Marseille : Le musée des Beaux-Arts du Palais Longchamp
Le palais Longchamp est un palais-château d'eau de style néo-classique situé au quartier des Cinq-Avenues du 4ème arrondissement de Marseille. Le site est inscrit aux monuments historiques depuis le 1er octobre 1974 et classé en 1997 et1999
Inauguré en 1869, le palais est composé de plusieurs entités :
- le pavillon château d'eau central, réservoir d'eau de la Durance arrivée par le anal de Marseille long de 85 km, à titre de principale source historique d'eau potable de la ville de Marseille.
- le musée des Beaux-Arts de la ville de Marseille (dans l'aile gauche du palais)
- le muséum d'histoire naturelle de Marseille (dans l'aile droite du palais)
- un jardin public (devant) avec des bassins e cascades et des statues allégoriques à la gloire de l'eau .
- le parc Longchamp (à l'arrière du palais) avec l'observatoire de Marseille , jardin botanique et parc zoologique.
La rénovation du musée Longchamp
Notre visite organisée par les Amis des musées de Nice ne concernait que le musée des Beaux-Arts rénové. Elle a permis d’admirer de nombreuses œuvres inaccessibles, alors qu’auparavant seules les salles du rez-de-chaussée, étaient restées ouvertes.
Notre visite du musée des Beaux-Arts
Rubens, ouvre notre parcours avec une superbe chasse au sanglier. Notre vidéo en décrit la scène. Puis suivent Courbet, Ziem, David. Enfin une salle est entièrement consacrée à la sculpture avec Puget. C’est un panorama de quatre siècles d'histoire de l'art que nous parcourons avec les commentaires avisés de Madame Pellissier.
On peut aussi voir au musée un bel ensemble des plus grands maîtres italiens et français des XVIe et XVIIe siècles, avec des œuvres de Pérugin, du Guerchin, de Pannini pour l'Italie ou de Champaigne, Vouet, Greuze, Vernet , Hubert Robert ou David pour la France.
Les écoles du Nord sont représentées par des tableaux de Rubens, Jordaens ou Snyders.
La présentation de l'art en Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles est l'une des particularités du musée. Les œuvres de Louis Finson, Jean Daret, Nicolas Mignard ou Michel Serre rappellent le dynamisme de ce foyer artistique qui durant deux siècles attira les artistes de l'Europe du Nord et du Sud.
L'École française du XIXe siècle est l'un des temps forts de la collection. Aux côtés des plus grands maîtres, Courbet, Corot, Daubigny, Millet et Puvis de Chavanne, figurent les représentants de l'école de Marseille comme Loubon, Guigou ou Ziem qui vont imposer leur vision originale des paysages lumineux du Midi. "La Voix intérieure", chef-d'œuvre de Rodin, donné par le sculpteur au musée, les bustes des célébrités du Juste Milieu ou le Ratapoil de Daumier sont les œuvres les plus célèbres de la galerie de sculpture du XIXeme siècle.
La peste de 1720 à Marseille
La monumentale restauration de Michel Serre, La peste à Marseille attire tous les regards. Inévitablement, nous pensons à la diffusion actuelle du Covid 19. De grands tableaux reconstituent cet épisode en le montrant dans un esprit de reportage digne des photos d’actualité de Paris-Match. Les immeubles modernes encadrent des entassements de morts, ainsi que les va et vient des secours, des familles, en présence des notables. Un corps est descendu les pieds tenus par une corde dans une charrette située au bas de l’immeuble.
Cette situation m’a évoqué les propos du blog de Fang Fang, une écrivaine chinoise, qui habite à Wuhan. Elle préside depuis 2007 l’Association des écrivains du Hubei. (Le monde du 3 mars 2020)
A Wuhan, on transporte les cadavres dans des sacs, emportés sur des charrettes.
Wuhan vit aujourd’hui une catastrophe. Il ne s’agit pas de l’obligation de porter des masques ou de rester cloîtré chez soi. Il s’agit de la liste des décès qui ne cesse de s’allonger. Jusqu’à présent, lorsqu’une personne mourait, son corps était mis en bière et emporté au crématorium. Maintenant, on transporte les cadavres dans des sacs, emportés sur des charrettes.
Ce qui est catastrophique, c’est d’affronter le vent, le froid et la pluie pour tenter de trouver un lit dans un hôpital, mais sans résultat. Ce qui est catastrophique, ce sont ces queues interminables qu’il faut faire dans les hôpitaux pour s’inscrire, des queues qui peuvent durer deux jours, et, parfois sans même avoir réussi, vous vous écroulez à terre. Ce qui est catastrophique, c’est d’attendre chez soi une notification pour une place dans un hôpital, et, lorsqu’elle arrive enfin, il est déjà trop tard. Le pire, ce sont ces patients gravement malades hospitalisés, qui, lorsqu’ils entrent, disent adieu à leurs proches, car ils ne les reverront jamais.
Dernier souvenir des disparus : les téléphones portables
Des dispositions ont été prises pour garder les affaires des morts, en particulier les téléphones portables. Ces derniers seront stockés, puis désinfectés, et le service des télécommunications essayera de trouver des proches grâce aux informations contenues dans les téléphones. Ces portables représenteront un mémorial pour les proches. Ceux qui n’auront pas de propriétaire seront conservés et serviront de preuve dans l’histoire.