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Publié par Muller

 

Exposition Juliao Sarmento

Donation Karen Joubert

 

DSC04668Arna Quinze

Deux évènements nous ont poussés à revenir visiter le MAMAC dont de précédentes expositions montraient au public l’importance et la notoriété des œuvres nombreux artistes. Depuis lors certains d’entre-eux ont reçu une consécration au Musée du Louvre pour Michelangelo Pistoletto et pour Martial Raysse dont une rétrospective est visible au musée Pompidou.

Juliao Sarmento

L’exposition en cours est une rétrospective sur la démarche de l’artiste depuis les années 1970 jusqu’à nos jours. Elle en montre les facettes variées : peinture, sculpture, performance et vidéos. Comme pour de nombreux autres artistes, la femme, l’idéal féminin, sont l’objet essentiel voire unique des projections issues d’un univers mental influencé par la psychanalyse. La femme est souvent présente chez les artistes sous la forme d’une muse, d’une inspiratrice, censée accélérer leur idéation.

Juliao SarmentoJuliao Sarmento

C’est donc une présentation du désir et de la femme fantasmée qui nous est montrée avec l’emblème d’une robe noire présentée sous divers angles. Avec les toiles, on se croirait venu au centre d’une exposition de mode avec les nombreux croquis montrant une robe mettant en valeur un corps sans tête. Ce corps épouse toutes les positions et la robe en suit les mouvements. D’autres tableaux présentent des parties érotisées du corps féminin : sein, jambes, fesses. Mais des pantins en robe noire parsèment le parcours en diverses attitudes pour l’architecturer en trois dimensions. L’artiste nous dévoile progressivement un univers mental tourmenté et obsédé. Le rassemblement d’une centaine de portraits de famille est entièrement tourné vers la femme, sa beauté, sa malfaisance, son dénudement étudié, sa fonction de fleur du mal. Dans cette collection de portraits, il ne faut pas s’attendre à y voir des bébés, des enfants, des hommes, des parents, des mariés : non !! Cette abondance obsédante de présences féminines dévoile un univers mental qui nous transforme en voyeurs. Ce n’est plus tout à fait l’artiste qui se dévoile, mais à chaque nouveau pas, nous découvrons nos fantasmes, nos frustrations. Le recours à plusieurs vidéos accentue nos envies : une femme nous sourit interminablement sur un écran, une autre lit son texte en portugais en plongeant son regard vers nous fréquemment, regard accentué par l’abaissement de belles paupières lourdes sur les pupilles. Une porte s’ouvre tandis qu’une jambe dépasse de la porte tandis qu’un verre de lait évoque le sein maternel. Nous suivons l’invite pour en finir sur une prestation filmée où une femme se dévêt complètement de ses vêtements et sous-vêtement noirs sur fond blanc. Lorsque l’actrice se rhabille lentement, la petite salle se vide, se désintéressant complètement de la suite.

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L'obsession de la femme...

 

La donation Karen Joubert

Cette artiste native de Roquefort les pins vient de donner ses premières œuvres au musée. Cet ensemble est remarquable au plan pictural, par l’emploi de couleurs vives et par un trait véritablement anatomique. Nous sommes en face de tableaux-fresques dont la dimension offre la possibilité d’exacerber les détails de végétaux. Pour ma part, j’ai plutôt vu une fête aux légumes, aux cosses, choux fleurs, brocolis, épinards, betteraves, beaucoup de fruits exotiques… Un véritable foisonnement végétal sans perspective, centré sur son seul objet, ce qui exclut toute autre présence humaine, animale, sans horizon : ni ciel, ni soleil, ni ombre. On se croirait au marché à observer de près les éventaires des producteurs locaux. On retrouve la même étrangeté  qu'avec dessinateurs de « Fantasy » dans la vraie description de ce qui n’existe pas ou pas encore. Ici, l’univers paradisiaque ainsi montré, affirme la créativité d’une artiste de grand talent. Chaque artiste nous montre à voir son "nouveau" monde, ce que l’esprit est capable d’inventer et la forme nouvelle de sa présentation personnelle.

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 La dimension de ces présentations, l'harmonie de leurs couleurs nous donne envie de croquer dans cet univers très ludique. Plastiquement c’est magnifique ces légumes sont à consommer d’urgence.


Guy Muller

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