Colmar
C’est la préfecture du Haur Rhin et, avec un peu plus de 70 000 habitants, la troisième commune alsacienne en nombre d'habitants après Strasbourg et Mulhouse.
La ville possède un riche patrimoine architectural, notamment une ancienne collégiale, plusieurs couvents, un théâtre remarquable, des canaux (la petite Venise) et des maisons du Moyen Âge. Sa situation, au centre du vignoble alsacien et proche du piémont vosgien, et son climat particulier propice à la culture de la vigne, lui valent le surnom de « capitale des vins d'Alsace ». C'est également une ville de culture, siège du musée Interlinden abritant le retable d'Issenheim . Colmar est par ailleurs la ville natale du créateur de la statue de la liberté àNew-York,Auguste Bartholdi et de Jean-Jacques Waltz, plus connu sous le nom de Hansi. Nous parlerons plus tard des leurs musées dédiés.
Au XIXe siècle, Colmar est marquée par de nombreuses émeutes. La première se tient en 1833. Surnommée « émeute de la piquette ». Elle fait suite à la volonté de l'administration fiscale de taxer un petit vin local, le Bubberi, comme les vins des grandes tables. La révolte gronda fin octobre : les ouvriers rejoignent les maraîchers et les vignerons. Des barricades sont dressées. La garde nationale fut requise mais le texte fut retiré sous la menace du déversement de la piquette dans le ruisseau de la Sinn. Le vicomte de Croismare fut destitué.
L'inauguration de la ligne de chemin de fer Bâle-Colmar-Strasbourg a lieu en 1841. L'année suivante se tient l'émeute dite « des fagots » : en 1842, la municipalité, conduite par le maire Chappuis, décida de taxer le bois de chauffage. Des manifestants occupent la mairie en juin et, devant leur détermination à en découdre avec le maire, il fait intervenir un escadron de lanciers venu de Sélestat.
La ville atteint les 20 000 habitants en 1845. En 1854, une épidémie de choléra sévit sur la ville : 505 personnes sont touchées, et 349 décèdent des suites de la maladie. La cause principale en est la propreté des rues et des maisons. Au plus fort de l'épidémie et effrayée par l'hygiène déplorable, l'administration décide d'interdire les aliments à risques, dont le concombre. S'ensuit une troisième émeute, dite « des concombres ». Les maraîchers, et notamment trois sœurs, s'en prirent au marché à un sergent et à son escouade. Ils furent bombardés de légumes. La police et l'armée durent intervenir pour rétablir le calme. Le maire Chappuis se serait bien passé de cette nouvelle émeute.
En 1855, Colmar est encore marquée par une émeute, dite cette fois « des corbillards ». Les Colmariens avaient la tradition de leur dernière demeure au Rappendantz (l'endroit où dansent les corbeaux), accompagnés par des charpentiers, serruriers, sculpteurs et porteurs. Cette année-là, la ville voulut confier les enterrements à une société de pompes funèbres. Les premiers corbillards durent travailler entourés de gendarmes et de policiers. L'affaire déplut au préfet qui finit par destituer le maire Chappuis.
Guerre franco-allemande de 1870 et annexion
Débutant le 19 juillet 1870, la guerre oppose la France du Second Empire et le royaume de Prusse. Le 14 septembre, Colmar s'illustre par la résistance de ses habitants au pont de Horbourg, épisode auquel participe Auguste Bartholdi. L'Alsace est particulièrement meurtrie ; de nombreux combats ont lieu. Le bombardement de Strasbourg a notamment entraîné la destruction d'un manuscrit du XIIe siècle, le Hortus deliciarum.
Le conflit prend fin le 29 janvier 1871 et la France, défaite, signe le traité de Francfort le 10 mai suivant et donne l'Alsace et la Moselle.