Le Palais Lascaris de Nice
Le voyage à Nice
Œuvres des XVIIè et XVIIIèmes siècles
En association avec le musée des Beaux Arts de Besancon, le Palais Lascaris a organisé une exposition, associant des peintures et des instruments de musique anciens. En ce qui concerne les instruments de musique détenus par le Palais Lascaris, il a bénéficié d’une donation qui lui permet de remonter à l’époque baroque, avec de nombreux instruments exposés sur ses deux étages. Le Palais abrite, en outre, une prestigieuse collection d’instruments de musique savante européenne, à savoir le legs Antoine Gautier qui représente la deuxième collection de France (après celle du musée de la Villette à Paris) et l’une des plus importantes d’Europe.
En 2013, le Palais Lascaris a bénéficié du dépôt prestigieux, par l’Institut de France, de la célèbre collection d’instruments de musique réunie par Gisèle Tissier-Grandpierre, célèbre harpiste et amie de Gabriel Fauré.
Cette visite a été organisée par les amis des musées de Nice quelques jours avant la clôture de l’exposition. Nous avons été accueillis par Madame Sylvie Lecat, qui nous a accompagnés dans les salles, en nous donnant nombre d’informations sur les peintures exposées. En fin de visite, un concert baroque était organisé avec des élèves très doués du Conservatoire Régional de musique. Nous complétons la visite avec de nombreuses photos et vidéos sur l’ensemble des pièces du musée, dont certaines sont remarquables : salon de musique, chambre d’apparat, chapelle privée.
Orphée charme les animaux
Jordaens, Lagrenée, Simon Vouet
Le Palais a été édifié au milieu du XVIIème siècle, pour l’une des premières familles de la noblesse niçoise, les Lascaris-Vintimille. Il perpétue la renommée des Lascaris-Vintimille que Charles Emmanuel II, Duc de Savoie, considérait comme la première des familles de la noblesse niçoise. Il demeura la propriété de cette famille jusqu’à la Révolution. Mis en vente en 1802, il subit d’importantes dégradations. Racheté en 1942 par la ville de Nice, il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques en 1946. De style baroque, et imbriqué dans un tissu urbain ancien, le palais affiche une opulente façade principale avec la mise en valeur appuyée des fenêtres et des balcons à balustres de marbre blanc. Malheureusement, cette façade est enclavée par les immeubles situés en face, et donc difficilement mise en valeur, faute d’un retrait suffisant. Le Palais est entouré des nombreuses églises baroques du Vieux-Nice, dont la cathédrale Sainte Réparate, vient de faire l’objet d’une réhabilitation.
À l'intérieur, une entrée voûtée d'arêtes, ornée de motifs aux tons vigoureux, participe à un bel effet visuel. Un escalier monumental fermé par des galeries d’arcades et décoré de statues permet d'accéder aux salles du premier étage utilisées pour les expositions temporaires. Au deuxième niveau, l’étage appelé noble avec ses appartements d’apparat présente de très beaux plafonds d'origine, peints au milieu du XVIIe siècle. Les statues et le décor rocaille de la chambre d’apparat sont ajoutés au XVIIIe siècle.
Saqueboutes, violes d’amour, violes de gambe, guitares baroques, clavecin, flutes à bec, clarinettes, harpes, saxophones, sont disséminés dans les nombreuses vitrines du musée. Pour notre part, nous avons admiré la harpe piano, placée dans le salon de musique. Un tel instrument est une merveille de mécanique. Il se joue comme un piano qui agit sur la harpe située du côté opposé. Mais la frappe du piano est remplacée par un effet de frottement des cordes. On se trouve face à une douceur de timbre, rendue possible entre la frappe du piano et le pincement des cordes par une harpiste. Luigi Caldera est le créateur de cette harpe d’une grande beauté esthétique entre 1890-1905. Quelle que soit l’orientation du regard on découvre un meuble de haute ébénisterie : boiserie fermée, angles chantournés, décoration de sculptures, colonne dorée et côté harpe un décor en toile peinte d’anges, en arrière plan des cordes. La multiplication de ce type de harpe a été freinée, par la difficulté d’en assurer la pérennité du son, proche de celui de la harpe. L’exigence de trop fréquents réglages ont condamné cet instrument. Toutefois, on doit en admirer le mécanisme avec attendrissement, tout comme celui des premiers ordinateurs…
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