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Publié par Muller

 

     Le voyage en Sicile de l’UDR en 2009

 

Comme tous les ans, l’UDR FORCE OUVRIERE organise un voyage culturel qui conduit ses membres à la découverte d’un nouveau  pays. Après un voyage sur le Rhin, un voyage en Croatie, un autre à Vienne et Budapest, puis en Crète, cette année était le tour de La Sicile. Cette ile qui est la plus vaste de la Méditerranée et la plus peuplée avec 7 millions d’habitants, rassemble de nombreux trésors artistiques et géologiques.

 

Les organisateurs du voyage ont choisi parmi tous les voyagistes le meilleur rapport qualité prix en ajoutant des exigences particulières. Le prix comportait une assurance annulation, les boissons, un ramassage à l’aller et au retour par car ce qui évitait de payer un taxi. Pour éviter une fatigue aux voyageurs aux deux premières nuits passées à Palerme s’ajoutaient 3 nuits aux environs de Taormine. C’est ainsi que le choix de l’avion nous a fait gagner une journée et demi par rapport à l’approche par bateau. Partis de Nice à 10 heures, nous étions arrivés à Palerme via Rome à 14 heures 30. Notre hôtel était excellemment situé car très proche du centre ville.

 

La première demi journée était consacrée à une visite à pieds du centre ville de Palerme. Notre accompagnateur nous présentait divers trésors architecturaux : églises baroques, places Bellini, Viglieni avec ses quatre coins, Place de l’Opéra, place du Théatre Politeama, fontaine magnifique de la piazza Prétoria décorée de nombreuses sculptures, mosaïques dans une église La Martorana, putti innombrables dans une autre église, celle du Rosario de Saint Dominique , vue de l’opéra, parcours d’artères très vivantes et occupées par une population importante à l’heure de la « montre ».



Dès le lendemain
, Nous commençons une visite détaillée de la ville de Palerme.   A la rencontre du Palais des Normands et de la Chapelle Palatine, nous vivons un moment de grâce sous un chaud soleil et au milieu d’une végétation luxuriante. C’est l’ancienne cité des “Mille et Une Nuits”, ville aux palais somptueux. Les coupoles de l’église rappellent l’occupation arabe, de même que les plafonds du Palais d’un style très andalou. Nous visitons un palais qui abrite le gouvernorat de Sicile qui est un Parlement autonome. Puis nous parcourons la cathédrale de Palerme aux dimensions imposantes. Occupant tout un quadrilatère son style normand était mis en valeur par le bleu du ciel.




L’après-midi est consacrée à la visite de Monreale qui offre une vue splendide sur la baie de Palerme. La cathédrale nous enchantait par ses mirifiques mosaïques du XIIème siècle. Aussi l’attention était captivée par un commentaire audio des fresques panneau par panneau, par l’accompagnatrice du jour.

De retour à l’hôtel, une majorité de voyageurs devait reprendre le chemin du centre pour vaquer à des courses, faire des découvertes ou consommer des gelatis.



Au troisième jour le programme prévoit la visite d’Erice, petite cité antique d’une beauté inoubliable. Du sommet du Mont San Giuliano la vue s’étend sur Trapani et les îles Egades. Une petite halte à Erice permettait d’acheter nougat et pâtes d’amande.  Avant Marsala un arrêt nous faisait contempler des moulins à vent chargés de remplir les bassins produisant du sel. La ville de Marsala réputée pour son vin doux était examinée en détail : hôtel de ville, églises, magnifique porte d’entrée. La route de  Sélinonte était empruntée pour un déjeuner bien mérité. L’après-midi, est consacré au parcours de la zone archéologique de Selinonte, avec les ruines de ses temples offrant un spectacle toujours impressionnant. Les amateurs de photos étaient à leur affaire le temple principal offrant des vues romantiques sur la campagne avoisinante. Des lauriers en fleur et des bougainvilliers mettent en valeur le Temple. Nous poursuivons notre itinéraire en direction d’Agrigente pour le repas et le logement du soir.

 


Le quatrième jour : visite de la très célèbre “vallée des temples” d’Agrigente, magnifique zone archéologique admirablement étagée à flanc de colline, face à la mer. Un ensemble de trois temples domine une fortification. Il y avait une dizaine de temples au temps des romains. Ces temples avaient un objet stratégique dissuasif : ils informaient les éventuels envahisseurs de l’importance d’Agrigente. Le soleil mettait toujours plus en valeur les temples, agrémentant notre lent cheminement parmi toutes ces merveilles.

