Paris en aout
Une promenade dans le Marais permet de voir des édifices importants.
L'hôtel de Sully est un hôtel particulier de style Louis XIII, situé dans le quartier du Marais. Il accueille aujourd'hui le Centre des monuments nationaux. Cet hôtel particulier est construit à partir de 1625 près de la place Royale (aujourd'hui place des Vosges), un aménagement urbain lancé par Henri IV et supervisé par Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641). Ce dernier acquiert l'hôtel en 1634. Il reste dans la famille de Sully jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Madame de Sévigné et Voltaire y sont reçus.
Caractéristique des hôtels particuliers parisiens de la première moitié du 17ème siècle, il est « l'une des demeures les plus accomplies du Marais » . En traversant les divers corps de batiment on débouche sur la place des Vosges.
L'église Saint-Paul-Saint-Louis, précédemment appelée église Saint-Louis-des-Jésuites située dans le quartier du Marais, est une église vouée au culte catholique construite au XVIIe siècle par des architectes jésuites, sur ordre de Louis XIII. Située rue Saint Antoine, l'église jouxte le lycée Charlemagne, ancienne maison des jésuites à Paris. De style Baroque elle abandonne le style gothique. Sa dernière rénovation de 2012 en restitue toute la splendeur.
L'Eglise Saint-Paul-Saint-Louis est un lieu qui nous replonge dans l'histoire de Paris. Entre son dôme impressionnant et son tableau de Delacroix, exposé sur ses murs, c'est un immanquable du 4e arrondissement.
A l'intérieur, l'impressionnant Dôme, qui fut l'un des premiers et l'un des plus grands à être construit à Paris, nous baigne de sa lumière. Il inspirera par la suite la construction d'autres dômes, comme celui de la Sorbonne, du Val de Grâce, des Invalides et ceux des églises jésuites en général.
Gare de Lyon
Le train bleu
Le buffet de la gare le Train bleu est entouré de fresques rappelant le parcours du train et certaines villes font l’objet de tableaux. C’est en 1900, à l’occasion de La grande Exposition Universelle que le Buffet de la gare, futur Train Bleu, est construit. C’est à Marius Toudoire, architecte de renom, qui avait fait construire la Tour-Horloge et la façade de la Gare de Lyon, que l’on confie le soin de réaliser les travaux. La direction de la Compagnie des chemins de fer souhaite alors la création d’une étape gourmande incontournable dans un décor à la fois luxueux, moderne et mythique.
Le buffet de la gare est inauguré en 1901 par le Président de la République Emile Loubet et attire très vite la haute société et les artistes. En 1963, le buffet devient « Le Train Bleu », en hommage à la ligne « Paris-Vintimille » datant de 1868, train de légende qui desservait les villes de la Côte d’Azur, en longeant la Méditerranée.
En 1972, certaines salles du Train Bleu sont classées monuments historiques : celle du restaurant, le salon doré et les salons tunisien et algérien, ainsi que les passages et leur décor. La renommée de l’établissement n’est plus à faire, comme en témoigne l’impressionnante liste des personnalités qui s’y succèdent.
Ici, on prend le temps de se ressourcer avant de retourner à son quotidien. Les yeux se régalent tout autant que les papilles, grâce à un décor des années 1900, digne d’une scène de film ou d’un roman. Les peintures, les lustres, les dorures, les planchers, les boiseries, les banquettes en cuir et le mobilier vous transportent littéralement ailleurs pour oublier l’agitation du monde contemporain.
Mai-Thu
Le 21 juin, le musée des Ursulines de la ville française de Mâcon a ouvert une exposition des œuvres du peintre Mai Trung Thu dans le hall de la gare de Lyon (Paris). Au total, plus de 30 exemplaires des tableaux originaux de l’artiste vietnamien sont présentés au public français.
La gare de Lyon est une importante plaque tournante des transports de Paris et également la principale porte d’entrée de la ville de Mâcon et de la région Bourgogne-France-Comté.
L’exposition de peintures à Paris est une activité en marge d’une grande exposition ayant pour thème « Mai Thu - Echo d’un Vietnam rêvé », organisée par le musée des Ursulines de Mâcon, avec environ 140 peintures et des croquis originaux de l’artiste Mai Trung Thu.
