Le Palais Pasquale Revoltella

C'est avec les amis du musée Masséna et des musées de Nice que ce voyage a été organisé avec l'appui de la section Arts et Vie de Nice

Ce Musée est une importante galerie d'art moderne issue d'une institution fondée en 1872 par le baron Pasquale Revoltella (1795 – 1869) qui léga son palais et sa collection d'art à la ville de Trieste, mais en plus du bâtiment et des objets contenus dans la relique un revenu visible au musée. Cela a permis l'augmentation continue du patrimoine et l'accumulation, en un temps remarquablement court, d'une collection d'art considérable. À la fin du XIXe siècle, la collection comprenait un certain nombre d'artistes italiens importants, tels que Francesco Hayez, Domenico Morelli, Giacomo Favretto, Urbano Nono et Filippo Palizzi, ainsi qu'un bon nombre d'artistes étrangers. Au cours de ce siècle, le musée de la Revoltella s'est développé, avec une longue période à la fois. La collection a fini par inclure presque toutes les figures les plus importantes de l'art italien du XXe siècle : Casorati, Mario Sironi, Carlo Carrà, Giorgio Morandi, Giorgio De Chirico, Giacomo Manzu' Marino Marini, Lucio Fontana et Alberto Burri, pour n'en citer que quelques-uns.

La fontaine en marbre de la "Ninfa Aurisina"

Conçu par le sculpteur milanais Pietro Magni, c'est l'une des œuvres les plus importantes de l'histoire du Musée de Trieste, la plus ancienne galerie publique d'Italie consacrée à l'art moderne. La fontaine a été commandée par le Barone Revoltella Pasquale (1795-1869) - entrepreneur et financier d'origine vénitienne, l'un des plus autorisés et des plus représentatifs de la Trieste impériale - à l'occasion de l'ouverture du deuxième aqueduc de la ville de Trieste. Situé en 1858 au rez-de-chaussée du Palais Baronal, près de l'escalier, il est composé de plusieurs figures allégoriques en Marbre de Carrare : la figure féminine avec la tête ornée de la couronne représente la ville de Trieste, située sur la rive de la mer, afin d'évoquer les grottes du Karste, la nymphe de la source d'Aurisina, l'invitant à descendre près de lui. Le génie du Tenebre avec des ailes de chauve-souris et la lumière allumée éclaire le chemin de la nymphe, qui est présenté en soulevant le voile qui l'a caché aux hommes pendant tant de siècles. Au premier étage du groupe, deux enfants, l'un représentant le marin l'autre, l'ouvrier s'empresse d'étancher sa soif pour les eaux douces qui coulent et descendre dans une coquille de l'Adriatique. Autour d'elle, il y a des symboles de navigation et de commerce.

Les expositions du musée ont offert d'importantes contributions académiques à la compréhension de l'art des XIXe et XXe siècles. Le musée s'est agrandi lorsque le palais de Brunner a été acquis à proximité et que d'autres salles ont été prévues pour ses expositions. Cependant, la restauration du palais de nombreuses années, à partir de 1968 sous la direction de l'architecte Carlo Scarpa et s'est achevée en 1991 après plusieurs interruptions. Aujourd'hui, le musée occupe un complexe de trois bâtiments, formant un tout-bloc (fermé par la Piazza Venezia, Via Diaz, Via Cadorna et Via San Giorgio). Le bâtiment Basevi, le troisième et le plus petit palais fait face à la Via San Giorgio et abrite les bureaux de gestion et d'administration du musée.

Barone Pasquale Revoltella

Pasquale Revoltella (1795 - 1869) est un entrepreneur et un bailleur de fonds d'origine vénitienne. Il est l'une des figures les plus remarquables et les plus autorisées de Trieste impériale et joue un rôle majeur dans les affaires économiques et politiques. Il appartenait à une famille de marchands arrivés à Trieste en 1797 alors qu'il n'avait que deux ans ; probablement ayant quitté Venise en raison de la chute de la République. Il a commencé à travailler alors qu'il était encore très jeune, faisant immédiatement preuve d'une grande capacité d'entreprise. Après un long apprentissage avec la société d'affaires détenue par Teodoro Necker, le consul suisse de Trieste, en 1835, il crée rapidement une entreprise d'importation de bois et de céréales.
Au même moment, il a commencé sa carrière de financier. Il a été l'un des premiers actionnaires d'Assicurazioni Generali (groupe Generali - fondé en 1831) et membre du conseil d'administration d'Austrian Lloyd (fondé en 1833). Il a également travaillé en tant que conseiller municipal et député de la Bourse.
Un certain nombre de connexions influentes ont été cruciales pour l'ascension de Revoltella, parmi lesquelles son étroite amitié avec le baron Carlo Ludovico de Bruck. De Bruck est l'un des fondateurs de Lloyd et est élu député en 1848 ; il devient plus tard ministre du Commerce et des Finances du gouvernement de Vienne.

Le financement du canal de Suez

L'attachement de Revoltella à sa ville d'adoption l'a amené à investir des ressources financières considérables dans des initiatives philanthropiques et dans l'éducation: en 1850, il a fondé une école de dessin, en 1853 a fait don d'un autel à l'église de S. Maria Maggiore et en 1857 il a soutenu la construction du «Ferdinandeum» (pour la construction commémorative de l'architecte.
De 1854 à 1858, il a construit deux nouvelles résidences pour lui-même: un somptueux palais en ville et un chalet de style suisse sur la colline connu sous le nom de Collina del Cacciatore (Hunters Hill). Cependant, ses principales entreprises se concentrent sur la facilitation de l'ouverture du canal de Suez, il estime qu'il est crucial pour le développement de l'économie du commerce maritime de Trieste. En 1858, il se rend à Paris pour offrir sa participation à Ferdinand de Lesseps à la grande aventure. En février 1859, de Lesseps visite Trieste et rencontre les représentants de la ville dans les salles de réception du nouveau Palais de la Revoltella, ainsi qu'un autre invité illustre, l'archiduc Maximilien de Habbourg, gouverneur de Lombardie et de Vénétie, qui supervise la construction du château de Miramare sur le promontoire de Grignano.

Revoltella a été nommé vice-président de la Compagnie universelle du canal de Suez et, en 1861, il part pour un long voyage en Égypte pour visiter le site d'exploitation. Il est revenu avec de nombreuses réminiscences et un journal de voyage continue d'être conservé dans sa bibliothèque. Il a ensuite continué à travailler pour soutenir le projet et en 1864, il a publié un essai intitulé « La participation de l'Autriche dans le commerce mondial » où il a soutenu qu'il a une vision du rôle central de Trieste dans le réseau des relations économiques entre l'Europe et le reste du monde.