Puis nous partons pour Piazza Armerina où nous déjeunons. Nous admirons ensuite la célèbre villa romaine du Casale. Construite entre le IIIe et le IVe siècle  après J.C., elle est renommée pour ses splendides mosaïques qui forment un ensemble unique de près de 4000 m2. De nombreux bâtiments protègent les fresques dont certaines sont en réfection. Les fresques des sportives nous montrent que le bikini n’est pas une création récente. De nombreux tableaux alignent des scènes de la vie quotidienne : scènes de chasse, scènes de pêche, scènes de combats. En fin d’après midi nous rejoignons l’hôtel situé à 5 kilomètres de la ville de Taormine.



Au cinquième jour, nous visitons la ville de Syracuse. La ville du célèbre mathématicien Archimède, fut l’une des plus puissantes cités du monde grec. Visite de la zone archéologique avec son amphithéâtre romain et un spectaculaire théâtre grec taillé dans le rocher. Puis nous parcourons la vieille ville, sur l’île d’Ortygie où s’implantèrent les premiers colons en 730 av J.C. La place du Dôme est entourée de palais qui présentent une architecture intéressante. La place ainsi constituée est très longue et bordée par deux églises. Le Dôme lui-même est un ancien temple Grec, élargi par tous les occupants de la Sicile. Il a été occupé par les chrétiens, les musulmans, les normands, puis par les napolitains qui lui donnent un style baroque pour effacer les conséquences d’un tremblement de terre. Déjeuner dans un restaurant puis temps libre pour un peu de shopping. 


L’après-midi, en compagnie d’un guide local, nous visitons Catane, cette très jolie cité est bâtie dans un site détruit par la lave de l’Etna. C’est aussi la patrie du compositeur Bellini chantre de l’opéra romantique et du bel canto. Sa statue trône au centre d’une place plus moderne mais qui cache des termes romains. Catane a été reconstruite à partie de 1700 et a permis de créer une ville bien ordonnée avec des avenues tracées au cordeau. La place du Dôme est le centre de la ville avec ses palais qui l’encadrent. L’architecte qui a ordonné la place est Vaccarini : les perspectives sont éblouissantes d’où l’on se place. La statue de l’Eléphant occupe le centre de la place. Nous nous rendons au château de Catane hier baigné par la mer et aujour’hui entouré par les terres. Le Castel Ursino date de 1239-1250, il est construit dans le style traditionnel des châteaux forts avec douves, tours,

meurtrières, chicanes, chemin de ronde. Il abrite plusieurs collections que nous avons examinées. Retour à l’hôtel.

 

Au sixième jour
a lieu l’excursion à l’Etna, l’un des plus célèbres volcans d’Europe, toujours en activité. Parvenus à 1.923 m d’altitude en téléphérique, des jeeps nous permettent de monter à 2.800/3.000 m d’altitude, là où un guide alpin nous accompagne jusqu’aux bords des cratères. Nous parcourons ainsi à pieds la circonférence formée par le dernier cratère de l’éruption de 2002. Des fumerolles témoignent de la poursuite de l’activité volcanique. Une vision de la côte s’étend à perte de vue et nous suons en dépit de l’altitude. Nous déjeunons sur les pentes de l’Etna.



L’après-midi, en compagnie d’un guide local, nous visitons Taormine, cette jolie cité bâtie dans un site exceptionnel et découvrons son théâtre édifié par les grecs, face à l’Etna. C’est une des plus belles vues de la côte et le choix du site démontre une volonté de magnifier la côte. En se déplaçant lentement depuis les travées du théâtre, l’ouverture se déplace offrant des vues splendides sur la ville de Taormine, sur l’Etna et sur la mer. Les colonnes de la scène se détachent sur le ciel bleu et donnent une idée de grandeur. C’est un sublime spectacle, sans qu’aucun spectacle ne soit nécessaire, offert par le mariage de la brique, du marbre, du ciel et du soleil. Enfin nous parcourons la ville de Taormine et assistons à une aubade avec les charrettes traditionnelles ornées de peintures multicolores. La chaleur est telle qu’un granité est le bienvenu pour tous.

