Le musée national Fernand Léger de Biot
Musée National FERNAND LEGER à BIOT
Ce musée organise jusqu’au 5 mars 2012 une exposition temporaire sur le thème du Cirque simultanément avec une exposition sur le même thème qui se tient au Musée Chagall de Nice.
Le 16 février, la Société des Amis des Musées de Nice a organisé une visite à Biot du musée Léger, qui s’est poursuivie au village par une exposition d’une suiveuse de Bernard Palissy consacrée à la céramique.
L’exposition temporaire consacrée au cirque est éclairée par de nombreux textes qui expliquent et commentent les œuvres présentées. L’univers du cirque est finement analysé. Depuis la parade avec ses instruments tonitruants et le défilé des principaux acteurs destinés à inciter les badauds à venir voir la représentation. Les acrobates sont décrits avec la simultanéité d’une musique descriptive et son silence lors des sauts. Le suspense qui accompagne les corps qui virevoltent à la recherche d’une barre ou d’une main. La danse est aussi étudiée car elle est une réaction contre l’attraction, une volonté d’échapper à la loi générale. C’est une invite à une transcendance où l’homme cherche à imiter l’oiseau.
Le progrès est un mot dénué de sens et une vache qui nourrit le monde fera toujours trois kilomètres à l’heure. Natif de Normandie, Léger sera marqué par la guerre de 14-18 où il découvre le front et ses horreurs. Réformé en 1917, il décrira par la suite un univers dominé par les machines, d’où son adhésion à des formes humaines particulières. Le progrès déshumanise lorsqu’il admire la forme d’une hélice, la beauté d’une douille de cuivre, l’univers en construction. L’entre deux guerres lui fait aborder la libération des ouvriers par la bicyclette. Alors que les actualités de l’époque montrent d’énormes transhumances vers la mer, il conseille de voir au plus près. Aussi le vélo donne une liberté complète au monde du travail à qui il recommande l’exploration de la campagne et de ses chemins creux.
Le grand remorqueur est une œuvre complexe. Outre la masse du bateau qui entre au port, le paysage urbain est organisé. Avec ses barres d’immeubles il annonce une nouvelle ère où chaque logement est un élément d’une cité radieuse. Il annonce l’eau, la baignoire, les commodités à tous les étages, alors que de nos jours ces barres recèlent plutôt des dangers potentiels.
L’emploi de couleurs primaires accentue les effets des tableaux. Ils sont à l’image d’une époque et de la réclame qui deviendra plus tard la « pub ».
Les constructeurs témoignent en une série de tableaux de la fringale de construction découverte par Léger, aux Etats Unis. La verticalité de la construction qui s’élance vers les sommets. La symbolique de la solidarité ouvrière dont les membres sont unis pour manier et élever des charges. La notion de risque pris est aussi présente avec ses personnages en équilibre précaire sur fond de ciel bleu.
Les congés-payés, l’essor du temps des loisirs font l’objet de descriptions. C’est ainsi que la vue d’une piscine pleine de baigneurs le conduit à décrire un amoncellement de corps imbriqués dans des poses surprenantes. C'est le revers d'une civilisation des loisirs qui anonce le Club Med et le groupe Accor.
Après un exil de 5 ans aux Etats Unis, Fernand Léger achète une très belle propriété à Biot où il décèdera en 1955. Son œuvre est multiforme avec des aspects poétiques. Cette échelle coupée laissée en plein champ est soutenue par un plan d’artichauts et visitée par les papillons. Les couleurs, le style sont une invite au repos après les toiles mécanistes du remorqueur et des constructeurs. Cette composition possède une grandeur par sa simplicité apparente : harmonie des couleurs, cile bleu,nuages,,instabilité de l'échelle au sein d'une nature exubérante....
L'exposition de Christine VIENNET est à voir
au musée de la ville de Biot
Merci à Madame Martine Pellissier pour la qualité de ses commentaires et à Monsieur Bonnemaison organisateur du voyage à Biot, Président des Amis des Musées de Nice.
Guy Muller