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Publié par Muller

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La ville de Nice continue à modifier son visage en développant une politique de piétonisation de ses quartiers. Après les modifications apportées par le tram à plusieurs places : Masséna, Garibaldi, De Gaulle, c’est le tour de la Promenade du Paillon, de proposer un nouveau parcours.

Cette promenade est placée entièrement sur le lit du Paillon, le fleuve local, qui a longtemps connu l’activité des lavandières au long de ses méandres. La couverture du Paillon a commencé il y a longtemps avec la construction du palais des expositions, d’une gare routière, avec des jardins suspendus, avant d’arriver aux jardins Albert 1er, à son embouchure.

Après l’inauguration de la promenade du Paillon dont la principale caractéristique est d’intégrer un miroir d’eau comme à Bordeaux, nous avons voulu voir de près cette réalisation. Tout au long de la promenade des essences de végétation des divers continents rythment notre marche. De la Promenade des Anglais à l’Ouest au Mamac situé à l’Est, des espaces sont prévus pour le repos avec des bancs, quelquefois protégés par un toit, d’autres espaces sont dédiés aux enfants. Mais cette coulée verte devra attendre l’essor d’une végétation actuellement  plutôt chétive. Certains endroits ont perdu de leur ancienne densité végétale, notamment autour de la statue de Masséna, dont l’attitude n’est pas équivoque.

Le coup du lapin

Le Maréchal Masséna né à Nice fait partie des gloires locales. Il est à l’origine du dicton qui dit que tout soldat emporte son bâton de maréchal dans sa gibecière. En effet, issu du peuple, il passera rapidement du grade d’adjudant à celui de Général, puis de Maréchal. Héros des guerres napoléoniennes Masséna fait partie d’une élite de militaires sans aucune formation qui infligeront des défaites à nombre de professionnels. Il donna ainsi raison à ceux qui disent que le Titanic était l’œuvre de spécialistes, alors que Noé en tant qu’amateur a sauvé le genre humain. 

Toutefois, Masséna préfère la terre ferme, car lors de la bataille d’Essling, son cheval le désarçonne, ayant mis malencontreusement le pied dans un terrier de lapins. Il doit terminer la bataille à bord d’une berline, il récidive à Wagram où il dirige les combats depuis une calèche. Aussi Masséna nous  indique par sa main  les dangers de l’instabilité du terrain et tourne ses regards vers un ciel protecteur.

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La coulée verte est entièrement clôturée et découpée en plusieurs tronçons où passent les voitures. L’endroit le plus agréable est situé devant l’église du vœu avec une esplanade couverte d’orangers dont les fruits illuminent le décor.

L’ennui nait de l’uniformité

Pour les vieux niçois, ce parcours avait déjà été modifié par un précédent maire, qui avait permis d’en relever le profil par des jardins suspendus couverts de végétation. Un ancien forum se terminait par une terrasse relevée à l’Est. Ces divers points permettaient de prendre des photos sur le Vieux Nice, ses clochers et ses façades colorées. Les touristes, sauf s’ils logent à l’hôtel Aston, ne pourront prendre aucune vue rehaussée de la ville ancienne. Les articles publiés sur la coulée verte la montrent à partir d’un hélicoptère qui seul permet d’en voir les ondulations.

Aussi nous sommes nombreux à espérer la construction d’une passerelle qui offrirait de sublimes ouvertures. Son aspect léger et sa forme en ruban la ferait traverser la promenade longitudinalement. Il serait possible de l’habiller de végétation.

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Après l’inauguration : un vrai chantier

Deux mois après l’inauguration de la Promenade du Paillon,  il faut bien reconnaître qu’il y a loin entre ce jour lointain et le visage actuel de cette Promenade. C’est une promenade au milieu d’une exposition de matériel de travaux publics où les engins cheminent au milieu des promeneurs. La Baleine déjà hors d’eau n’accueille plus personne, les manèges sont entourés de grillages qui s’ajoutent aux sempiternelles grilles de clôture.

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La circulation automobile perpendiculaire coupe le chemin des passants. Les auvents destinés à abriter les promeneurs sont en réfection. De plus, les sièges qui permettent de changer d’orientation ont un périmètre trop large, et 8 personnes seulement peuvent y trouver refuge les jours de pluie. Plus de gazouillis d’oiseaux pour charmer nos oreilles, des jets d’eau à l’arrêt, des pelouses spongieuses… Cet état annonce-t-il des années de travaux, de palissades protectrices, comme hier au Mamac-TDN ?

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La coulée verte est rompue depuis plusieurs mois par les baraques foraines ou les tribunes destinées à accueillir les spectateurs sur la place Masséna. Il faut donc acquitter un péage de 7 euros pour pouvoir admirer le panorama grâce à la grande roue.

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Mais cette montée fait encore plus apparaître l’emprise des jeux au jardin Albert 1er, l’important espace envahi par les tribunes, une place Masséna encombrée, comme à l’occasion des fêtes de fin d’année par des cabanes provisoires. La priorité accordée aux marchands du Temple n’étanche jamais leur soif d’espace au détriment des véritables intérêts de la population. On le voit partout avec des terrasses à l’emprise exponentielle dans nombre de lieux publics : Avenue, Masséna, Garibaldi, Cours Saleya.


Guy Muller

 

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L
Très belles photos.
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