L’école de Nice : la donation Ferrero
Place Antoine Gautier, à côté du palais Sarde, une donation récente est logée dans une exposition permanente, entièrement dédiée à l’école de Nice. Plus de 800 œuvres ont été léguées à la ville par Jean Ferrero ancien galeriste voué à l’art contemporain. Son legs ne peut être exposé en totalité dans le musée actuel, il tournera donc à l’occasion de cycles d’expositions temporaires.
Cette école est déjà représentée au Mamac de Nice. Mais ici dans ce lieu ce qui prévaut, c’est l’unité de présentation dans une architecture moderne, d’un ensemble varié des créations de nombre d’artistes. Ces artistes locaux ont pu connaître une consécration mondiale : César, Arman, Ben, Gilli, Farhi, Moya, Guichou, Klein, Raysse, Bernar Venet.
Jean Ferrero se décrit comme un brocanteur de l’art. Il a toujours été présent à Nice par l’intermédiaire de ses galeries souvent déplacées : port, rue de France, rue du Congrès. Ses coups de cœur, ses tocades ont servi nombre d’artistes locaux. Car il possède comme d’autres découvreurs de talents une intuition, un gout sur pour dénicher les futurs talents.
Autodidacte, il a su réaliser à la perfection sa salade niçoise, à l’abri des écoles et des pensées des icones bourgeoises. L’art n’a pas de limites, ni de frontières, il est traditionnel avec Sosno, contemporain avec César et Gilli. Aussi pour comprendre les artistes dans leur évolution, mieux vaut tourner le dos à l’école du Louvre, afin de mieux sentir l’air du temps dans la nouveauté des approches.
César assemblage de papiers, bidons compressés
Après avoir montré la rétrospective de Martial Raysse au musée Pompidou cet été, il est intéressant de voir représentée la totalité ou presque de l’école de Nice. Un regret toutefois : une fresque au rez-de-chaussée et un large tableau situé au 1er étage montrent les nombreux visages des artistes de l’école de Nice. Serait-il possible d’inscrire leur nom dans un document annexe avant que le temps ne les oublie ?
La Cène de l'école de nice
Jean Ferrero est aussi un blagueur, une personne simple, qui aime les mots et les détourne comme Ben sait le faire depuis toujours. En en flânant dans le cimetière du père Lachaise, j’ai trouvé sur la tombe d’Arman, ce mot très descriptif de la philosophie de l’école de Nice « Enfin seul ».
Moya, Bernar Venet, Claude Gilli, Georges Renouf, Sosno
Ne pas se prendre trop au sérieux, savoir donner un clin d’œil, c’est aussi cela l’école de Nice. Elle suit la voie tracée par les ancêtres, Jules Chéret et Adolf-Alexis Mossa, tous deux joyeux chantres des fêtes du Carnaval.
Les environs du musée : l'Opéra, la confiserire Auer Art nouveau, le cours Saleya