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Publié par Guy Muller

Notre nouveau voyage quitte l'Isère pour aller visiter Dijon, Epinal, les Vosges et Colmar. Comme d'habitude, le fil des articles s'interrompra pour traiter en priorité de l'actualité de la ville de Nice et ses environs.

Capitale de la Bourgogne historique, Dijon apparaît comme une cité harmonieuse et vivante façonnée par une histoire exceptionnellement riche, en deux actes majeurs : l'épopée des grands ducs d'Occident (les ducs de Bourgogne) qui, de 1363 à 1477, en font un foyer d'art international et une capitale européenne avant l'heure, puis le temps du Parlement de Bourgogne et de ses parlementaires qui façonnent la ville pendant 3 siècles et la modèlent entre son palais des États et sa centaine d'hôtels particuliers. De cette histoire, Dijon a tiré un patrimoine architectural hors du commun et d'une rare densité. Le centre historique de la ville de Dijon a été défini comme « secteur sauvegardé » en 1966, par le ministère en charge de la Culture. Couvrant 97 hectares, c'est l'un des plus vastes de France. Quelque 3000 édifices de toutes les époques s'y juxtaposent. Des églises gothiques et romanes, des maisons médiévales à colombages, des ruelles étroites et sinueuses, à l'image de la rue de la Chouette, l'imposant palais des ducs de Bourgogne ou encore de somptueux hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles composent ce musée à ciel ouvert. Au cœur de ce secteur sauvegardé, une cinquantaine d'édifices et plus de 120 hôtels parlementaires sont classés ou inscrits à l'inventaire des Monuments historiques.

 

L’hôtel de Vogüé

Autre bijou de l’architecture, l'hôtel de Vogüe rue de la Chouette, cité souvent comme le plus bel hôtel particulier français du XVIIe siècle : sur rue, il s’annonce par la rutilance de ses toitures polychromes. Passé le porche sculpté de bossages, on découvre un portique aux trois arches ciselées d’une invraisemblable finesse dans une cour strictement ordonnée, sous le regard des têtes féminines sur serviettes qui ponctuent les frontons. Les colonnes sculptées de pampres sont une véritable prouesse.

Dijon
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Palais des ducs et des États de Bourgogne

Derrière la belle ordonnance classique de sa façade, le palais des ducs et des États de Bourgogne révèle plusieurs siècles d'histoire. L'ancien logis ducal (à l'est), reconstruit au XVe siècle sous Philippe le Bon, devenu logis du roi et du gouverneur de la Province à partir du XVIe siècle, se retrouve uni au palais des États de Bourgogne édifié à partir du XVIIe siècle (à l'ouest). Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi, missionné pour dessiner la nouvelle place Royale (place de la Libération), unifie la façade de cet ensemble de bâtiments et crée le palais tel que nous le connaissons, centré sur une cour d'honneur et la place, encadré de deux cours : cour de Flore à l'ouest et cour de Bar à l'est. La tour Philippe le Bon, conservée au centre de cet ensemble, demeure le symbole du pouvoir sur la ville.
Le palais abrite aujourd'hui l'hôtel de ville, le musée des beaux-arts, les archives municipales et l'office de tourisme.
Les cuisines ducales et la salle des gardes, ancienne grande salle de réception des ducs, sont visibles au sein du musée. La montée à la tour Philippe le Bon est organisée par l'office de tourisme qui permet également l'accès à la chapelle des Elus (XVIIIe siècle).

 

La place de la Libération

La réhabilitation de la place de la Libération (ancienne place Royale) au cœur même de la cité en est la plus belle démonstration. Sereine, douce à vivre et ambitieuse : la ville reste fidèle à ce caractère dont les Grands Ducs l’ont dotée, à l’image de cette tour-phare dressée comme un symbole au-dessus d’une ville-kaléidoscope semblable aux tableaux de Vieira da Silva que conserve le musée des Beaux-Arts.