 


Au septième jour
un arrêt est prévu à Santo Stefano Camastra, village renommé pour la céramique. Lors de l’arrêt nous admirons la vue sur le littoral depuis un balcon de verdure. L’après-midi visite de Cefalù avec sa magnifique cathédrale normande, l’une des plus belles de Sicile, où nous admirons de splendides mosaïques byzantines. Une promenade dans la vieille ville nous conduit au lavoir, puis à la plage. Cefalù est une ville très touristique où des peintres ont toujours magnifié les couleurs des façades des maisons qui donnent sur la mer. Photo rapide des naïades qui se dorent au soleil brûlant d’octobre. Nous prenons ensuite la route de Palerme pour rejoindre l’hôtel. Rendez-vous est pris avec notre guide pour aller goûter une Cassata dans une artère à la mode.

 

Au huitième jour,
il nous faut penser au départ, mais avant de prendre le car, nombreux sont ceux qui retournent au centre de Palerme ou sur le port pour prendre les dernières photos du voyage. Le départ a lieu à 11 heures.

 

Il faut aussi parler du vignoble sicilien, dont nous connaissons pourtant les grappes imposantes, vendues sur nos marchés. L’ancien Président de la Confrérie de l’Etiquette (qui était du voyage) a chaque jour prélevé des échantillons de vins blancs et rouges tant en DOC qu’en IGT. Les rouges s’ils ne sont pas de garde sont des vins très aromatiques issus de cépages locaux. Les viticulteurs ont bien sûr importé les cépages connus : Syrah, Cabernet sauvignon, Merlot, pour les rouges et Sauvignon pour les blancs. Nous avons découvert l’Alcamo, le nero d’Avola et le superbe rouge de l’Etna. Le corvo donne un grand plaisir. Il y a bien sûr aussi le roi « Marsala » décliné en de nombreuses compositions. Les vins liquoreux sont nombreux : le muscat de Noto, le passito de pantalleria, la malvoisie de l’île de Lipari, ont fait la joie des amateurs en fin de soirée, amenant un sommeil réparateur. La dégustation de quelques amers, une spécialité de l’Italie, a quelquefois ouvert les appétits.



Au terme de ce voyage nous remercions notre guide Giancarlo Zerilli qui a accueilli le premier jour nos compagnes en leur offrant des roses de son jardin. Il nous a alimentés en conférences sur l’histoire compliquée de son île, sur son économie. De récentes pluies ont occasionné des effondrements de maisons qui ont fait de nombreuses victimes du côté de Messine. La mafia et l’économie souterraine ont permis de se passer de plan d’urbanisme, de permis de construire, on en voit les résultats.

Nos chauffeurs ont mis le meilleur d’eux-mêmes pour nous conduire sans encombre à bon port. La circulation à Palerme notamment est déconseillée aux automobilistes français qui risquent d’y perdre leur patience. L’agglomération de un million et demi d’habitants concentre des embouteillages énormes, qui produisent une intense pollution.

 

Nous sommes revenus riches de découvertes au sein de cette île qui entasse d’énormes  richesses fruits d’invasions et conséquences de multiples influences. Loin de créer des dissonances, cette variété de constructions, d’additions, ajoute à la beauté des villes et des monuments. Les temples et les théâtres sont ceux de la Grèce, les thermes et mosaïques viennent des romains, le baroque est celui de Naples mais aussi celui de Vienne, les fresques des églises, c’est Istamboul ou Ravenne. Catane est construite comme Lisbonne en empruntant le schéma moderne propre aux villes détruites pas l’incendie ou l’éruption. De nombreux sites font penser à l’andalousie : Monreale avec son cloître aux colonnes nervurées est embelli par une fontaine mauresque située sur l’un de ses côtés c’est un peu Grenade. L’influence arabe se manifeste aussi dans les plafonds de la Chapelle Palatine qui est composée de murkanas. La façade de la cathédrale de Monreale présente des arcs ogivaux entrecroisés avec des motifs géométriques différents.


Chapelle Palatine. Plafond dont la voute est formée de carrés superposés et dont le deuxième carré est orienté de 45°, ce qui donne une forme en étoile.


Le positionnement exceptionnel des sites grecs montre un choix panthéique, la recherche de la spiritualité marquée par le sommet d’une colline, où le chemin parcouru devient un apprentissage initiatique. Le site de Delphes est ici souvent reproduit avec des Temples  implantés dans une forêt d’oliviers. La recherche de la transcendance, le mariage avec les dieux devaient bien s’imposer au sommet, face à la mer. Car l’élévation matérielle est depuis l’Antiquité une façon de rechercher l’élévation spirituelle. L’effort physique accompli pour accéder au niveau supérieur est exigé en échange de la contemplation de l’espace ouvert sur un vaste paysage, comme Vezelay en est le témoignage pour les chrétiens.

 


Guy Muller reportage et crédits photos

 

 

 

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