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Publié par Muller

Au Mas de Pierre : dégustations en aveugle, pour le guide des 600 vins de Provence.

 

Le groupe des dégustateurs

C’est dans le cadre magnifique du Mas de Pierre, que cette année encore, se sont déroulées, les dégustations des vins de Provence. Les sommeliers, œnologues et amateurs de vins se retrouvent une nouvelle fois pour élaborer un guide qui conseille l’ensemble des vignobles classés en fonction de leur terroir géographique.

Après numérotation, les vins sont appréciés par plusieurs tables qui comportent quatre dégustateurs chacune. Chaque participant doit alors remplir une grille qui décrit le vin selon la robe, le nez et la bouche. Après une appréciation individuelle, les notes font l’objet d’un débat autour de chaque table pour donner une note définitive.

 

Vue de l'intérieur du Mas de Pierre

Les appréciations font l’objet d’une codification qui permet ensuite un classement selon les mérites des exploitants. Cette année la dégustation des rosés s’est déroulée en plein débat sur les possibilités de couper le rosé décidé par l’Union européenne.


Denis Camel, le meneur de jeu est au service des vins

Une telle décision, si elle devait être maintenue serait fort préjudiciable aux rosés de Provence. Car leur qualité s’est améliorée au fil des années et ils représentent désormais le type même du rosé idéal. Ils représentent désormais 28% de la production européenne. C’est dire l’impact économique de décisions prises en catimini en défaveur de nos viticulteurs locaux. La décision de l’Europe se moque du terroir et de la qualité des rosés dont l’assemblage représente la principale qualité. Or il est maintenant accepté que des blancs puissent être coupés par des rouges quel que soit leur provenance.

C’est la raison pour laquelle MM. Muller et Fournery ont déclenché une bataille d’opinion pour maintenir la qualité et les traditions des rosés de Provence. La Confrérie de l’Etiquette de  Menton a décidé à l’unanimité de saisir les Parlementaires de la Région. Leur intervention a permis d’attirer l’attention des Parlementaires et du représentant des sommeliers d’Europe, facilitant ainsi une intervention au niveau de la Commission. 


En campagne contre le ROSI
 

Thierry CORONA est intervenu aujourd’hui au nom de l’Association des Sommeliers d’Europe, au Parlement Européen, où il a prononcé un discours pendant une séance de travail de l’Intergroupe Viticulture – Tradition – Qualité sur le thème « Mélanger du vin rouge et du vin blanc pour produire du vin rosé ? Faut-il autoriser cette pratique de coupage en Europe ? ».

Etaient présents parmi les intervenants: Monsieur Hubert Falco, secrétaire d’Etat chargé de l’Aménagement du territoire auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, Madame Josette Pons, Députée du Var et Vice-présidente du Conseil Général du Var, Monsieur Alain Bacino, Président de la Chambre d’Agriculture du Var et vigneron en Provence ; La séance était présidée par Madame la Députée Européenne Astrid Lulling.

Fidèle à son programme depuis sa création, l’Association des Sommeliers d’Europe a ainsi apporté son soutien aux vignerons avec pour objectif la sauvegarde d’une viticulture de qualité, afin que nous puissions continuer de proposer sur nos tables, dans nos caves, à nos amis des vins « vrais » !

Amicalement

L’Equipe A.S.E.

 

La salle de dégustation

Discours de Thierry CORONA, Président de l’A.S.E. mercredi 25 mars 2009 au Parlement Européen de Strasbourg

 

« Madame la Présidente, Mesdames Messieurs les Députés, Mesdames, Messieurs,

 

Je vous remercie de m’avoir associé à vos travaux et d’accorder au sommelier que je suis l’honneur de prendre la parole le dernier.

En effet, le sommelier est le dernier maillon d’une chaîne qui part de la vigne au consommateur.

Dans le cas qui nous préoccupe, le sommelier est indissociable du vigneron. C’est parce que le vigneron a su faire du Rosé  un vin, que le sommelier a pu imposer ce vin autrefois qualifié de « vin de vacances », sur toutes les cartes de restaurants et dans toutes les caves !

S’il a fallu plusieurs décennies d’investissements, de recherche et de travail au vigneron pour élaborer un produit qui aujourd’hui n’est plus une couleur mais un vin à part entière, pendant le même temps, le sommelier a su convaincre  que le rosé est un allié de choix dans une cuisine qui s’internationalise de plus en plus, là où le consommateur n’aurait hésité qu’entre un vin blanc et un vin rouge.

Pour un sommelier, la notion de coupage est une hérésie ! Les terroirs ont des spécificités qui permettent l’éducation du consommateur ; En effet, tel rosé, de par ses arômes, pourra s’accorder avec tel plat régional, alors que tel autre rosé pourra se marier divinement avec des plats exotiques ou épicés.

 Le consommateur est friand de ce genre de savoir qu’il voudra répercuter dans sa propre cuisine et dans sa propre cave.

Comment conseiller, comment recommander, comment connaître un produit dont on ignorera les spécificités, les caractéristiques, voire même la provenance ? Le consommateur aime faire partager à ses amis la découverte qu’il a faite dans un restaurant ou dans une cave et par-dessus tout, il apprécie de retrouver dans un vin qu’il a aimé, année après année, la persistance des arômes d’un terroir.

Dans le cas qui nous préoccupe, que devient la notion de terroir ? Les vins obtenus par coupage ne seront plus des vins de vignerons, mais des vins de négoce.

Et qu’on ne nous donne pas en exemple le Champagne rosé : oui, l’assemblage est autorisé, mais fortement réglementé. Ne sont Champagnes rosé que des vins issus du terroir de la Champagne !

Et si vraiment un jour devaient cohabiter LE ROSE et ce vin de coupage comment envisager d’imposer une mention complémentaire à un vin représentant 28% de la production mondiale, à un vin qui a fait ses preuves, en faveur d’un produit que nul n’est capable de définir aujourd’hui ?

Le rosé est un vin à part entière. Y ajouter un quelconque qualificatif ne ferait que le déprécier, alors que c’est à ce nouveau produit, qui n’est qu’une contrefaçon, qu’il faut imposer une étiquette « simili rosé », comme on dit « simili cuir » ! »

 

 

 

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