochaine génération devrait assister à un bouleversement général des villes côtières.
634 millions de personnes vivent actuellement sur les côtes à 10 mètres ou moins du niveau de la mer. Combinée à des évènements climatiques comme une tempête, un ouragan, un cyclone… la montée des eaux provoquera la noyade de la majeure partie de ces zones à risques. L’inondation salée affectera également les nappes phréatiques ce qui poussera les populations à fuir vers les zones urbaines.
Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique auraient contribué à un tiers de la montée des eaux depuis 20 ans, la dilatation thermique (l’expansion du volume d’un corps occasionné par son réchauffement) et la fonte des glaciers des montagnes s’occupent du reste.