 

Dijon entre classicisme et audace

Dijon, sous ses aspects tranquilles, est une audacieuse, depuis toujours, et une perfectionniste. Elle a au Moyen Âge, comme toutes les cités, son palais, ses maisons en encorbellement, ses tourelles, ses églises. Mais elle fait dans l’exceptionnel : l’hôtel Chambellan, rue des Forges, est une merveille du gothique flamboyant unique en France, avec ses hautes lucarnes passantes, sa galerie de bois délicatement ouvragée et un escalier à vis dont le pivot se termine par un petit jardinier sculpté. Merveille d’esthétique qui masque la nécessité technique : les branchages qui s’échappent de sa hotte sont les liernes (les nervures) de la voûte d’ogives.

 

La Cathédrale Sainte Bénigne

La première chose qui frappe le visiteur qui rentre dans la cathédrale Saint-Bénigne est la différence de couleur entre la nef et le chœur. Les sources indiquent que, au Moyen Âge, la pierre du chœur était ocre. Aussi, lors de la dernière restauration (1988-1995), a-t-on essayé de reconstituer cette couleur.
Le chœur se caractérise par de grandes colonnes qui montent sans interruption jusqu'à la voûte, assurant un effet d'élancement vers le ciel assez réussi. Le chœur, comme la nef, possède trois niveaux d'élévation : fenêtres basses, triforium et fenêtres hautes. Le triforium est partout encadré, en haut et en bas, par un bandeau mince en forte saillie qui coupe l'élancement des élévations. Les colonnes du sanctuaire - d'une seul tenant - et leur effet ascensionnel n'en ressortent que plus fortement. On observe dans le chœur un large parement entre le triforium et les fenêtres hautes : c'est une particularité de Saint-Bénigne.
La nef, avec sa pierre en couleur naturelle, est de style gothique bourguignon. Une des spécificités du style dit «bourguignon» est le passage situé au-dessus du triforium à la base des fenêtres hautes. Les piliers qui soutiennent les grandes arcades sont coupés de manière assez heureuse par un tailloir qui reçoit une statue d'Apôtre.
Enfin, un détail que l'on voit aisément sur la photo du haut : la cathédrale Saint-Bénigne est inondée de lumière car la verrière des fenêtres hautes est en verre blanc.

Dijon
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Eglise Notre Dame

Une église de symboles

L’église Notre-Dame se distingue par son architecture singulière et son histoire intimement liée à celle de la ville. Construite à partir de 1220, elle succède à une première église, Notre-Dame du marché. Globalement achevée en 1240, elle se démarque par son intégration sur une parcelle étroite, par l’harmonie de ses volumes intérieurs et par ses trois portails abrités sous un porche.
Sa façade-écran est unique pour la période gothique. Sa planéité surprend : en lieu et place des habituelles roses et galeries historiées se déploient des colonnettes et une double rangée d’arcatures, légère et aérienne. Sa restauration, au 19e siècle, restitue notamment les chimères, ces fausses gargouilles emblématiques de l’église. En 1383, le Jacquemart rapporté par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, est installé à son sommet.

 

Eglise Saint Michel

Elle est remplacée à la fin du XVe siècle par l'église actuelle construite - aux frais des paroissiens - en gothique flamboyant. Les arcs-boutants ne sont pas visibles : les espaces sont comblés par des chapelles latérales.
La construction est lente par manque de financement. De plus, à cause du conflit entre Louis XII et Maximilien d'Autriche, elle est interrompue en 1513 par les Suisses qui mettent le siège à la ville et la bombarde. Il faut les payer pour qu'ils s'en aillent, ce qui réduit encore les fonds disponibles... L'édifice, encore inachevé, est consacré en 1529. Mais le style artistique a changé : la Renaissance succède peu à peu au gothique. Les tours, et plus encore les trois portails de la façade, commencés à cette époque, en portent la trace. Ils sont la somptueuse expression d'une transition culturelle majeure dans l'histoire de l'Occident. À ce titre, l'église Saint-Michel de Dijon est unique en France.
La Révolution, qui dédie l'église à l'Être suprême, n'empêche pas un vandalisme sauvage : le mobilier, l'orfèvrerie sont pillés ou cassés. Les portails sont épargnés, mais la verrière, que l'on disait magnifique, est entièrement saccagée.
Après le Concordat, l'église parvint toutefois à retrouver une décoration et un mobilier dignes de son rang.

Dijon
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