Il s’agit de la première fois pour laquelle un musée français rassemble un grand nombre de tableaux d’un des maîtres de la peinture vietnamienne moderne. L’exposition a ouvert ses portes à partir du 16 juin et devrait durer jusqu’à la fin octobre de cette année.
Le bouquet empoisonné de Jeff Koons
Le plasticien américain décidé "d'offrir" une sculpture à la ville de Paris pour commémorer les victimes des attentats terroristes. Un monument qui n'a, en réalité, rien d'un don mais participe plutôt d'une logique d'autopromotion et de capture de l'espace public par des intérêts privés.
12m de haut pour 35 tonnes de métal
De longues tiges multicolores, coiffées de corolles en acier inoxydable, brandies à la face du monde par une main géante : voici le projet qui suscite depuis deux ans pétitions et polémiques.
Il faut dire que l’œuvre fait près de 12m de haut, pèse 35 tonnes et devait s’ériger sur le parvis du Palais de Tokyo et du Musée d’art moderne de la ville de Paris. Une excroissance versicolore venant coloniser l’élégante colonnade en béton et calcaire qui relie les deux palais.
Mais outre son gigantisme, c’est la genèse même de cette œuvre qui pose question car cette sculpture monumentale, sobrement intitulée Bouquet of tulips, était en réalité présentée comme un monument commémoratif à la mémoire des victimes du terrorisme. C’est en tout cas ce qu’a expliqué son créateur, le plasticien américain Jeff Koons, parlant, je cite, d’un “symbole de souvenir, d’optimisme et de rétablissement, afin de surmonter les terribles événements qui ont eu lieu à Paris”.
L’artiste parmi les plus côtés et les mieux vendus sur le marché de l’art contemporain, a donc décidé, dans sa grande mansuétude, de combler Paris de cette œuvre magistrale, pour exprimer son soutien et sa compassion à la ville endeuillée.
Un cadeau cher payé
Le problème c’est qu’il ne s'agit pas vraiment d’un don. Car le plasticien américain, millionnaire à ses heures, n’a en réalité décidé d’offrir à la ville de Paris et à ses habitants, que l’idée, le concept génial de cette main tendue vers l’humanité en souffrance. La réalisation, l’installation et l’entretien quant à eux, seront à la charge des bienheureux récipiendaires.
Et si les porteurs du projet s’écrient que pas un centime ne sera dépensé par le contribuable, puisque des riches mécènes se sont déjà portés volontaires pour financer l’érection du monument, il convient en réalité d’y regarder de plus près.
Car effectivement, cette production, estimée à 3 millions d’euros, est financée par un mécénat privé, mais ces généreux donateurs bénéficieront d'abattements fiscaux de 66% de leur contribution, soit une forme de subvention déguisée de la part de l'Etat.
En outre, les travaux nécessaires pour accueillir une œuvre aussi imposante nécessiteraient des travaux colossaux pour assurer que les gigantesques tulipes ne s’effondrent pas sur les salles d’exposition du Palais de Tokyo.
Un emplacement controversé
Un emplacement qui a d’ailleurs suscité de très vives réactions. On peut effectivement se demander ce qu’une œuvre, présentée comme un monument à la mémoire des victimes du terrorisme, vient faire devant deux institutions dévolues à l’art moderne et à la création contemporaine.
Suite aux nombreuses critiques formulées à l’encontre de ce choix pour le moins étonnant, la mairie de Paris a ainsi proposé d’autres lieux d’exposition tels que les abords du Bataclan ou même le parc de la Villette. Sans succès. Suivant la toute-puissance de son désir, Jeff Koons a décrété que son œuvre serait exposée dans le cœur de Paris ou ne serait pas.
Une solution semble cependant avoir été trouvée. Cherchant à éviter un affront trop direct envers cet illustre bienfaiteur ainsi qu’un incident diplomatique avec les Etats-Unis, le nouvel adjoint à la culture de la mairie a fini par décider, que l’œuvre serait exposée dans les jardins jouxtant le Petit Palais. Un endroit bien plus discret donc.