Ils peignaient nos statues au musée d’archéologie de Nice
Peindre les statues au musée d'Archéologie de Nice
Une présentation des travaux de reconstitution et de la peinture des statues Exposition Klein au musée Matisse
Les images de statues antiques circulent dans les manuels scolaires, à la télévision, dans les publicités. De la Vénus de Milo aux portraits d’empereurs romains, ces statues, qui nous sont familières, sont aussi plus ou moins bien conservées. Si certaines ont été restaurées, il manque à d’autres un bras ou une tête. Elles ont néanmoins toutes un point commun : leurs couleurs d’origine ont disparu.
Depuis plus de deux siècles en effet, l’archéologie a mis au jour de nombreuses traces de couleurs et les recherches se poursuivent grâce au perfectionnement technologique des outils d’examen et d’analyse. Ni blanche à l’état neuve, ni patinées par le temps, les statues antiques en marbre étaient bien polychromes.
Mais alors que les Anciens peignaient leurs statues, nous avons développé un autre imaginaire. En cause notamment, les copies et les moulages, les références à l’antique dans l’art contemporain d’hier à aujourd’hui, qui intègrent très rarement la polychromie originelle des statues. Acte volontaire, simple méprise ou conséquence non anticipée, c’est tout un patrimoine qu’il nous faudrait reconsidérer aujourd’hui.
Dès lors, comment les institutions qui conservent notre patrimoine partagent-elles ces savoirs dans leur parcours d’exposition ? Quelle médiation est proposée au musée ? Et comment les visiteurs s’en emparent ? Réécrire un patrimoine, est-ce d’ailleurs qu’une affaire de savoirs ? Pour répondre à ces questions, nous avons mené l’enquête.
Cette enquête a été réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat en muséologie (2016-2021). Écrite à la première personne, l’exposition retrace cette recherche singulière, mais non moins collective, en quatre étapes :
- S’étonner d’une curiosité
- Recueillir les points de vue
- Construire une réflexion
- Soumettre une interprétation.
Nous découvrons ainsi les collections du musée d’archéologie de Nice / Cimiez, à travers une exposition mêlant registre documentaire et fictionnel, dans laquelle les collections côtoient des objets de brocante, des archives photographiques, des projections vidéos et bien sûr, quelques reconstitutions hypothétiques.
Yves Klein dans l’accrochage du musée Matisse
Nice MAMAC près de chez vous
Jusqu’à la fin de sa vie, Henri Matisse a cherché « autre chose que l’espace réel » et remis en question les canons de la peinture traditionnelle. Avec les papiers gouachés découpés, il exprime une radicalité artistique échappant à tous les schémas préexistants à une époque qui, marquée par les progrès de l’aviation, « a amené une nouvelle compréhension du ciel, de l’étendue, de l’espace ».
Cette appropriation de l’espace et la sensation d’envol induite par ses papiers gouachés découpés ne sont d’ailleurs pas étrangères à Yves Klein. Dès 1946, celui-ci signe son nom « de l’autre côté du ciel », s’appropriant le bleu et l’espace infini comme l’une de ses toiles.
Connu pour ses « propositions monochromes» et ses «zones de sensibilités picturales», Yves Klein partage des affinités avec Matisse, dont l’œuvre dépasse largement le concept du tableau de chevalet classique. En effet, chez Klein, la couleur investit l’espace dans des œuvres sans limite, dont les bords s’estompent à mesure que la gouache pure envahit la surface.
Le MAMAC étant actuellement fermé pour travaux, le Musée Matisse expose huit œuvres d’Yves Klein, offrant ainsi un contrepoint inédit dans le parcours de ses collections. S’inscrivant dans le cadre de la programmation hors-les-murs du MAMAC, ce prêt témoigne d’une dynamique de recherche collaborative entre les deux musées niçois